Piqué de curiosité je me suis rendu chez notre grand maître audiophile (et non moins mélomane bien entendu) Gilles.
A vrai dire je suis toujours aux aguets et en attente des derniers appétits des oreilles de Gilles afin de lui rendre visite et de digerer les arguments solides qu'il sait si bien nous prodiguer et en resortir en audiophile rasséréné sur l'objectivité de nos précieuses oreilles (le sens qui contient tous les autres et le dernier à nous quitter au moment de la mort dans la mythologie indienne)
Plusieurs d'entre nous si on nous présentait divers plats serions sans doute bien embêter par ou commençer et gouterions précipitamment dans le désordre un peu de tout.
Gilles méthodique trouverais un ordre à son gout (c'est à dire logique) et finirais avant tout le monde en expliquant toutes les saveurs qui lui ont traverser le palais tout en simulant quelques doutes sur les dernières bouchées perturbées par le comportement brouillon de ses convives.
Bon revenons au plat principal : le cd31 Primare, dès le premier disque je sens beaucoup de changement par rapport à mon précedent passage : rapidité et dynamique accentuées et surtout une générosité de nuances et de couleurs dans les timbres qui tout de suite retiennent mon attention, de la charge avec une spatialisation très ouverte et précise, c'est très beau à tel point qu'il est culpabilisant de stopper les CD, classique, jazz, musique du monde et les plus beaux morceaux de variétés de Gilles
tout passe.
Une grande charmeuse cette platine (ah!ces suedoises blondes platines!), pourtant je m'étais promis d'écarter de mon chemin toute nordique depuis qu'un jour,alors étudiant , une norvegiennes de 1,55 (je sais plus de large ou de haut)et 95kg avait parier me battre sur une consommation de téquila effrénee, ma seule aventure de l'époque je crois..
Les voix sont très riches et sensuelles, les reverb des salles sont présentes, ça donne envie de rester écouter des heures.
C'est vraiment encourageant de constater une telle évolution dans la lecture des CD, moi je la trouve démonstrative ,mais pas clinquante ,dans la polychromie de son rendu: c'est très très riche jusqu'a une réelle communion avec la musique qui vous réconcilie avec vos fievres audiophiles, il y a une théorie qui dit que chaque maladie est une avancée, ces longues nuits qui nous secouent de fonds en combles pour mieux accueillir ces nombreuses aurores qui n'ont pas encore luit, seule récompense de ces fievres et de ces doutes.
Première approche façilitée par le breuvage propitiatoire d'une bonne biere onctueuse et toute aussi délicate (finie la téquila).
Bref changement avec ma platine consonance cd2.2 (un peu tweaké) qui est connu pour ses beaux timbres : la spatialisation est différente la scene est plus basse, on ne retrouve pas l'homogénéité des plans sonores, c'est très curieux en faisant appel à ma seconde mémoire (celle de l'intégration pas celle de l'instant)je dirais que certaines fréquences travaillaient en plan vertical alors que d'autres restaient sur un plan horizontal , on ne retrouvait pas cette cette harmonie globale du message; en plus ça ramait un peu au niveau du rythme et de la dynamique (toutes proportions gardées), pas mauvais en soi mais moins convaincant,même les timbres étaient plus pauvres.
Enfin une lumiere et de la chaleur dans ce ciel nordique : de la rigueur et de l'émotion avec beaucoup de générosité et d'ampleur , un raccourçi métaphysique pour dire divin.
On a bien cherché des défauts mais en vain, avec du recul un peu court en biere...