Vous l'avez peut-être croisée un jour sur vos écrans, on l'a vue allongée près de Sean Connery dans James Bond,
elle est aujourd'hui taiwanaise (en espérant que certains généraux calment leur orgueil),
une actrice qui a aussi touché à beaucoup de genres musicaux et dont de très nombreux albums sont à son actif,
c'est Tsai Chin (Cai Qin).
Le bouillonnant Shanghai des années 30 a développé de nombreux arrangements de mélodies populaires.
Ne me dites pas que vous avez déjà oublié la délicieuse Gong Li dans Shanghai Triad !
(J'en profite également, vu que nous sommes sur la vague, pour rappeler le fabuleux In The Mood for Love,
dans un genre très différent certes, mais indubitablement toutes deux de superbes réalisations)
Sans doute, on a assisté à une petite redécouverte de ces Chinese Golden Hits en France lorsque Libé encensa dès novembre 2001,
le magnifique CD de Gary Lucas, The Edge of Heaven.
Rappelons que c'est sous le charme d'enregistrements de Chow Hsuan et Bai Kwong que
le guitarist of 1000 idea's s'est lancé dans ces superbes arrangements à base de guitare, basse et batterie,
accompagné de 2 ravissantes chanteuses.
Surtout ce disque est INDISPENSABLE, tant par son charme indéniable que par la qualité de son enregistrement,
sous la houlette française de Label Bleu.
Bref, on ne va pas se lancer ici dans une rétropective des 78 tours qui ont gardé traces de ces riches heures
(sans même remonter si tôt, faudrait pas que je laisse l'impression de me la jouer quand même !
EMI avait annoncé ressortir à nouveau de ses studios indiens - si, si... Quand il eut fallu quitter Shanghai pour Hong Kong,
la pornographique "yellow music" n'ayant plus sa place pour le grand timonier qui se maria avec une de ses représentantes, Lan Pin,
les "shellac" étaient désormais pressés en Inde, riche de cette résine développée par certains insectes pondeurs sur les jujubiers et
autres gommiers et base de la dite matière pour les 78 tours - les archives Pathé de ces nombreuses et célébres chinoises, on attend toujours...
même si ! allez ce sera l'occasion d'un autre post !),
seulement 2 CD pour ceux qui ont envie de découvrir les charmes bien réels de Cai Qin à travers des arrangements plus contemporains.
Le premier et mon préféré des deux, car sa voix est remarquablement rendue,
elle fourmille de ses fascinants détails qui rendent un enregistrement si attachant,
mon favori est donc celui qui a été conduit sous la direction du Godot Theatre Company,
son titre est ½<sum>µ^ - ±¡µe©]?W®ü?^?‹¿‡ !!!
Ben oui, faudra vous contenter de la photo !
(au mieux The night of Shanghai par Chin Tsai)
L'ensemble introduit à plusieurs orientations qui plus est
(sans verser dans le côté pop qu'elle a aussi côtoyé et dont de nombreux albums témoignent,
attention aux mauvaises surprises pour les achats yeux fermés !), ce qui ne gate rien pour qui veut découvrir.
Le second, que j'ai en version xrcd2 mais qui existe aussi en cd ou sacd, offre une voix plus écrasée,
son micro semble faire obstacle, par contre les instrumentistes se révèlent sur une définition plus remarquable
par rapport au premier CD nommé, avec ce plus de matière pulsante
(ne vous méprenez pas, la prise de son du premier est loin d'être médiocre,
mais faut choisir entre le rendu de la voix du premier et l'ambiance accompagnatrice du second,
les 2 combinés ah quel bonheur ce serait ! euh, précision, je n'écoute pour ainsi dire qu'au casque,
cela peut déformer ma "vision" des choses, tout ceci pour rappeler que mes propos n'engagent que moi et mes oreilles
avec mon AKG K1000 cablé Stefan audioArt sur AA Capitole MK1 via un Audiomat Prelude Ref;
voilà un peu de quoi vous éclaircir quant à ma subjectivité).
Cet album enregistré à Hong Kong, pressé par Victor entertainment au Japon, les audiophiles apprécieront,
est nettement plus jazzy (batterie-piano-contrebasse principalement,
même si le premier morceau présente des accents de tango, chaloupés dans une matière sonore bien enivrante),
l'autre cd s'oriente davantage vers l'accompagnement façon musique de chambre pour ses dernières plages (piano-violoncelle-clarinette),
mais j'insiste le panorama des arrangements est ici plus vaste sous ses 14 plages;
même si cela peut encore être mâtiné d'accompagnements synthétiques à la Keiko Matsui (à la, très fugace rapprochement !),
mais le tout est radieux.
Encore, ses lèvres sont étonnantes de lisibilité, on se laisse envahir par cette intimité tant sa voix a dû enjouer lors de la prise de son,
on ressent la fascination, l'envie de garder à jamais cette chaleur; de part et d'autre: Et l'objectif a été atteint !
Enfin, ne vous inquietez pas, le mandarin m'est aussi incompréhensible ! Ces plages sont simplement magnifiques.
Pas d'éclat de voix ici ni de tour de force vocal, le charme est aussi dans cette langueur,
si nuancée néanmoins - oh oui, ces délicates and gorgeous fluctuations-, c'est entre le chanter et le parler parfois,
l'actrice sait séduire plus que jamais, on en redemande !
Ce serait un crime de l'ignorer : sublime, forcément sublime !
-------------------------------
Vu que je ne saurais poster de nouveaux interludes à ce thread , dans la mesure où j'ai mentionné Gary Lucas,
je ne peux résister et vous vante, vite fait sur le gaz, Ayaya Moses, quatuor de guitares électriques
sous l'investigation de Fred Frith.
On taira la prise de son ici, mais la création de René Lussier, qui a donné
le titre de l'album, relève de l'anthologie. Le reste est moins prenant mais il y a ce génial Ayaya Moses !
Voilà qui est dit. Bonne nuit !
|
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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...
L'avenir tel un désert aride s'étend affreux devant ses yeux,
l'homme erre seul et désemparé se cherchant soi-même avec rage...
D'où me reviennent ces vers de Novalis ?
J'ai cru lire que la Kiran, malgré son MBA, avait plaqué son job pour porter son dévolu sur une carrière artistique.
Mais quel coup de calcaire pourtant !
Passé la plage initiale Vo Kuch, j'ai la navrante impression qu'elle a perdu la grâce de l'insouciance,
cette bohême magnificence qui ravissait nos oreilles.
Si Awara, la plage 2 de son premier album, illustrait à merveille
un éternel cantando come donna innamorata*,
le coeur ne semble plus vouloir y être ici, comme une incontournable prise de conscience,
we are all in darkness (Bechain).
Beyond boundaries, mais que de nostalgie,
on apprend via la pochette que la poésie penjabienne - ou urdue et ses émancipations amoureuses à la base du ghazal -,
est un exercice toujours très courru au Canada, nombre d'exilés s'y adonnent :
elle veut aussi définir son nouvel album comme le manifeste de cette production canadienne.
On notera enfin l'ajout de quelques consonnances ibériques, histoire de rappeller une communauté d'esprit avec le flamenco ?
Heureusement, il y a Meri Gori Gori ! Histoire de retrouver sa souriante séduction ! Et quel tube !!!
Bon, il y aussi le cosmopolite Yeh Nahin (der wanderer, bien-sûr; peut-être pour nous rappeler Caminantes, No hay caminos, hay que caminar**),
et puis ce sarangi qui se prend pour une gratte électrique et déjante comme tel dans Kina Nere,
trop courtes mesures, on aurait aimé savourer plus souvent ses délires pourtant, même si la guitare, encore plus présente dans cet album,
attise l'attention.
Curieux contraste quand même entre l'harmonium et ces autres instruments enjôleurs qui peuvent assurer une atmosphère pleine de joyeuse vivacité
et la chanteuse plus portée ici à l'introspection qu'à un rapprochement mutuel, mais cette désinvolture bilatérale dans
la conduite à tenir sauve peut-être la mise ?
Finalement, les écoutes passent, j'ai sans doute un peu durci le trait, c'est peut-être mon blues perso qui suinte ici,
en tout cas l'accompagnement instrumental est valable et son enregistrement tout autant, pourtant si un ghazal peut emprunter
la mélancolie, l'interprétation peut friser l'abattement ici; bon, Béatrice, euh, Ahluwalia, il est pour quand ton prochain album ? !
*chantant comme femme amoureuse...
