chris.c a écrit:chimoult a écrit:Qui a écouté le 1077 sur autre chose que des B&W ?
Alain ne va pas être content.
Je te promet rien pour le moment mais je vais essayer de faire dans les semaines avenirs une écoute sur des BC Ganges.
Et si mes potes HIFIstes sont Ok peut-être par la suite sur des, Acoustiques Energie, B&W 704 et Martin Logan Clarity.
En attendant, allons y donc pour une nouvelle écoute, sans B&W.
Pour me faire plaisir et pour élargir un tout petit peu le champ de mes investigations un peu rétréci suite à mon obnubilation 1091 vs 1092 j'ai décidé de tout remettre à plat et suis allé faire un petit comparatif 1077 vs 1091 histoire de voir ce qu'apportait réellement la puissance des 1091 par rapport au petit frère.
Tout ça se passe chez Elecson, sur deux jours, deux heures à peu prés à chaque fois (Ronan m’a menacé de me faire payer un loyer, je vais baisser un peu le rythme avant l’été
).
Comme mes Elipson 4240 étaient encore là (elles partent jeudi, dernière chance pour un amateur tardif) je m'en suis servi tout naturellement.
En source le Denon DCD-2000 branché sur le pré ampli Kora Crescendo.
Tout d'abord je signale que c'est une première pour moi, je n'ai jamais pu comparer deux icepower en côte à côte.
Première surprise, que ceux qui ont encore des doutes sur la possibilité de faire sonner deux icepower différemment se rassurent, les constructeurs pourront s'en donner à coeur joie, ces deux appareils, pourtant de la même marque, ne sonnent pas pareil.
Les 1091 sont un poil colorés, ça ne m'avait pas bouleversé lors de mes écoutes précédentes mais là, à coté du 1077 ça saute aux oreilles. Ce dernier est bien plus naturel mais "de l'autre coté du versant" avec un léger, très léger déficit en matière et une petite clarté.
Pour donner une idée en notant de -100 pour une poubelle en acier emplie de grenaille (hyper métallique et agressive) à + 100 une poubelle en plastique emplie à ras bord de sirop d’érable (douceatre et sirupeuse) et en plaçant la reproduction « vraie » à 0 je donnerais -1 au 1077 et 3 aux 1091.
En ce qui me concerne mes goûts me porteraient plutôt, il me semble, vers une notation de 1 que de zéro. J’aime bien une petite coloration mais il faut vraiment qu’elle soit très légère pour ramener les CD « sur le fil du rasoir » du bon coté mais sans dénaturer les autres.
Deuxième surprise j’étais resté sur le souvenir d’une certaine acidité par moment sur le 1077, j’avais parlé de dureté et par moment de timbres légèrement agressifs. Je n’ai pas retrouvé ça sur mes écoutes, un peu clair oui mais rien de plus. Pour reprendre ma représentation précédente j’étais resté sur un souvenir de -3 et je le retrouvai là à -1.
(J’ai même repassé le sacre du printemps -qui avait servi de référence lors de l'écoute précédente- ce we sur mes 210 et le 1077 pour être sur mais c’est une autre histoire).
Pour en avoir discuté avec Ronan il semble que le rendu du 1077 s’améliore pas mal après un peu d’usage (rodage ?) et ça rejoint des réflexions d’Alain qui avait noté il me semble une amélioration certaine au fil des heures/jours qui ont suivi notre écoute commune, je rappelle que Alain avait eu à cette époque la primeur du 1077 qui « sortait du carton ».
Pour reprendre au début, je commençais donc cette comparaison avec un net à priori favorable au 1091 qui m’avait plutôt impressionné lors des dernières écoutes.
Et effectivement les premières écoutes confirmaient cet état de fait. Il y a bien des CD ou je préférais la netteté du 1077 mais en gros deux fois sur trois le 1091 était plus sympa. Je me focalisais assez rapidement sur les histoires de puissance et là par contre j’étais assez déçu, le 1091 qui m’apparaissait « à distance » incomparablement supérieur au 1077 en terme de tenue du grave et de dynamique ne l’était pas spécialement. Même en poussant le volume au-delà de mes habitudes d’écoutes le 1077 tenait le grave sans démériter par rapport à son frère plus musclé, j’avais bien un peu l’impression par instant que le 1091 offrait un peu plus de subtilité dans les variations d’intensité mais à chaque fois en repassant plusieurs fois le même morceau je n’arrivais pas à retrouver cette impression.
