CD/SACD Sony 940
Préampli Harman Kardon Signature 1.0
Ampli NAD 218 THX
Enceintes Divatech MC 210
Le tout dans une grande pièce carrée
TIMBRES :
Très Divatech, comme timbres. Très propre, « sans aucune intermodulation d’une fréquence sur l’autre », disent les magazines. Une caractéristique m’avait déjà frappé lors de ma première (et seule) écoute Divatech, dans la toute petite salle du salon HCFR. J’entrais par hasard et le système passait de l’orgue. Des notes aigues d’orgue, pour être précis. Le tout dans une semi-obscurité et avec beaucoup de monde devant moi qui masquait un peu les enceintes. Et bien pendant quelques secondes, avant que le grave ne déboule, j’aurais juré écouter des biblios, tellement la caisse (immense, pourtant) était inerte. En sortant écouter d’autres colonnes, on avait l’impression que leur caisse polluait toujours imperceptiblement les sons aigus par une légère onde grave.
Bref, aidé par une mise en phase que l’on sent hyper calculée et qui donne l’impression d’écouter un hp large bande, l’équilibre tonal est tiré au couteau, à peine perturbé par la résonnance de la pièce vers 100hz. Droit depuis l’extrême aigu jusqu’au bas medium, avec un renflement du haut grave qui, sur quelques disques de piano, donnait quelques notes étrangement accentuées ou le Mi sonnait deux fois plus fort que le Fa. Néanmoins comme d’habitude avec les problèmes de pièce, il n’y a pas mort d’homme on s’y habitue assez vite tant que ça reste dans la limite du raisonnable.
Au final des timbres peu extravertis mais du sérieux et de la précision.
TRANSPARENCE :
Dans sa définition « faculté à distinguer la marque des pop-corn du Monsieur du 32ème rang », la transparence n’est pas exceptionnelle et certains de ces « détails » sont un peu simplifiés.
En contrepartie la chaîne excelle à se confronter à l’ « autre » définition de la transparence : les différences entre les disques sont tout à fait frappantes, nul besoin de se concentrer, tous les paramètres varient dans des proportions qui vous sautent au visage dès qu’on change de galette. Alain possède d’ailleurs un cd redoutable dans cet exercice, une compilation d’enregistrements de piano de différentes époques. Le système devenait alors une espèce d’instrument de datation au carbone 14 qui permettait de situer l’enregistrement à une décennie près, voire à une demi-décennie près pour Alain mais je n’en attendais pas moins de lui.
SCENE STEREO :
Bon là autant le dire franchement le manque d’écartement des enceintes favorise une écoute altruiste, or j’ai l’oreille égoiste. En fait ce n’est pas qu’elles ne sont pas loin l’une de l’autre, mais le volume et la largeur est telle qu’elles paraissent presque collées et j’ai bien vite arrêté d’essayer de localiser les instruments. Idem pour la largeur et la profondeur de scène, dont aucune des deux ne m’a marqué. A décharge, je ne me suis vraiment jamais retrouvé dans le « hot spot » mais toujours décalé d’un côté ou de l’autre.
DYNAMIQUE :
Pour une fois on ne craint pas de pousser le volume, tellement les hp répondent imperturbablement à toutes les sollicitations sans jamais s’affoler. Ces boomers-là, je vois vraiment pas ce qui pourrait les faire talonner. Les écarts dynamiques sont bien au rendez-vous, mais pas vraiment la rapidité du grave (oui je sais ce n’est pas de la dynamique mais la catégorie timbre est déjà bien remplie), la rapidité du grave donc m’a un peu gêné. Pas du tout sur les disques d’Haskil où les instruments (forcément acoustiques) s’accomodent mieux de cette inertie. Elle est même parfois profitable au sens où les impacts de la grosse caisse s’éteignent avec une progressivité qui lui confère un beau dégradé harmonique. Mais sur de la musique électronique comme le dernier Sting amené par Boudze, la basse ressemble plus à un signal carré qu’à une sinusoide et l’ampli a du mal à s’arrêter net avant de passer à l’attaque suivante, ce qui a rendu l’écoute assez brouillone et d’ailleurs ça ne trompe pas nous ne sommes pas allés à la fin du premier morceau.
BILAN : A système atypique, résultats surprenants. Des facultés indéniables (Neutralité de la restitution, différenciation des enregistrements, sentiment de sécurité vis-à-vis des enceintes qui semblent n’avoir peur de rien, dégradé harmonique entre les notes), et des manques, peut-être voulus par Alain, mais qui m’empêcheraient de vivre avec (rapidité du grave sur les basses électriques et électroniques, localisation de la scène stéréo, sensation de froideur liée à l’absence de coloration et de mise en avant du medium).
Cette dernière caractéristique me rappelle le commentaire d’un magazine automobile en conclusion du test de la Honda NSX, sortie concurrencer la Ferrari 348 dans le début des années 90. Le journaliste concluait : « Ne concurrence pas Ferrari qui veut. La Honda a la froideur de la perfection. Il n’empêche, sur un plan strictement objectif, quelle machine ! ». Hé bien curieusement en matière automobile la froideur ne me dérange pas, mais en hifi j’aime bien que le système prenne la liberté de me flatter l’oreille dans le medium. Ce qui n’empêche pas de reconnaître la faculté (qualité pour les uns, faculté pour les autres) de celui d’Alain à éclairer le contenu du disque d’une lumière très crue (crue mais efficace).
Individuellement, la source Sony ne donne pas l’impression de tirer le système vers le bas (elle vaut beaucoup moins cher que le reste comme nous le savons), ni vers le haut bien sûr, donnant néanmoins suffisamment d’informations aux maillons suivants pour qu’il s’en débrouillent. L’ampli NAD, comme les appareils NAD que j’ai déjà possédés ou écoutés, se reconnaît tout de suite à son dégradé harmonique qui ne laisse aucun silence entre les notes de piano mais fait doucement redescendre la précédente avant l’attaque de la suivante, comme sur le mien (mon piano
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Stéphane
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