**Marcheur, il n'y a pas de chemin, il n'y a qu'à marcher...
-----------------------------------------------------------------------------
Bon, faudrait pas se laisser démoraliser quand même, j'ai donc mérité mon interlude !
Je ne suis pas gaga de jazz, c'est peut-être pour cela que je trouve cet album formidable ?
En relève-t-il totalement d'ailleurs ?
Allez, on va l'estampiller comme tel, le nom même de ce big band ne pourrait que me désapprouver si je refusais cette étiquette.
Jazz que ce néo swing pre ou post industriel mâtiné de ne je sais quoi de rock&n'roll mais qui ne jurerait pas face à de la musique de
scène comme celle d'un Anton Batagov, ceci étant avec le talent époustouflant de Andrew Durkin et de ses pairs. Mais plus encore.
Jazz bien-sûr mais surtout de la Musique, avec un big M, incontestablement !
Déjà, du Theme from City of Angles, c'est quoi cette trompette aux accents médievaux Nyman_esque;
comme plus loin sur ce cd de 45 minutes, ce clavecin et ce glockenspiel ? Exclamations inattendues mais quelle diversité sous la prodigue batterie !
Histoire d'en rajouter en truculence, car c'est bien-là le maître mot, on retrouve mixé en grand huit le cliquetis d'une roue de vélo !
N'ayons peur de rien, surtout avec une telle disposition à de mélodieuses badineries !
Bref, je ne vais pas me perdre et surtout nuire à cet excellent CD dans des rapprochements qui ne relèvent que
de ma vascillante mémoire ou de mes propres scories passéistes.
Il faut simplement goûter à ces collages mirifiques,
entre scansions pseudo industrielles mais divinement mélodiques
et télescopages à la radicalité magique et sans faille.
Comment inventer, que signifie créer;
autant de mosaïques de réponses à travers ces 14 plages accessibles à tous,
surtout ce cd est à l'évidence un rouage de la fabrique du plaisir !
Un petit reproche malgré tout.
Si ce micro big band aux délires raffinés et raffollants a tout d'un grand dans ces translations phénoménales,
la spatialisation retenue au mixage enlève néanmoins un peu du charme à mes oreilles.
D'Andrew Durkin, le chef de bande pianiste et compositeur de The Industrial Jazz Group
à la trompette de Scoot Steen et au trombone de Garrett Smith en passant par la mezzo soprano
Lauri Goldenhersh et le batteur Daniel Glass, entre autres,
City of Angles est un feux d'artifice pêchu et mutin qui laisse l'impression d'un savoir faire ancestral dans la digression.
Bravo ! Bravo ! Bravo et encore bravo !
l'homme erre seul et désemparé se cherchant soi-même avec rage...
D'où me reviennent ces vers de Novalis ?
J'ai cru lire que la Kiran, malgré son MBA, avait plaqué son job pour porter son dévolu sur une carrière artistique.
Mais quel coup de calcaire pourtant !
Passé la plage initiale Vo Kuch, j'ai la navrante impression qu'elle a perdu la grâce de l'insouciance,
cette bohême magnificence qui ravissait nos oreilles.
Si Awara, la plage 2 de son premier album, illustrait à merveille
un éternel cantando come donna innamorata*,
le coeur ne semble plus vouloir y être ici, comme une incontournable prise de conscience,
we are all in darkness (Bechain).
Beyond boundaries, mais que de nostalgie,
on apprend via la pochette que la poésie penjabienne - ou urdue et ses émancipations amoureuses à la base du ghazal -,
est un exercice toujours très courru au Canada, nombre d'exilés s'y adonnent :
elle veut aussi définir son nouvel album comme le manifeste de cette production canadienne.
On notera enfin l'ajout de quelques consonnances ibériques, histoire de rappeller une communauté d'esprit avec le flamenco ?
Heureusement, il y a Meri Gori Gori ! Histoire de retrouver sa souriante séduction ! Et quel tube !!!
Bon, il y aussi le cosmopolite Yeh Nahin (der wanderer, bien-sûr; peut-être pour nous rappeler Caminantes, No hay caminos, hay que caminar**),
et puis ce sarangi qui se prend pour une gratte électrique et déjante comme tel dans Kina Nere,
trop courtes mesures, on aurait aimé savourer plus souvent ses délires pourtant, même si la guitare, encore plus présente dans cet album,
attise l'attention.
Curieux contraste quand même entre l'harmonium et ces autres instruments enjôleurs qui peuvent assurer une atmosphère pleine de joyeuse vivacité
et la chanteuse plus portée ici à l'introspection qu'à un rapprochement mutuel, mais cette désinvolture bilatérale dans
la conduite à tenir sauve peut-être la mise ?
Finalement, les écoutes passent, j'ai sans doute un peu durci le trait, c'est peut-être mon blues perso qui suinte ici,
en tout cas l'accompagnement instrumental est valable et son enregistrement tout autant, pourtant si un ghazal peut emprunter
la mélancolie, l'interprétation peut friser l'abattement ici; bon, Béatrice, euh, Ahluwalia, il est pour quand ton prochain album ? !
*chantant comme femme amoureuse...
**Marcheur, il n'y a pas de chemin, il n'y a qu'à marcher...
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Bon, faudrait pas se laisser démoraliser quand même, j'ai donc mérité mon interlude !
Je ne suis pas gaga de jazz, c'est peut-être pour cela que je trouve cet album formidable ?
En relève-t-il totalement d'ailleurs ?
Allez, on va l'estampiller comme tel, le nom même de ce big band ne pourrait que me désapprouver si je refusais cette étiquette.
Jazz que ce néo swing pre ou post industriel mâtiné de ne je sais quoi de rock&n'roll mais qui ne jurerait pas face à de la musique de
scène comme celle d'un Anton Batagov, ceci étant avec le talent époustouflant de Andrew Durkin et de ses pairs. Mais plus encore.
Jazz bien-sûr mais surtout de la Musique, avec un big M, incontestablement !
Déjà, du Theme from City of Angles, c'est quoi cette trompette aux accents médievaux Nyman_esque;
comme plus loin sur ce cd de 45 minutes, ce clavecin et ce glockenspiel ? Exclamations inattendues mais quelle diversité sous la prodigue batterie !
Histoire d'en rajouter en truculence, car c'est bien-là le maître mot, on retrouve mixé en grand huit le cliquetis d'une roue de vélo !
N'ayons peur de rien, surtout avec une telle disposition à de mélodieuses badineries !
Bref, je ne vais pas me perdre et surtout nuire à cet excellent CD dans des rapprochements qui ne relèvent que
de ma vascillante mémoire ou de mes propres scories passéistes.
Il faut simplement goûter à ces collages mirifiques,
entre scansions pseudo industrielles mais divinement mélodiques
et télescopages à la radicalité magique et sans faille.
Comment inventer, que signifie créer;
autant de mosaïques de réponses à travers ces 14 plages accessibles à tous,
surtout ce cd est à l'évidence un rouage de la fabrique du plaisir !
Un petit reproche malgré tout.
Si ce micro big band aux délires raffinés et raffollants a tout d'un grand dans ces translations phénoménales,
la spatialisation retenue au mixage enlève néanmoins un peu du charme à mes oreilles.
D'Andrew Durkin, le chef de bande pianiste et compositeur de The Industrial Jazz Group
à la trompette de Scoot Steen et au trombone de Garrett Smith en passant par la mezzo soprano
Lauri Goldenhersh et le batteur Daniel Glass, entre autres,
City of Angles est un feux d'artifice pêchu et mutin qui laisse l'impression d'un savoir faire ancestral dans la digression.
Bravo ! Bravo ! Bravo et encore bravo !
Dernière édition par skrav le 31 Jan 2004 17:32, édité 1 fois.