Peut être tout de même un certain avantage sur ce plan là donc mais s’il existe c’est assez infime. Par contre au fur et à mesure de l’avancée des écoutes je me rendais compte que de plus en plus de morceaux m’irritaient pour leur manque de naturel sur les 1091 en comparaison avec le 1077.
Au final des deux jours, je suis arrivé donc à la conclusion qu’on avait donné une petite couche « audiophile » aux 1091 et surtout que cette coloration très plaisante au premier abord finissait par peser quand on la comparait régulièrement au plus naturel 1077 qui passait donc bien mieux à la longue.
Conclusion qui m’embêtait bien pour deux raison :
- je me posais des questions sur l’ampli Kora Crescendo. N’était ce pas lui qui colorait un peu la sauce, arrangeant bien le 1077 mais poussant les 1091 un peu trop loin ?
- le 1077 suffisait pour tenir les Elipson 4240, nul besoin de mettre un ampli surdimensionné qui ne pourrait amener qu’une éventuelle dégradation du son puisqu’on ne l’utilisait certainement pas dans sa plage de fonctionnement optimale. (D’où éventuellement cette impression de moindre netteté sur les 1091 peut être pas seulement imputable à une coloration). Mais en serait-il de même pour les MC210 ?
Ces deux interrogations ne pouvaient mener qu’à une seule solution, emprunter le 1077 pour un test à domicile, « en conditions réelles », chose sans problème, la bonne volonté de Ronan paraissant sans fond malgré l’acharnement que je mets à en tester les limites.
Chez moi sur des Divatech MC210 (avec un préampli Tact) pas de mauvaises surprises en terme de puissance, dans ma petite surface je demande grâce bien avant le 1077 quand il s’agit de monter en volume.
Coté esthétique sonore, pas de changement, j’ai passé mes disques les plus « agaçants », ceux que je n’arrivais plus à écouter du temps de mes Naia et globalement ça passe. (Le Kora Crescendo ne doit pas tellement colorer en fin de compte). L’écoute est toujours un poil claire à mon goût mais rien de rédhibitoire. En comparatif avec l’ampli tact je retrouvais sans problème la nette supériorité dans les graves du 1077 et au dessus, sans les quelques sonorités qui m’avaient tirées l’oreille lors de l’écoute chez Alain, l’écoute me paraissait peut être même plus précise et plus naturelle sur le 1077.
Je suis repassé ce matin chez Elecon pour un dernier test 1091/1077, en mettant le volume au-delà du raisonnable pour chercher encore une fois à arriver aux limites du 1077 par rapport au 1091 mais l’opinion que j’ai fini par me faire n’a pas évolué et sur mes enceintes (toutes deux > 92db de rendement) je préfère en fin de compte le 1077.
L'idéal serait bien sur un compromis entre les 1091 et le 1077 en terme d'esthètique sonore mais il est probable que chaque grain de matière rapporté, chaque petite douceur rajoutée le soit au détriment du "naturel", remarquable sur le 1077.
J’ai encore une dernière écoute à faire pour valider totalement ce choix, Ronan à qui je donnais mes impressions m’a dit que le surplus de puissance avait souvent un impact très favorable sur l’écoute à bas volume et que les 1091 étaient particulièrement remarquables dans ce domaine. Comme j’avais plutôt essayé pour ma part de monter le son pour tester les limites du 1077 je dois retourner faire un dernier comparatif à bas volume prochainement, d'autant plus que c'est tout de même mon niveau d'écoute habituel et que la petite coloration du 1091 est tout de même bien agréable par moment (voilà que ça me reprend, trois jours à jouer l'âne de Buridan entre ces deux amplis et je volte encore de l'un à l'autre
).
Cette réserve mis à part je présume tout de même que les modules 250ASP sont largement suffisant en ce qui me concerne.
Ce qui pose un problème par rapport à la gamme Rotel, 2500 € pour le 1077 c’est intéressant si on exploite les sept canaux mais pour de la simple stéréo ça fait cher pour des modules 250.
Il manque un ou deux modèles un peu plus abordables.