Quelques uns me surprennent pas leurs qualités artistiques et leurs mises en valeurs par de superbes prises de sons.
En jazz… une formation que j'ai beaucoup appréciée est celle de Joe Zawinul et de Wayne Shorter : Weather Report. Et la redécouverte de leurs enregistrements après une dizaine d'années d'oubli, m'a franchement surpris.
Les disques vinyles 33 tours que j'ai réécoutés sont :
- "I sing the Body electric"
- "Mysterious traveler"
- "Sweetnighter"
- ""Tale spinnin"
- "Heavy Weather"
- "Black Market"
Tous bénéficient d'une prise de son remarquable, avec une perspective de plans très travaillée. Les instruments solistes du plus petits sons de percussions de détails, jusqu'aux sons de synthétiseurs zawinuliens sont distribués dans l'espace par placements panoramiques parfois très accusés, et des degrés de profondeur et d'effets de réverbérations et de lointains particuliers pour chacun d'entre eux. Ce qui donne aux détails d'orchestration et aux relais de l'écriture un jeux de circulations mutuelles et la vie d'une véritable mise en scène sonore et en espace. Cette animation de surgissements et de relais va du son très défini en avant et fortement localisé jusqu'aux sons enveloppants ou suggérant une émission lointaine. Joe Zawinul est un très grand amoureux du son (tous ce qui a été fabriqué comme synthétiseurs ou accessoires de traitements lui est passé sous les doigts). Ce travail de mise en scène sonore est l'un des plus abouti (pour éviter de dire : le plus abouti) dans le monde du jazz (oui, même Miles Davis…). Écoutez l'installation progressive de "Badia" (dans "Tale Spinnin")…
Mais, ce qui m'a le plus épaté c'est que ce soucis de perfectionniste se conjugue à une musicalité vraiment très personnelle et de qualités.
De ces disques, deux me paraissent aller le plus loin dans cette originalité et développent une grande liberté d'idées sonores :
- "I Sing the Body Electric" et "Mysterious Traveller".
Trois autres disques comportent les titres qui semblent avoir le plus marqué les amateurs :
- "Sweetnighter" : ("Boogie woogie waltz" un mélange de 4/4 et 3/4 qui rend boiteux.),
- "Tale spinnin" : ("Main in the green shirt", "Badia" et "Freezing Fire" avec un tremolo de pédale de G.caisse qui court par la basse…)
- "Heavy Weather" : ("Birdland" et "Teen Town…)
On a là, le meilleur de Wayne Shorter (c'est un pléonasme), "le son" de Miroslav Vitous et de Pastorius, de la basse très écrite (bon pour tester la précision de votre installation dans les graves). Toujours de supers percussionistes devant les exigences de Joe Z ( ce n'est pas du fond rythmique). Et les compositions et ouvrages de sons du même Joe Zawinul. On sent que tout est quasiment écrit et mis en place au poil près.
Je n'ai pas lu beaucoup de citations de cette formation prise comme référence de quoi que ce soit. Alors je vous la signale. Je crois que c'est à essayer… si vous ne connaissez pas trop le jazz électrifié de la fin des années 70 du siècle passé. C'est tout à fait autre chose que Herbie Hancock (plus fusion-rock…).
En plus j'ai vu chez Amaz... qu'on peut trouver les reports en CD vendus via USA pour un peu moins de 7 euros le CD.
Je vais continuer la réécoute de mes vieux disques… et je vous en parlerais peut-être si j'y trouve à partager… j'ai eu déjà de beaux frissons aux détours de passages d'écoutes rapides de quelques vieux Zappa* il se peut bien que j'y revienne… ou alors Xenakis… hmmmm Xenakis !
(* lorsque l'on aime Zappa, on ne peux pas devenir vieux ! Ce n'est pas possible……)
À plus tard…
Gilles