- skrav
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- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
Värttinä
Salut Skrav,
je vois que nos oreilles ne sont pas prêtes d'être blasées avec les nouvelles réfs que tu nous proposes
pour ma part en world, c'est plutôt calme en ce moment.
j'ai juste repéré hier au Virgin des champs, encore une production de notre ami Hughes de Courson (pour leur album de 99 ou de 2001)
des polyphonies finlandaises matinées de folk : le groupe de charmantes finlandaises Värttinä
leur dernier album
un lien sur ce groupe :
http://www.rootsworld.com/rw/finland/varttina2.html
Bonne écoute à tous
j'édite mon post en rajoutant les commentaires intéressant du site ethnotempos que je viens de découvrir
VÄRTTINÄ – 6.12 (Frea Records / M&W / L’Autre Distribution)
Ca va faire bientôt vingt ans que VÄRTTINÄ existe, et, hormis quelques morceaux live égarés sur des compilations ici et là, il ne nous avait pas encore été donné l’occasion d’apprécier l’interprétation scénique du groupe sur un disque entier. C’est désormais chose faite avec ce CD live enregistré durant la tournée relative au dernier opus studio en date, le fascinant Ilmatar, largement salué comme le plus abouti des albums du VÄRTTINÄ «Phase 2». Au cours des années 1990, celui-ci n’a cessé de peaufiner sa conception d’un folklore finlandais tourné vers une pop music intelligente, avec pour tout personnel un «mur vocal féminin» constitué de quatre chanteuses énergiques et aux timbres ensorcelants et six instrumentistes masculins plus discrets mais non avares de couleurs variées (folk, pop, jazz, rock). Avec les deux derniers albums parus sur le feu label de Paddy MOLONEY, Wicklow, la musique de VÄRTTINÄ s’est enrichie de nouveaux éléments ethno-folk et a ainsi imposé sa spécificité scandinave au sein du marché «world».
Tant pour ceux qui connaissent le groupe depuis belle lurette que pour ceux qui auraient manqué le début, cet album enregistré en concert regroupe quelques-unes des pièces marquantes que VÄRTTINÄ a enregistrées au cours de sa carrière, avec une nette dominance de morceaux tirés des albums Ilmatar (2000) et le plus ancien Seleniko (1992), avec lequel VÄRTTINÄ a connu ses premiers gros tubes. Les prouesses vocales polyphoniques de Mari KAASINEN (présente depuis les origines), Kirsi KÄHKÖNEN, Susan AHO et Riika TIMONEN se dégustent à tout moment, à commencer par le pétillant acapella Käppee, mais aussi sur le dramatique Meri ou sur le traditionnel estonien Pihi Neito, dont l’intro, chantée en langue setu, étonne par son phrasé et son accélération vocale affolée sur la fin. Comment ne pas trembler également avec le solo rocailleux et sinistre à souhait de Kirsi sur l’éblouissant Äijö ; comment ne pas fondre a l’écoute de l’émouvante ballade Kylä Vuotti Uutta Kuuta ?! Les instrumentistes ne sont pas en reste mais, plutôt que de jouer les musicians-heroes», procèdent par touches subtiles pour créer les atmosphères adéquates à l’univers principale-ment mythologique des chansons.
La seconde partie du CD met en avant le répertoire plus dansant de VÄRTTINÄ, avec les traditionnels «tubesques» Seelinnikoi, Vot I Kaalina ou encore les classiques du groupe comme Outona Omilla Mailla. L'histoire du groupe finlandais est donc brillamment résumée au travers de ce concert enregistré à Helsinki le 6 décembre 2000 – d’où le titre du disque –, date symbolique puisqu’il s’agit également du Jour de l'indépendance de la Finlande (en 1917). C’est donc un sacré cadeau que nous offre VÄRTTINÄ avec ce 6.12, qui fera assurément date. Et pas seulement en Finlande... Le principal regret à formuler concernerait l'aspect communication avec le public, réduit ici à une portion plus que congrue («merci, merci»...), alors que les quatre filles de VÄRTTINÄ n’en sont pourtant pas avares.
Bref, à part ça, il ne manque donc que l’image ? Même pas ! Une piste CD-R permet de visionner en vidéo une version live de Äijö, différente de la partie audio (et plus fascinante encore) puisque enregistrée à Nosturi en 2001. La performance théâtrale des chanteuses, doublée d’une attitude quasi rock, peut ici être appréciée dans toute sa dimension ; et c’est l’occasion de découvrir la nouvelle chanteuse Johanna VIRTANEN, qui a entre-temps remplacé Riika TIMONEN, et le nouveau batteur, Jaaska LUKKARINEN. Cela donne en tout cas envie de voir sortir un DVD !
Stéphane Fougère
PS : Depuis la sortie de ce CD, le personnel de VÄRTTINÄ a encore changé : le bassiste Pekka LEHTI et le violoniste Kari REIMAN ont respectivement cédé leur place à Hannu RANTANEN et Lassi LOGREN, qui ont déjà tourné avec le groupe. Last but certainement not least, Kirsi KÄHKÖNEN, présente depuis 1989, a de même tiré sa révérence, laissant la section vocale sous la forme d’un trio et ses fans en larmes. Mais le moral du groupe n’en est pas atteint pour autant vu qu’un nouvel album (Iki) a été enregistré et que la route des concerts a repris.
VÄRTTINÄ – Iki (Fréa / Music & Words / L’Autre Distribution)
Il n’était pas question pour le groupe finlandais VÄRTTINÄ de fêter ses 20 ans de carrière en se contentant de sortir un conventionnel «best-of» agrémenté d’un petit inédit ou d’un remix fun. Après l’album live 6’12, paru l’an dernier, c’eut été plutôt feignant. Non, VÄRTTINÄ, qui a récemment connu un important changement de personnel, était plutôt impatient de marquer sa renaissance d’une pierre blanche, autrement dit de signer un nouvel opus. Iki est en l’occurrence le dixième du genre et opère, en termes de production, un retour stratégique à un son folk-pop plus direct et aiguisé, presque live en studio, en tout cas rafraîchissant après l’excellent Ilmatar, aux arrangements certes plus chargés.
Du VÄRTTINÄ des origines, il ne reste que la chanteuse en chef Mari KAASINEN, qui signe ici encore un bon paquet de textes, et le guitariste, bouzoukiste et saxophoniste Jaine LAPPALAINEN. L’accordéoniste Markku LEPISTÖ est toujours présent, de même que le guitariste Antto VARILO, qui a beaucoup écrit pour ce nouveau disque. On note également le retour du violoniste Lassi LOGREN, qui était présent à la première époque du groupe. Les nouvelles recrues vocales se nomment Johanna VIRTANEN, mise en évidence sur le très beau Tuulen Tunto, et Susan AHO, qui a également composé la musique de quelques morceaux alors que son mari, Timo KIISKINEN, qui ne fait pas partie du groupe, en a fourni les textes. Ca fait en tout trois chanteuses, au lieu de quatre précédemment. Mais elles dégagent une présence et une maîtrise toutes aussi fortes.
Le titre de ce nouveau disque, Iki, n’a pas été choisi au hasard : il signifie «éternel» en finlandais, et «respiration» en japonais. Cette «respiration éternelle» de VÄRTTINÄ est ici transmise sur un ton intimiste, épuré. L’album s’ouvre comme il se referme, sur la magnifique pièce a capella scindée en deux parties Syllinen Syli, composée à l’origine pour les trente vocalistes féminines du PHILOMELA CHOIR. Potran Korean met lui aussi en relief les harmonies vocales des trois chanteuses, tout en se permettant une entorse au régime, puisqu’on y perçoit une voix d’homme ! L’instrumental Vihi, qui le suit, confirme l'inspiration alerte des musiciens. Le nouveau percussionniste Jaska LUKKARINEN, étale de bien inattendues couleurs dans Sepan Poika. Nahkaruoska s’inscrit dans la lignée des chansons «värttiniennes» énergiques au débit de chant rapide, sans forcément les dépasser en vitesse. Le disque a beau arborer des teintes forestières, feuillues et printanières, la face sombre des émotions humaines est amplement explorée dans plusieurs morceaux qui comptent parmi les plus marquants du disque (Tumma, Syllinen Syli, Maahinen Neito et Tauti – ces deux derniers étant parés d’accents balkaniques), au point qu'on a un peu de mal à avaler le mielleux chant nuptial Morsian. Mais au total, Iki est une réalisation plus qu'honnête de VÄRTTINÄ et devrait contenter les fans endurcis tout en séduisant de nouvelles oreilles. Bon anniversaire, au fait !
