Oui ! Mais ce sont des contemporains de Villa-Lobos et très certainement des personnes qui le connaissaient bien, qui affectionnaient sa musique et qui parfois même ont eu l'occasion de jouer ses oeuvres devant lui ! Dans ce cas, l'appartenance à une école ou à un pays est obsolète puisqu'on boit l'eau directement à la source !
Contemporain mais pas brésiliens : coeur de notre discusion sur la différence entre universalité et folklore...
Tu veux parler de Berman, russe d'origine et qui enseignait à Imola dans les dernières années de sa vie ? Mouais, si c'est lui auquel tu fais allusion, il a très peu enregistré la musique de Scriabine et ce n'est pas bon ! Je lui préfère de loin ses Liszt !
Ben non ! Il est russe de naissance, de culture, pas italien
Zecchi ? Connais pas. M'enfin, je ne me fierais pas trop à l'avis de Magaloff... Type, pas sympathique du tout et plus metteur en scène que réel musicien... Un Arthur Rubinstein mais en beaucoup moins bien !
Rien que ça, Fredicol ! Rien à voir les deux là : Magaloff et Rubinstein, deux continents ! Richter admirait beaucoup Magaloff comme quantité de grands pianistes : pour sa culture musicale immense qui débordait largement le cadre de la musique pour piano.
Szidon, mais c'est très mauvais et à côté de la plaque : presqu'autant que Hammelin ou Ruth Laredo ! Quant à Freire, sa 4e est effectivement admirable mais il y manque justement ce à quoi je faisais allusion, un rien d'extatisme. Et puis, s'il suffit de jouer une sonate pour porter le label de Scriabinien...
Je n'apprécie pas Szidon... mais sache tout de même que ses disques DGG s'échangeaient sous le manteau dans la russie des années 1960 et 70 et qu'un des plus grands spécialistes de la musique russe, russe d'origine, le tient en très haute estime si l'on en juge par ce qu'il avait dit dans une émission et divers papiers. Il faut respecter des avis contaires dès lors qu'ils sont exprmiés par des personnes compétentes. encore une fois, j'apprécie pas son jeu... du rete, dans la meme émission consacrée à la 5e Sonate, j'avais dit ce que j'en pensais.
Scriabine est peu joué car peu ont su rendre grâce à son oeuvre et ainsi la faire aprécier. Quant aux organisateurs, la plupart diffèrent de Mr Martin qui consacre des soirées entières à un seul et unique compositeur...
Mais qu'est-ce qu'il vient foutre la dedans, celui là ? On se demande !
Les concerts monothématiques sont une pratique qui remonte à avant 1914 Intégrales Chopin et soantes de LVB par Risler, puis Chopin par Brailowsky, Bach par landowska, Arrau, Beethoven par Schnabel, etc., etc. et ça s'est accentué pendant toute la seconde moitié du XXe siècle au point que c'est même devenu pesant : les trois posthumes de Schubert au même récital...
Rien, ni personne, n'empêche d'introduire du Mompou, du Villa-Lobos ou du Scriabine dans un programme de récital, quand celui-ci ne s'inscrit pas dans un thème précis.
Plus on est célèbre et plus on fait ce qu'on veut. Moins on est célèbre et plus on fait ce qu'on veut dès lors qu'on joue dans les petites salles.
Quand on est dans l'entre-deux, c'est plus difficile : le nombre de pianistes, plus qu'honorablement connus qui m'ont dit ça, le nombre d'agents et d'organisateurs de festivals aussi.
Fut une épooque, pas lointaine ou Liszt vidait les salles en Allemagne... Pour remplir une salle parisienne avec les Tableaux d'une exposition : faut être une gloire immense ou à la mode...
Argerich et Kremer qui voulait faire un concert tout Prokofiev à Paris n'ont pas pu car l'organisateur, pretextant qu'ils n'avaient pas annoncé ce programme (ils ne l'ont fait connaitre qu'un mois avant) a refusé de prendre le risque... c'est finalement Pierre Bergé, et oui, qui a pris le risque financier et a rempli la salle d'invitations...
Ne me dit pas que Kremer et Argerich jouent comme des pieds : personne te croira...
D'ailleurs, Le public raffole de la musique de Scriabine. Elle a toujours beaucoup de succès. Il ne suffit pas de connaître les influences d'un compositeur pour pénétrer réellement son style et comprendre son langage... Cela impliquerait que celui qui connaît Haydn joue forcément bien les premières sonates de LVB...
Programme un récital Scriabine avec les pièces de la fin... et tu verras. c'est dommage, mais c'est comme Debussy : Zimerman a joué devant 300 personnes payantes l'intégrale des préludes au TCE... J'y étais voici plus de 1O ans... des invitations gratuites balancées à la radio n'ont pas suffit...
Et cela nous éloigne encore de la notion de nationalité et de l'adéquation avec une oeuvre de musique instrumentale. Et je ne disais pas cela : je disais que le langage de Scriabine jeune était romantique, très accessible et que le tout dernier, plus difficile et hermétique n'était si éloigne de celui de certaines études de Debussy (pour les sonorités opposées, pour les quartes par exemple...)
Ce n'est pas une surprise de voir une Cristina Ortiz sortir un disque consacré à la musique Brésilienne ! Alors, oui, il y a des exceptions : les Mompou d'Heisser sont remarquables à tout point de vue.
Oui, mais qu'est ce qu'elle joue mou, sans rythme, plat... comme Prokofiev du reste... Quant à Heisser tu sais pourquoi il joue bien Mompou ? car il s'est passsionné tout jeune pour le répertoire espagnol... et qu'il est alléé le travailler avec la seule pianiste espagnole accessible pour lui : Rosa Sabater. mais à la façon de son matitre Perlemuter : il a tout travaillé seul avant et est allé joué ensuite à Sabater...
Plein de choses entrent en jeu... On ne peut pas dire que Medtner soit très populaire et si le devient, ce sera notamment grâce aux Anglais et aux Russes (ses compatriotes) qui, depuis un moment déjà, joue sa musique. Son nom est absolument inconnu en France !!
Et même un Australien... Geoffrey Tozzer...
Tout ceci est valable pour la musique récente, du XXe est n'est évidemment pas vrai avec les compositeurs et les oeuvres reconnus universellement depuis plusieurs siècles !
L'un des meilleurs interprètes de Debussy était allemand de la première partie du XXe siècle ; un autre américain, un autre russe ! Et figures toi qu'une des plus grandes interprétes de Debussy était brésilienne, elle a créé les Images à Rio, l'année de leur création à Paris Et n'avait pas foutu les pieds en France ! Mais quand Rubintein l'a entendue il était par terre, comme... Darius Milhaud du reste ! Elle s'appellait Antonietta Rudge Telles !
Fred, ça fait trente ans que je suis passionné par cette thématique croisée, j'ai des biscuits plein la poche...
Et si tu veux la liste des russes qui jouent leur musique comme des pieds... voire le nom d'un Russe qui joue Albeniz, Iberia, d'une façon fantastique, le voici : Edward Syomin..;
Alain