Choixpeau a écrit:haskil a écrit:Le grand problème des subjectivistes forcenés serait qu'ils refusent toute approche via les mesures et celui des objectivistes forcenés est qu'ils refusent l'idée que les mesures peuvent être plus complexes à déterminer et à mesureur (quoi mesurer et comment) qu'ils ne le pensent.
Dans le domaine qui nous amène ici, c'est à dire celui de la reproduction audio, il reste encore à prouver (un simple exemple suffirait) que deux messages sonores différenciables en double aveugle puissent l'être sans qu'on puisse l'expliquer par des mesures.
Choixpeau, quatre ans de contribution à HCFR plaident pour moi, dans ce domaine. Cependant, je pense que tout est dans le mot "mesures". Quoi mesurer, comment mesurer, comment interpréter. Si on le savait réellement...
Deux enceintes, par exemple, ayant une courbe de réponse très plate sonnent pourtant tellement différemment. L'une paraîtra pointue, l'autre sombre, placées dans le même local, là où elles ont été installées pour la mesure. La mesure de la bande passante en régime statique est-elle suffisante pour déterminer la façon dont une enceintes sonne ?
Bien qu'objectiviste, je ne peux pas oublier avoir été désigné comme expert par un pianiste et sa maison de disques. J'ai raconté l'histoire il y a longtemps sur le forum.
Le pianiste recevant son CD a refusé qu'il soit mis dans le commerce : il ne reconnaissait pas le son de l'échantillon reçu...
RDV au studio de mastering : en comparaison la bande envoyée par la radio canadienne, le CD du commerce, la bande envoyée à l'usine de pressage, un CD-R copié de la bande de la radio canadienne (une DAT)...
tous niveaux égalisés, à l'aveugle, j'ai classé par ordre de qualité les supports : moi et les techniciens présents. Le CD pressé était effectivement moins bon, pas de beaucoup mais un peu... raison pour laquelle, aussi, dans ce post j'ai évoqué le fait qu'un disque pressé n'était à tout prendre lui aussi qu'une copie...
Et cependant, la petite bande imprimée sortant de la machine indiquant les erreurs ne montraient que des informations non exploitables statistiquement. Soit pour les techniciens aucune erreur.
Le presseur a accepté le verdict : le CD a été refait, les vieux ont été pilonnés.
L'histoire remonte à une dizaine d'années. Les mesures ? sans doute qu'aujourd'hui on pourrait mieux afiner les réelles différence qu'il y avait entre le CD pressé et la bande envoyée à l'usine pour faire le glass master.
Le pianiste était content : un détail, il avait écouté le premier CD du commerce sur un radio cassette stéréo à deux francs six sous... dont les caractéristiques devaient pile poil tomber sur la mise en évidence du défaut qu'il ressentait et était une modification de sa sonorité...
Raison pour laquelle, en tant qu'objectiviste je préfère l'être jusqu'au bout et mettre en cause non l'idée de la mesure, mais les mesures et leur interprétation et la valeur qu'on donne à tel ou tel postulat de départ.
Mesurer la distorsion harmonique comme on le fait actuellement encore et comme on le présente dans les revues me semblant finalement, pour un ampli, une pure formalité...
Alain