Site Web : www.varttina.com
Stéphane Fougère
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je vois que nos oreilles ne sont pas prêtes d'être blasées avec les nouvelles réfs que tu nous proposes
pour ma part en world, c'est plutôt calme en ce moment.
j'ai juste repéré hier au Virgin des champs, encore une production de notre ami Hughes de Courson (pour leur album de 99 ou de 2001)
des polyphonies finlandaises matinées de folk : le groupe de charmantes finlandaises Värttinä
leur dernier album
un lien sur ce groupe :
http://www.rootsworld.com/rw/finland/varttina2.html
Bonne écoute à tous
j'édite mon post en rajoutant les commentaires intéressant du site ethnotempos que je viens de découvrir
VÄRTTINÄ – 6.12 (Frea Records / M&W / L’Autre Distribution)
Ca va faire bientôt vingt ans que VÄRTTINÄ existe, et, hormis quelques morceaux live égarés sur des compilations ici et là, il ne nous avait pas encore été donné l’occasion d’apprécier l’interprétation scénique du groupe sur un disque entier. C’est désormais chose faite avec ce CD live enregistré durant la tournée relative au dernier opus studio en date, le fascinant Ilmatar, largement salué comme le plus abouti des albums du VÄRTTINÄ «Phase 2». Au cours des années 1990, celui-ci n’a cessé de peaufiner sa conception d’un folklore finlandais tourné vers une pop music intelligente, avec pour tout personnel un «mur vocal féminin» constitué de quatre chanteuses énergiques et aux timbres ensorcelants et six instrumentistes masculins plus discrets mais non avares de couleurs variées (folk, pop, jazz, rock). Avec les deux derniers albums parus sur le feu label de Paddy MOLONEY, Wicklow, la musique de VÄRTTINÄ s’est enrichie de nouveaux éléments ethno-folk et a ainsi imposé sa spécificité scandinave au sein du marché «world».
Tant pour ceux qui connaissent le groupe depuis belle lurette que pour ceux qui auraient manqué le début, cet album enregistré en concert regroupe quelques-unes des pièces marquantes que VÄRTTINÄ a enregistrées au cours de sa carrière, avec une nette dominance de morceaux tirés des albums Ilmatar (2000) et le plus ancien Seleniko (1992), avec lequel VÄRTTINÄ a connu ses premiers gros tubes. Les prouesses vocales polyphoniques de Mari KAASINEN (présente depuis les origines), Kirsi KÄHKÖNEN, Susan AHO et Riika TIMONEN se dégustent à tout moment, à commencer par le pétillant acapella Käppee, mais aussi sur le dramatique Meri ou sur le traditionnel estonien Pihi Neito, dont l’intro, chantée en langue setu, étonne par son phrasé et son accélération vocale affolée sur la fin. Comment ne pas trembler également avec le solo rocailleux et sinistre à souhait de Kirsi sur l’éblouissant Äijö ; comment ne pas fondre a l’écoute de l’émouvante ballade Kylä Vuotti Uutta Kuuta ?! Les instrumentistes ne sont pas en reste mais, plutôt que de jouer les musicians-heroes», procèdent par touches subtiles pour créer les atmosphères adéquates à l’univers principale-ment mythologique des chansons.
La seconde partie du CD met en avant le répertoire plus dansant de VÄRTTINÄ, avec les traditionnels «tubesques» Seelinnikoi, Vot I Kaalina ou encore les classiques du groupe comme Outona Omilla Mailla. L'histoire du groupe finlandais est donc brillamment résumée au travers de ce concert enregistré à Helsinki le 6 décembre 2000 – d’où le titre du disque –, date symbolique puisqu’il s’agit également du Jour de l'indépendance de la Finlande (en 1917). C’est donc un sacré cadeau que nous offre VÄRTTINÄ avec ce 6.12, qui fera assurément date. Et pas seulement en Finlande... Le principal regret à formuler concernerait l'aspect communication avec le public, réduit ici à une portion plus que congrue («merci, merci»...), alors que les quatre filles de VÄRTTINÄ n’en sont pourtant pas avares.
Bref, à part ça, il ne manque donc que l’image ? Même pas ! Une piste CD-R permet de visionner en vidéo une version live de Äijö, différente de la partie audio (et plus fascinante encore) puisque enregistrée à Nosturi en 2001. La performance théâtrale des chanteuses, doublée d’une attitude quasi rock, peut ici être appréciée dans toute sa dimension ; et c’est l’occasion de découvrir la nouvelle chanteuse Johanna VIRTANEN, qui a entre-temps remplacé Riika TIMONEN, et le nouveau batteur, Jaaska LUKKARINEN. Cela donne en tout cas envie de voir sortir un DVD !
Stéphane Fougère
PS : Depuis la sortie de ce CD, le personnel de VÄRTTINÄ a encore changé : le bassiste Pekka LEHTI et le violoniste Kari REIMAN ont respectivement cédé leur place à Hannu RANTANEN et Lassi LOGREN, qui ont déjà tourné avec le groupe. Last but certainement not least, Kirsi KÄHKÖNEN, présente depuis 1989, a de même tiré sa révérence, laissant la section vocale sous la forme d’un trio et ses fans en larmes. Mais le moral du groupe n’en est pas atteint pour autant vu qu’un nouvel album (Iki) a été enregistré et que la route des concerts a repris.
VÄRTTINÄ – Iki (Fréa / Music & Words / L’Autre Distribution)
Il n’était pas question pour le groupe finlandais VÄRTTINÄ de fêter ses 20 ans de carrière en se contentant de sortir un conventionnel «best-of» agrémenté d’un petit inédit ou d’un remix fun. Après l’album live 6’12, paru l’an dernier, c’eut été plutôt feignant. Non, VÄRTTINÄ, qui a récemment connu un important changement de personnel, était plutôt impatient de marquer sa renaissance d’une pierre blanche, autrement dit de signer un nouvel opus. Iki est en l’occurrence le dixième du genre et opère, en termes de production, un retour stratégique à un son folk-pop plus direct et aiguisé, presque live en studio, en tout cas rafraîchissant après l’excellent Ilmatar, aux arrangements certes plus chargés.
Du VÄRTTINÄ des origines, il ne reste que la chanteuse en chef Mari KAASINEN, qui signe ici encore un bon paquet de textes, et le guitariste, bouzoukiste et saxophoniste Jaine LAPPALAINEN. L’accordéoniste Markku LEPISTÖ est toujours présent, de même que le guitariste Antto VARILO, qui a beaucoup écrit pour ce nouveau disque. On note également le retour du violoniste Lassi LOGREN, qui était présent à la première époque du groupe. Les nouvelles recrues vocales se nomment Johanna VIRTANEN, mise en évidence sur le très beau Tuulen Tunto, et Susan AHO, qui a également composé la musique de quelques morceaux alors que son mari, Timo KIISKINEN, qui ne fait pas partie du groupe, en a fourni les textes. Ca fait en tout trois chanteuses, au lieu de quatre précédemment. Mais elles dégagent une présence et une maîtrise toutes aussi fortes.
Le titre de ce nouveau disque, Iki, n’a pas été choisi au hasard : il signifie «éternel» en finlandais, et «respiration» en japonais. Cette «respiration éternelle» de VÄRTTINÄ est ici transmise sur un ton intimiste, épuré. L’album s’ouvre comme il se referme, sur la magnifique pièce a capella scindée en deux parties Syllinen Syli, composée à l’origine pour les trente vocalistes féminines du PHILOMELA CHOIR. Potran Korean met lui aussi en relief les harmonies vocales des trois chanteuses, tout en se permettant une entorse au régime, puisqu’on y perçoit une voix d’homme ! L’instrumental Vihi, qui le suit, confirme l'inspiration alerte des musiciens. Le nouveau percussionniste Jaska LUKKARINEN, étale de bien inattendues couleurs dans Sepan Poika. Nahkaruoska s’inscrit dans la lignée des chansons «värttiniennes» énergiques au débit de chant rapide, sans forcément les dépasser en vitesse. Le disque a beau arborer des teintes forestières, feuillues et printanières, la face sombre des émotions humaines est amplement explorée dans plusieurs morceaux qui comptent parmi les plus marquants du disque (Tumma, Syllinen Syli, Maahinen Neito et Tauti – ces deux derniers étant parés d’accents balkaniques), au point qu'on a un peu de mal à avaler le mielleux chant nuptial Morsian. Mais au total, Iki est une réalisation plus qu'honnête de VÄRTTINÄ et devrait contenter les fans endurcis tout en séduisant de nouvelles oreilles. Bon anniversaire, au fait !
Site Web : www.varttina.com
Stéphane Fougère
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Dernière édition par menthalo le 31 Jan 2004 21:45, édité 1 fois.
- menthalo
- Messages: 1882
- Inscription Forum: 25 Aoû 2002 18:18
>vartinaa: très joli album en efet
La configuration dans mon profil
Attention, il se peut que ce post comporte des private joke navrantes, des poils de troll, voire des morceaux de boulets. Employé de l'année 2015. Aussi connu comme Admin dada. M'embêtez pas.
