mcarre1 a écrit:Moi aussi je parle l'anglais, moi aussi je préfère la VO anglaise (quand c'est un bon film, sinon rien à battre). Mais c'est un faux problème si on parle la langue.
Tout le cinéma n'est pas qu'en anglais. Faut-il aussi apprendre l'allemand, l'italien, l'espagnol, le russe, le japonais, ....etc ?
Car quel intéret d'avoir la voix de l'acteur si on ne comprend rien de ce qu'il dit?
On perd plus de l'oeuvre en passant tout le film les yeux rivés sur des sous-titres, plutôt qu'en écoutant une version doublée. En effet, on rate une partie de ce qui se passe à l'écran, on ne peut plus faire attention aux détails de l'image, on n'écoute pas vraiment puisqu'on est en train de lire (vous savez les limites du cerveau quand il s'agit de lire et d'écouter en même temps? A fortiori quand il s'agit de 2 langues différentes), et la traduction dans les sous-titres est simplificatrice (il manque des phrases entières) et tout aussi entachée d'erreurs que le doublage.
Et les bouquins en Chinois, il faut les lire en VO aussi, parce que la traduction trahit l'oeuvre?
Ce n'est absolument pas la question. Je me tape Kurozawa et Kitano en japonais, Bergman en suédois et Almodovar en espagnol.
Je ne parle aucune des ces trois langues, pourtant.
Par contre j'ai la certitude d'avoir le jeu total de l'acteur à l'écran, voix comprises.
La cohérence entre sa gestuelle et le travail vocal est totale, et la continuité artistique est respectée.
Comment dire...
Une VF, ou tout autre version qui ne respecte pas la langue d'origine, c'est comme un roman-photo. Ca sonne faux, et ça dénature l'oeuvre.
Ensuite on peut ergoter sur la qualité ou non des doubleurs, des traductions, etc.
Il n'empêche.
De surcroit on ne peut comparer ceci à un livre, ou le seul média est l'expression écrite, et qui donc ne laisse aucun autre choix pour qui ne parle pas la langue. Mauvaise, très mauvaise comparaison.
Compares plutôt les VO au cinéma au monde de la musique, par exemple.
Même si je ne comprends pas toutes les paroles des Beatles, ça m'emmerderait d'avoir un frenchie derrière un micro en studio pour me sussurer "à l'aide ! j'ai besoin de quelqu'un" en place et lieu de John Lennon.
See ?
mcarre1 a écrit:Enfin, comment voulez-vous qu'un cinéma choisisse de programmer de la VO si c'est pour avoir une salle quasiment vide? Faillite et fermeture en quelques mois, on serait bien avancé. Retombez un peu les pieds sur terre.
C'est terrible ce que tu dis là, et bien représentatif des malheureuses dérives de notre société.
Si on suit ton raisonnement, on devrait également fermer le Louvre et autres musées, parce que question rentabilité, c'est pas ça.
Si au niveau privé ce n'est pas rentable, il est alors du devoir de l'état de faire en sorte que les VO survivent, pour la pérénnité de l'art.
C'est pas seulement souhaitable, c'est indispensable dans une perspective d'exigence culturelle qui est une des spécificités de notre Pays.
De la même manière que l'art, à travers les intermittents, doit être préservé, quitte à "écorner" le sacro-saint principe de rentabilité, il en est de même du cinéma.
Le commerce ne DOIT PAS décider de toutes les orientations de société, sinon c'est la fin de la culture, de notre culture.
Daniel, si tu nous entends, je suis sûr que tu approuves et que tu t'es retourné dans ta tombe à la lecture de mcarre1.