Jojolapin : la supériorité du multicanal sur le stéréo est une affaire de goûts: perso, je trouve que les enregistrements multicanaux bien conçus apportent un réel plus, mais c'est complètement subjectif
Non, ce n'est pas subjectif. Le multicanal apporte une dimension supplémentaire au son : tout comme un architecte ou un géomètre ne prenne jamais que deux points dans l'espace, le son a besoin d'au moins trois points de référence pour avoir une largeur, une hauteur et une profondeur.
Le passage de la mono à la stéréo a aussi été jugé d'amélioration subjective et pas objective. Or, d'un point de vue objectif, la stéréo est supérieure à la mono : cf. quantité d'études, de mesures, etc. Et lire, un excellent livre sur le sujet : La stéréphonie chez Dunod. Ou comment, l'on apprend que les harmoniques nécessaires à la reproduction fidèle du timbre sont mieux captés sur deux canaux que sur un seul.
La supériorité des formats haute définition n'est pas du tout prouvée. Certains tests en double aveugle (cf hydrogenaudio) ont conclu à une absence de différence audible. D'autres (cf GBo) ont conclu à des différences, mais "au prix d'efforts de concentration et de répétitions assez pénibles".
Elle est prouvée sur le 16/44 et dans tous les domaines. Comme le dit TMS qui a enregistré sur tous les supports et comme le savent tous les preneurs de son professionnels.
A ce sujet, j'ai envie de te demander : à partir de quel format, en descendant sous 16/44 commence-t-on à entendre la dégradation du son.
je ne me permettrais jamais de remettre en doute ton oreille qui est sûrement excellente.
Je mets toujours en doute mes propres expériences en ce domaine et l'ai souvent exprimé. Y compris mes bourdes ! cela ne me gêne pas. Je suis un objectiviste et quelques forumeurs, du reste, m'ont assez fait braire avec ça. Eux qui croient plus en leurs oreilles qu'en tout autre chose. Tu connais mes réticences quant à l'exploitation par des mots des différences auditives perçues à l'écoute de cables : j'ai toujours été estomaqué par les commentaires sur ce sujet qui laissaient à penser que le changement d'un cable secteur par un autre avait provoqué un changement identique à celui de la source, de l'ampli et des enceintes !
Donc pas de chances de ce point de vue !
Mais les différentes publications qui se sont intéressées au problème de la subjectivité dans le domaine de l'audition ont montré qu'il ne fallait jamais se fier aux écoutes non aveugles, les facteurs de pollution des résultats étant beaucoup trop importants et vicieux pour qu'on puisse se permettre de les négliger.
Certes, certes mais ses publications et leurs résultats doivent être maniées avec circonspection dès lors qu'on sort des domaines précis qu'elles décrivent et par sorties de leur contexte.
Sinon, tu pourrais me dire qu'il faut faire une écoute en double aveugle pour savoir qu'un microsillon offre de meilleures performances qu'un 78 tours datant de 1924.
Tout comme les promoteurs des formats compressés affirmaient voici plus de 15 ans, études à l'appui, que le système ATRAC et d'autres ne présentaient aucune différence audible avec un format compressé... vu que les informations supprimées étaient inaudibles puisque masquées par des infos plus importantes pour l'oreille. Pourtant, les générations se sont succédées qui amélioraient sans cesse les algorythmes...
Dans le domaine qui nous occupe, le 16/44 a des performances inférieures à celle de l'analogique et faibles dans certains domaines (temps de monté, définition dans les niveaux faibles, quantité d'information reproduites dans le haut du spectre, etc.), tous endroits de la bande audible ou les formats haute définition sont supérieurs.
Le fait qu'ils soient supérieurs est évident : 16/44 ou 16/48, c'est moins bien que 24/48 (utilisé en format d'enregistrement parfois), moins bien que 24/96, moins bien que 24/192.
Raison pour laquelle, par exemple, l'une des supériorités des deux formats HD de son aujourd'hui disponibles est qu'ils permettent d'entendre avec une bien plus grande évidence les informations liées à l'acoustique des salles où les enregistrements ont lieu : ces informations liées à la réverbération sont largement perdues par le 16/44, évidentes en format HD (comme elles l'étaient en analogique dès qu'il était de haut niveau).
Idem du timbre !
Or, ces infos sont de celles qui donnent sa vie au son !
On parle souvent de musicalité sur ce forum : la musicalité, si ce terme a un sens pour du matériel, c'est justement dans cette possibilité offerte par les formats haute définition d'ouvrir grande les fenêtres devant les musiciens qui jouent.
Je t'invite donc à procéder à de telles expériences, même si tu arrives à des résultats positifs comme GBo, ça te permettra sans doute de redonner leur juste importance aux différences qui te paraissent si importantes entre cd et hd, et qui sont en réalité à mon humble avis au mieux infinitésimales, au pire inexistantes.
J'ai fait et depuis longtemps. Et me suis rangé à l'avis des pros qui, tout comme TMS, fonctionnent moins en "j'aime", "j'aime pas" qu'en "ca marche" ou "ça marche pas!".
D'ailleurs quand je rapporte les discussions d'ici à un proche, il est effaré !
Il est possible que les musiques utilisées pour les expériences que tu mentionnes, que les conditions des tests ont été de nature à réduire à néant des différences qui sont aussi capitales pour un mélomane que celle qui consiste à entendre le même piano joué par un bon pianiste sans génie puis par un génie.
Il faudra un jour que tu compares le début pianissimo de la Valse de ravel : pianissimo dans l'extrême grave : en CD, en SACD. En CD, désolé, mais les contrebasses sont mangées par le bruit propre à la définition perfectible du CD... en SACD, tu vois les archets aller et venir sur les cordes.
Alain