-
Betekaa - Membre d'Honneur
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- Localisation: omnichiant
Ouf, je ne suis plus seul à nouveau !
En plus, je ne connais pas, merci !
Euh, relâche encore pour ma part; un tout petit interlude, mais quel trip !
Un parfum d'exaltation dans une ambiance éminemment onirique derrière un rythme affuté et
incroyablement prenant; pourtant on n'y trouve qu'une batterie - mais exultante sous Tony Nozero -, les grattes
de Neal McKeeby et puis trombone, trompette ou tuba, mix expectorés de Brian Wolff avec une touche d'electro,
je veux parler de Drums & Tuba.
Ils ont maintenant une demi douzaine d'albums à leur actif ces 3 new-yorkais fichtrement inspirés,
mais Vinyl Killer reste mon préféré. Vraiment captivant, d'autant qu'il y a un certain piqué sous ce CD !
Entre cette oppression virevoltante sous les faisceaux luminescents de la batterie
et cette ronde où se frotte la fantasmatique respiration d'un tuba avec une énigmo-ludique basse,
un long tapis se déroule sur d'extatiques pulsations vous conviant à des promenades inattendues
et fascinantes de bout en bout.
De cette explo_sition comme un panorama sidéral avec autant de ces notes pulsantes dans chaque recoin
ou du paysage métaphysique qui surgit sans mot dire,
la musique est-elle, pour détourner Valery, notre méta-biographie mise en forme ?
Bon, puisqu'il faut quand même respecter le titre de ce thread, c'est peut-être l'occasion de ressortir
ce cd de 1998 déjà, Anahita.
Variations sur des rag hindoustanies, plus exactement sur cette forme très ouverte qu'est le Khayal;
images teintées jazzy par batterie et guitare ou même le violon
mais avec la finesse et le contrôle d'une chanteuse classique indienne, Shweta Jhaveri dans ses compositions.
Sa voix très sûre n'a pourtant peut-être pas cette souplesse dans la complexité pour être déjà adulée,
mais cette jeune femme - née au Gujarat en 1966 certes ! - mérite grandement d'être découverte.
Ses développements mélodiques sont remarquables et nul doute qu'un To The Spring ne saurait vous laisser
indifférent !
NB : Pour les cinéphiles qui la connaitraient déjà par la BOF de Dance of the Wind,
ce CD est à mille lieues tant par son contenu que par son jeu.
Etait-il besoin de le préciser...
Au fait, le Richard Clayderman du santoor, vous connaissez ?
Rahul Sharma ! Cela n'engage que moi bien-sûr !
Mais il me semble qu'ils ont même fait un disque ensemble...
Je viens de retomber sur ce cd Sweet Romance,
à voir le titre et la pochette, convaincu, hein ? !
Ouais, je sais, moi aussi cela me donne des sensations d'écouter Shivkumar Sharma,
mais un peu de ce genre de musique de temps en temps, j'aime bien aussi !
Sur ce, bonne fin de week-end !
En plus, je ne connais pas, merci !
Euh, relâche encore pour ma part; un tout petit interlude, mais quel trip !
Un parfum d'exaltation dans une ambiance éminemment onirique derrière un rythme affuté et
incroyablement prenant; pourtant on n'y trouve qu'une batterie - mais exultante sous Tony Nozero -, les grattes
de Neal McKeeby et puis trombone, trompette ou tuba, mix expectorés de Brian Wolff avec une touche d'electro,
je veux parler de Drums & Tuba.
Ils ont maintenant une demi douzaine d'albums à leur actif ces 3 new-yorkais fichtrement inspirés,
mais Vinyl Killer reste mon préféré. Vraiment captivant, d'autant qu'il y a un certain piqué sous ce CD !
Entre cette oppression virevoltante sous les faisceaux luminescents de la batterie
et cette ronde où se frotte la fantasmatique respiration d'un tuba avec une énigmo-ludique basse,
un long tapis se déroule sur d'extatiques pulsations vous conviant à des promenades inattendues
et fascinantes de bout en bout.
De cette explo_sition comme un panorama sidéral avec autant de ces notes pulsantes dans chaque recoin
ou du paysage métaphysique qui surgit sans mot dire,
la musique est-elle, pour détourner Valery, notre méta-biographie mise en forme ?
Bon, puisqu'il faut quand même respecter le titre de ce thread, c'est peut-être l'occasion de ressortir
ce cd de 1998 déjà, Anahita.
Variations sur des rag hindoustanies, plus exactement sur cette forme très ouverte qu'est le Khayal;
images teintées jazzy par batterie et guitare ou même le violon
mais avec la finesse et le contrôle d'une chanteuse classique indienne, Shweta Jhaveri dans ses compositions.
Sa voix très sûre n'a pourtant peut-être pas cette souplesse dans la complexité pour être déjà adulée,
mais cette jeune femme - née au Gujarat en 1966 certes ! - mérite grandement d'être découverte.
Ses développements mélodiques sont remarquables et nul doute qu'un To The Spring ne saurait vous laisser
indifférent !
NB : Pour les cinéphiles qui la connaitraient déjà par la BOF de Dance of the Wind,
ce CD est à mille lieues tant par son contenu que par son jeu.
Etait-il besoin de le préciser...
Au fait, le Richard Clayderman du santoor, vous connaissez ?
Rahul Sharma ! Cela n'engage que moi bien-sûr !
Mais il me semble qu'ils ont même fait un disque ensemble...
Je viens de retomber sur ce cd Sweet Romance,
à voir le titre et la pochette, convaincu, hein ? !
Ouais, je sais, moi aussi cela me donne des sensations d'écouter Shivkumar Sharma,
mais un peu de ce genre de musique de temps en temps, j'aime bien aussi !
Sur ce, bonne fin de week-end !
- skrav
- Messages: 245
- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
http://www.ethnotempos.org/Ethnotempos.htm
pour explorer encore plus avant,
les musiques world, traditionnelles, etc..
j'ai trouvé ce lien bien intéressant
à explorer
bon surf
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- menthalo
- Messages: 1882
- Inscription Forum: 25 Aoû 2002 18:18
Je ne connaissais pas jusqu'à présent Ohta Hiromi, pop star japonaise.
Je ne sais toujours rien d'elle en fait si ce n'est qu'elle apporte
à ce CD de Ayuo Takahashi, un je ne sais quoi de sensualité éthérée,
que l'ambiance relève du total psychédélique
ou de la ballade dans le plus pur style traditionnel.
Alternances de pavements hallucinatoires sur une dalle de complaintes folkloriques,
ces 10 plages associent jaillissement chaotique à rêverie méditative.
De la harpe celtique au ukulele en passant par Pro-Tools et ses samples ou la wah wah,
il faut reconnaître que l'atmosphère de ce CD est plus que plaisante
et ne manquera pas de vous rappeler certains trips d'antan par ses tonalités planantes.
S'ajoutent même sur cette topographie musicale du songe quelques mélopées d'oiseaux ou de sources,
le paradis n'est pas forcément artificiel ! Mais les japonais n'ont-ils pas inventé leurs
sublimes jardins minéraux et l'art topiaire !
Bref, on est saisi par je ne sais quelle force métaphorique. La ruse n'a pas de prix ici,
la méditation suit l'entrain comme après un passage purificateur d'un morceau à l'autre.
De l'Elan vital !
Plage 8, A painting of You and I,
Ohta Hiromi accompagnée par Ayuo à la simple guitare acoustique, rien de plus, mais alors !
Quand le vide révèle le plein...
Je me suis entiché de ce cd dans son intégralité, mais gageons que s'il vous échappait,
cette plage serait vôtre, La pierre au milieu de l'éboulis !
De toute façon, cet album Red Moon est sacrément d'un bel orient, encore une perle sertie Tzadik !
-
Je ne sais toujours rien d'elle en fait si ce n'est qu'elle apporte
à ce CD de Ayuo Takahashi, un je ne sais quoi de sensualité éthérée,
que l'ambiance relève du total psychédélique
ou de la ballade dans le plus pur style traditionnel.
Alternances de pavements hallucinatoires sur une dalle de complaintes folkloriques,
ces 10 plages associent jaillissement chaotique à rêverie méditative.
De la harpe celtique au ukulele en passant par Pro-Tools et ses samples ou la wah wah,
il faut reconnaître que l'atmosphère de ce CD est plus que plaisante
et ne manquera pas de vous rappeler certains trips d'antan par ses tonalités planantes.
S'ajoutent même sur cette topographie musicale du songe quelques mélopées d'oiseaux ou de sources,
le paradis n'est pas forcément artificiel ! Mais les japonais n'ont-ils pas inventé leurs
sublimes jardins minéraux et l'art topiaire !
Bref, on est saisi par je ne sais quelle force métaphorique. La ruse n'a pas de prix ici,
la méditation suit l'entrain comme après un passage purificateur d'un morceau à l'autre.
De l'Elan vital !
Plage 8, A painting of You and I,
Ohta Hiromi accompagnée par Ayuo à la simple guitare acoustique, rien de plus, mais alors !
Quand le vide révèle le plein...
Je me suis entiché de ce cd dans son intégralité, mais gageons que s'il vous échappait,
cette plage serait vôtre, La pierre au milieu de l'éboulis !
De toute façon, cet album Red Moon est sacrément d'un bel orient, encore une perle sertie Tzadik !
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- skrav
- Messages: 245
- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
Bonjour,
A mon tour je vous apporte ma petite contribution:
J'ai découvert S.E. Rogie, et son album de 1994 chez RealWorld
Dead men don't smoke marijuana,
Un chanteur de Sierra Léone qui joue de la musique du style "vin de palmes". Une profonde influence africaine mais un métissage certain avec de la "musique de feu de camps de cowboy". De plus une très belle voix. Bref un instant de petit bonheur musical.
Mode d'emploi:
Insérer le CD,
Pressez PLAY,
Ecartez les doigts de pieds...
Le hamac devient dans ce cas, un élement primordial du système Hifi
Vous pouvez écouter des extraits depuis Amazon, Ici
Et lire un portrait de ce monsieur, Ici
---------
Pour les nordistes, le festival "LES MILLE ET UNE..." à Villeneuve d'Ascq
Du 20 au 22/05 avec notamment le Taraf dékalé et Karandila (Bulgarie) pour une soirée Bal Tzigane. Une furieuse envie de danser...
Le Taraf Dékalé, justement a sorti en mars un album Vieille machine
C'est une véritable machine à danser, réunissant 11 musiciens de la Cie du Tire-Laine, à Lille. Le taraf se "dékale" par la rencontre originale des instruments choisis Cordes, cuivres et accordéon donnent le ton résolument énergique et festif d'un répertoire klezmer, tzigane, oriental et émaillé de créations.
A écouter,
Ici
Merci à tous ceux qui aident à sonder cette océan de musiques de tous styles produits dans le monde
Strix aluco
A mon tour je vous apporte ma petite contribution:
J'ai découvert S.E. Rogie, et son album de 1994 chez RealWorld
Dead men don't smoke marijuana,
Un chanteur de Sierra Léone qui joue de la musique du style "vin de palmes". Une profonde influence africaine mais un métissage certain avec de la "musique de feu de camps de cowboy". De plus une très belle voix. Bref un instant de petit bonheur musical.
Mode d'emploi:
Insérer le CD,
Pressez PLAY,
Ecartez les doigts de pieds...
Le hamac devient dans ce cas, un élement primordial du système Hifi
Vous pouvez écouter des extraits depuis Amazon, Ici
Et lire un portrait de ce monsieur, Ici
---------
Pour les nordistes, le festival "LES MILLE ET UNE..." à Villeneuve d'Ascq
Du 20 au 22/05 avec notamment le Taraf dékalé et Karandila (Bulgarie) pour une soirée Bal Tzigane. Une furieuse envie de danser...
Le Taraf Dékalé, justement a sorti en mars un album Vieille machine
C'est une véritable machine à danser, réunissant 11 musiciens de la Cie du Tire-Laine, à Lille. Le taraf se "dékale" par la rencontre originale des instruments choisis Cordes, cuivres et accordéon donnent le ton résolument énergique et festif d'un répertoire klezmer, tzigane, oriental et émaillé de créations.
A écouter,
Ici
Merci à tous ceux qui aident à sonder cette océan de musiques de tous styles produits dans le monde
Strix aluco
- Strix aluco
- Messages: 34
- Inscription Forum: 26 Fév 2004 10:07
- Localisation: France, en Europe, sur Terre
Vachement bien ce post !!
Continuez, les amis ! Continuez !!
Fred
Continuez, les amis ! Continuez !!
Fred
- Mabuse
- Messages: 4724
- Inscription Forum: 28 Oct 2002 14:39
- Localisation: Fontenay aux Roses
"Toi aussi tu détestes la vie ?"
Diffus le spectre d'une Valeska Gert et cette ambiance cabaretiste,
enfin ce que j'en ressentais; sans doute un peu plus de chatoyance dans la noirceur !
Et puis un certain pittoresque est toujours présent dans ses méandres,
Tain Ya Ta Bain Mei Ren Gui,
où un charmant dragon déambule au gré des notes,
tout droit sorti d'un ChinaTown revu par Woody Allen !
Non ? et pourtant, absolument délicieux !
Tout comme Betty Crocker's Bail. Clare n'a rien d'une recluse.
Alors, évanouies ces figures de solitude et de nostalgie ?
Oh, non, pas tant que çà, restent quelques traces de cette ambiance comme dans cette adaptation du Libertango,
mais il y a autre chose. Enfin, le nom du label, Raconteur Records, est tellement évocateur !
Seventh and Trade
Encore de cette espièglerie, de cette légèreté vaudevilesque pour un style tout sauf s'amenuisant.
Et puis son ensemble de musiciens est toujours rendu avec aération et piqué.
Bref, vous fuyez les tendances, suivez plutôt Clare Fader, ses aventures ne font que commencer !
Ce qui suit est malheureusement du mono, un enregistrement live de 2002
qui méritait beaucoup mieux dans sa prise de son.
3 guitares acoustiques, un percussioniste au yaogu ou autres
et un accordéoniste qui sait donner de la voix avec ses compagnons, tous chinois.
Wild Children, de cette fougue désabusée mais qui continue d'en vouloir.
Qui en veut de partager son plaisir à jouer ensemble.
Sans fioriture, de la musique authentique, reflet d'un blues à communiquer,
comme une catharsis pour une plus facile fuite existentielle.
A découvrir impérativement !
Dans un autre registre local (local, si on veut !) très différent, mais sa voix de contralto déménage tellement
et magnifiquement que les horizons du plaisirs méritent bien cette diversité.
Je n'ai aucune info sur elle, mais elle apporte un côté impérial à cette musique
que je qualifierais de new Shi Dai Qu !
Shi Dai Qu ? Ouais, je sais, il est prévu depuis le post Qin Cai,
j'ai du mal à trouver le temps pour synthétiser, mais il va arriver !
Superbe CD, absolument magnifique, mais je suis sans doute un peu décalé au goût de certains !
Et j'ai bien dit new Shi Dai Qu pour les connoisseurs !
En attendant les Mona Fong et autres Rebecca Pan, je vous propose de redécouvrir la délicieuse Ge Lan,
Grace Chang si vous préférez dans le sublime the Wild, Wild Rose.
La Carmen de Bizet en trame. Variations musicales en plus.
Divin ! Je pèse mes mots, bien-sûr !!!
Si mon jpeg ne vous fait pas craquer,
vos oreilles vous en voudront à jamais !
Diffus le spectre d'une Valeska Gert et cette ambiance cabaretiste,
enfin ce que j'en ressentais; sans doute un peu plus de chatoyance dans la noirceur !
Et puis un certain pittoresque est toujours présent dans ses méandres,
Tain Ya Ta Bain Mei Ren Gui,
où un charmant dragon déambule au gré des notes,
tout droit sorti d'un ChinaTown revu par Woody Allen !
Non ? et pourtant, absolument délicieux !
Tout comme Betty Crocker's Bail. Clare n'a rien d'une recluse.
Alors, évanouies ces figures de solitude et de nostalgie ?
Oh, non, pas tant que çà, restent quelques traces de cette ambiance comme dans cette adaptation du Libertango,
mais il y a autre chose. Enfin, le nom du label, Raconteur Records, est tellement évocateur !
Seventh and Trade
Encore de cette espièglerie, de cette légèreté vaudevilesque pour un style tout sauf s'amenuisant.
Et puis son ensemble de musiciens est toujours rendu avec aération et piqué.
Bref, vous fuyez les tendances, suivez plutôt Clare Fader, ses aventures ne font que commencer !
Ce qui suit est malheureusement du mono, un enregistrement live de 2002
qui méritait beaucoup mieux dans sa prise de son.
3 guitares acoustiques, un percussioniste au yaogu ou autres
et un accordéoniste qui sait donner de la voix avec ses compagnons, tous chinois.
Wild Children, de cette fougue désabusée mais qui continue d'en vouloir.
Qui en veut de partager son plaisir à jouer ensemble.
Sans fioriture, de la musique authentique, reflet d'un blues à communiquer,
comme une catharsis pour une plus facile fuite existentielle.
A découvrir impérativement !
Dans un autre registre local (local, si on veut !) très différent, mais sa voix de contralto déménage tellement
et magnifiquement que les horizons du plaisirs méritent bien cette diversité.
Je n'ai aucune info sur elle, mais elle apporte un côté impérial à cette musique
que je qualifierais de new Shi Dai Qu !
Shi Dai Qu ? Ouais, je sais, il est prévu depuis le post Qin Cai,
j'ai du mal à trouver le temps pour synthétiser, mais il va arriver !
Superbe CD, absolument magnifique, mais je suis sans doute un peu décalé au goût de certains !
Et j'ai bien dit new Shi Dai Qu pour les connoisseurs !
En attendant les Mona Fong et autres Rebecca Pan, je vous propose de redécouvrir la délicieuse Ge Lan,
Grace Chang si vous préférez dans le sublime the Wild, Wild Rose.
La Carmen de Bizet en trame. Variations musicales en plus.
Divin ! Je pèse mes mots, bien-sûr !!!
Si mon jpeg ne vous fait pas craquer,
vos oreilles vous en voudront à jamais !
- skrav
- Messages: 245
- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
Shi Dai Qu ?
Allez, sommairement sinon on ne le fera jamais.
Une petite introduction, sans prétention bien-sûr !
c'est histoire de présenter 2 ou 3 disques pour ceux qui ont un certain penchant pour la nostalgie,
voire un attrait certain pour le glamour cosmopolite !
Plongeons-nous donc au coeur du sujet, le Shang-Hai d'une certaine joie de vivre : Ciros, Paramount, Metropolis, Astor House Hotel,
un de ces lieux où il fait bon danser et s'amuser,
on y découvre même les premiers éclairages modernes, le téléphone, l'air conditionné, que sais-je.
Dance ou Tea-party pour occidentaux seulement ?
On ne peut pas vraiment parler de colonialisme dans le Paris de l'Orient;
outre un ménagement indispensable vis à vis des autorités autochtones,
certains chinois jouissent d'un statut remarquable, habiles commercants et autres seigneuries déjà connus des guerres de l'opium,
on en voit même certains s'enticher publiquement de russes blanches.
Au moins, elles n'ont pas eu les pieds bandés à la naissance comme leur noble épouse donc virevoltent avec grâce,
ne sont pas farouches après un fox trot et accessoirement peuvent finir à la baille sans susciter trop d'inquiétude...
Tout le monde n'est pas nanti dans les concessions, loin de là, asiatiques comme occidentaux.
Mais certains musiciens autrichiens ou russes s'en sortent plutôt bien.
Sinon leur talent séduit au point qu'un trompetiste Jimmy King alias Jin Huaizu y formera en 47 le 1er orchestre de jazz chinois.
Avant cela, Shanghai est une fenêtre extraordinaire sur l'occident et offre des perspectives envoutantes.
La musique y semble exotique, une Martha Soo reprend déjà les premiers doo wop.
Si tant est que les compositeurs de succès populaires finissent par copier les orchestres de jazz qui animent ces folles soirées.
Li Jinhui y lance sa troupe Bright Moon et ses premiers tubes qui attesteront des origines du Shi Dai Qu.
Ce n'est pas l'occupation japonaise qui change cela dès 1935, même, ou plutôt surtout, entourées de barbelés,
les autres concession abritent quelques lieux où il est plus facile d'oublier ces viols sauvages et autres crimes par les Roux.
La création, via la modernité entrée de plain-pied en Chine par cette ville, se doit de perdurer.
Si les paroliers ont un style local reconnu, signature du genre, des instruments typiquement folkloriques,
on effacera peu à peu la présence en les combinant avec des arrangements occidentaux vers une espèce de World music avant l'heure.
Shanghai, de par sa quasi-insularité et sa multi-ethnicité, étant bien la ville de tous les possibles.
Cette joint-venture artistique va s'amortir de fin 1920 à fin 1960 dans un courant nommé Shi Dai Qu.
Il semblerait que l'appelation apparaisse d'ailleurs dans les années 50 hors de la mère patrie,
à Hong Kong en fait, occultant l'appelation shanghanaises pops qui prévalait.
Après un âge d'or de 1940 à 1945, par manque de talents restés en Chine post 1949, les années 50-60 sont dès lors surtout
marquées par des adaptations de tubes occidentaux et la prédominance d'une griffe philippine dans les arrangements.
Les Music Club étaient des petits groupes de chanteurs et instrumentistes, avec leur propre animateur radio, offrant leurs services aux différentes stations radiophoniques. Ce mode de diffusion du Shi Dai Qu a été sans doute un grand vecteur de son succès,
lui permettant même plus tard de survivre malgré son caractère licencieux aux oreilles du grand timonier.
Ceci dit, à l'instar de l'Inde, cette prospérité apparaît tout aussi liée au cinéma. De danseuses, les comédiennes ont vite été promues chanteuses.
Même si on n'était pas à l'abri de voix de chat écorché car le serail ne relèvait pas systématiquement d'une formation académique,
les doublures pouvaient être de mise; de toute façon leurs films se devaient d'être porteurs d'une demi-douzaine de chansons pour assurer leur propre fortune, profitant en concomitance à ce nouvel élan musical.
Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Si les Great Wall, Regal, Victor, Odeon, Angel, et autres Columbia avaient gravé en nombre,
ce n'est qu'en 1992 qu'EMI s'est décidé à offrir une seconde carrière à ses archives
mais se contentant souvent de simplement repiquer des vinyls, sans toucher aux shellac et LP originals.
Heureusement Lee et Cedar étaient là !
Cedar ? Une puissante suite logicielle en épics sous racks pour soustraire à vos enregistrements fatigués les clic___clic, crack____crack, hiss____hiss
et autres problèmes d'azimuth.
Lee Leng Kok ? Un singapourien collectionneur depuis très tôt de shellac et autres LP, notamment de quelque dizaines de centaines(!) d' enregistrements de Shi Dai Qu...
Inutile de rappeler l'enthousiasme, ce dieu intérieur qui mène à tout, Lee devient vite un habile utilisateur de Cedar.
A tel point qu'EMI fait appel à ses services pour ses volumes 5 et 7 des grandes interprêtes de Shi Dai Qu.
Bref, s'il n'y avait qu'un seul CD à vous conseiller pour découvrir le Shi Dai Qu, entendons bien-sûr parmi mes écoutes personnelles qui n'ont rien de
celles d'un amateur averti, ce serait lui-là :
Il est facile d'écoute, véritablement entraînant - le mot sied à merveille, vu le contexte initial !
Avec en prime l'évolution d'un timbre qui me séduit beaucoup, cette compilation d'enregistrements mono et stereo couvrant les années 1950 à 2000.
Je ne sais quel était l'état des enregistrements initiaux, même s'il faut relativiser, Tsui Ping n'étant pas de la première génération,
plutôt de la 3ème après les Chou Tsuan et Yao Lee, néanmoins soyez assurés que le résultat est grandiose.
Il n'est qu'à écouter pour s'en convaincre les autres volumes de la série
comme le 3 consacré à Chang Loo qui est à la limite du supportable, même si cela vous nettoie les cages à cire efficacement !
Idem pour le seul Mastersonic de Denon - enregistrements de Ng Ngeng Yum - que j'ai pu obtenir.
Ceci étant, si l'on veut vraiment goûter aux origines du Shi Dai Qu, In the Mood for Love vous ayant déjà titillé avec son extrait de Sweet Blossoms of Youth,
cette double compil EMI Malaisie de la toute jeune Chou Hsuan sonne plutôt pas mal pour certains extraits (pas tous malheureusement ! peu même !)
voire si bien que je me suis demandé si ce n'était pas encore une little little Chou qui chantait là
(était qualifiée de little x, la jeune chanteuse dont la tessiture faisait penser à la chanteuse originale x),
mais venant de EMI on peut légitimement penser qu'il n'en est rien
(euh, faut s'attendre à tout dans ce domaine, orchestration contemporaine, voire synthétique remixée avec un master original dont on n'en a retenu que la voix de la chanteuse,
je ne vous décris pas le contraste résultant et les dix autres variations possibles, c'était peut-être indiqué sur le CD mais je ne me suis pas encore mis au mandarin) !
Pour revenir au talent de Lee, sans doute vous sera-t-il plus perceptible sur sa propre collection de rééditions.
En effet, il en est aujourd'hui à sa cinquième compilation
sous son label personnel Ancient Sound Restore http://www.asr-singapore.com.
Impressionnant l'étagement qu'il a rendu sur certains extraits mono, surtout instruments comme voix ne sont pas amputés violemment de certaines harmoniques,
on se demande s'il y a eu réellement restauration tant c'est inouï; ne pensez pas que j'exagère, certains morceaux affichent sans aucun doute leur grand âge mais vraiment c'est impressionnant de qualité.
Même si mon vieux Capitole n'y est pas étranger, Yao Lee dans ses enregistrements des années 40 est extraordinaire, l'ambiance rendue est confondante.
Malheureusement, Lee n'est toujours pas convaincu de sous-titrer ses superbes livrets en anglais...
N'hésitez pas à le tancer gentiment si vous devenez un de ses clients !
Pour en finir, je n'avais jamais eu entre les mains des livrets d'aspect aussi luxueux !
Pour ceux qui voudraient entendre le Shi Dai Qu sous son aspect adaptation de tubes jazzistiques ou pop occidentaux
(Il y a, par exemple, un Day O et un Que sera, sera bien trop plaisants !),
ce Toshiba mérite le détour même si la jouvence n'est pas, globalement, à la hauteur des compil de Lee,
plus que pas mal du tout quand même :
Leur espèce de retenue m'a un peu surpris au départ, je les trouvais un peu molassons par rapport
à certains enregistrements d'époque, et pourtant ! Voici donc 2 CD, purement intrumental,
l'un à la fibre chinoise, l'autre occidentale,
un voyage dans le temps direction le Paramount (Pbyl Mount) et l'engouement musical des lieux.
L'ambiance sidère tant le passé remonte comme un souvenir.
De Evening primrose à The commemorative day song, 2 fois 15 titres,
2 heures de transport, le tout remarquablement enregistré
(pas de coffret, les 2 HDCD BMG sont vendus séparément).
Pour enfin terminer, encore plus classique dans les 12 morceaux offerts
mais avec chanteuse ou chanteur et arrangements nettement plus contemporains,
de jeunes jazzy chinois qui ont le bon goût de redécouvrir la décadence d'un The Love You Can't Get.
De vraiment délicieuses reformulations. Si les vieux enregistrements vous rebutent un peu, commencez donc par celui-ci ! Excellent dans le genre.
J'avais vaguement évoqué une griffe philippine de fin de règne, Vic Cristobal bien-sûr.
Ouais, je sais bien, vous êtes déjà devenus des intégristes du shidaiqu,
faudrait vous taire tout ce qui est postérieur à 49 !
Je vous colle donc ces 101 titres par Rebecca Pan
(Pan Wan Ching ? bah, vous l'avez au moins vue dans In The Mood for Love, c'est la propriétaire des lieux)
A boire et à manger dans ce collector 4 CDs,
mais il y a un livret à l'icônographie plaisante qui ne manquera pas de séduire les amateurs de vintage.
Une petite liste non exhaustive et en vrac des chanteuses (que je suis loin de toutes connaître ! Oui, il y a eu aussi quelques chanteurs...) :
Yoshiko Yamagushi, actrice japonaise, THE first lady pour les connaisseurs,
comme toujours des orthographes en veux-tu, en voilà : Li Hsiang-lan, Lee Heung Lan, Lee Hsianglan, débrouillez-vous pour les autres !
2 des 3 ou 4 CD de Lee Hsiang Lan, à priori encore trouvables au Japon.
Certes, cela craque vivement, mais vaut mieux cela qu'un dépoussierage saboteur.
Son titre de first lady n'est pas usurpé, écoute vivement conseillée.
Chou Hsuan
Bai Kwong
Yao Lee
Bai Hung
Kung Chiu-hsia
Tsing Ting
Chang Loo
Liang Ping
Tung Pei-Pei
Grace Chang
Mona Fong
Tsin Ting
Tsui Ping
Auyang Fei Ying
Bao Pei Lee
Lucy Wong
Barbara Fei
Winnie Wei
Hsia Tan
Billie Tam
Poon Sow-Keng
Li Li-Hua
Lin Dai
Rebecca Pan
Le portail référence :
http://www.ne.jp/asahi/bai-dai/tokyo/menue.htm
En espérant avoir suscité quelques curiosités,
il serait tant regrettable de passer à côté du Shi Dai Qu !
NB : Sur le jpeg d'intro, Tsui Ping et Li Li-hua.
Dernière édition par skrav le 29 Juil 2004 21:14, édité 2 fois.
- skrav
- Messages: 245
- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
skrav,
je n'ai pas d'autres réfs World en ce moment à mettre dans ce post,
mais la lecture de tes posts est toujours un régal :
j'ai revu in the Mood for Love récemment, et ton post tombe à point nommé pour nous faire découvrir ces grandes chanteuses asiatiques, totalement inconnues pour à mon avis la plupart des forumeurs .
j'ai souvent vu le label Cedar sound system sur de vieux enregistrements (pas forcément cher d'ailleurs ) : c'est donc un gage d'une bonne remastérisation ?!?
je n'ai pas d'autres réfs World en ce moment à mettre dans ce post,
mais la lecture de tes posts est toujours un régal :
j'ai revu in the Mood for Love récemment, et ton post tombe à point nommé pour nous faire découvrir ces grandes chanteuses asiatiques, totalement inconnues pour à mon avis la plupart des forumeurs .
j'ai souvent vu le label Cedar sound system sur de vieux enregistrements (pas forcément cher d'ailleurs ) : c'est donc un gage d'une bonne remastérisation ?!?
- menthalo
- Messages: 1882
- Inscription Forum: 25 Aoû 2002 18:18
Il y a plusieurs niveaux d'investissement (sic!) dans l'offre Cedar, sans compter une utilisation full auto vs manuel !
Bref, c'est pas forcément gagné d'avance !
Au passage, les compil ASR de Lee ne sont pas des restaurations pirates, un contrat avec EMI le couvre depuis le début. cqfd !
Soulagé que mon post t'ait plu, on espère te lire bientôt aussi !!!
D'autant que, vu que nous avons dépassé les 1000 clics, vu que le thread est référencé dans celui Best of Forum, tout le monde est prié de faire un petit effort !
Bref, c'est pas forcément gagné d'avance !
Au passage, les compil ASR de Lee ne sont pas des restaurations pirates, un contrat avec EMI le couvre depuis le début. cqfd !
Soulagé que mon post t'ait plu, on espère te lire bientôt aussi !!!
D'autant que, vu que nous avons dépassé les 1000 clics, vu que le thread est référencé dans celui Best of Forum, tout le monde est prié de faire un petit effort !
- skrav
- Messages: 245
- Inscription Forum: 15 Jan 2003 18:27
Allez hop, retour en Afrique:
Tout d'abord pour se mettre en appétit, un album soudanais de Abdel Gadir Salim, Khartoum blues
A écouter à l'heure du thé à la menthe, parce que cette musique est comme cette boisson; tout en douceur et chaleur (dans la voix et l'ûd) mais avec un côté très tonique (rythmique parfois endiablée).
Vous pouvez vous faire une brève idée de ce son, Ici
-------
Après cet échauffement et s'être détendu les muscles du haut du dos, on attaque les chose sérieuses avec une petite révolution dans la musique mandingue et le groupe Ba Cissoko.
Là je sais que je vais pas trop faire plaisir au forumeur Wolofobougou, mais ces 4 jeunes guinéens dynamitent quelque peu les classiques du genre. Cependant cette "rénovation" se fait avec une parfaite maitrise technique et culturelle de l'histoire de la musique mandingue.
Sur une solide rythmique assuré par les calebasses, djembés, crins et congas et une basse envoutante, viennent se greffer des chants parfois en peul, en soussou, en français mais aussi une kora électrisé et electrisante. Vous avez déjà entendu de la kora avec une pédale Wah-wah ?
Bref un son novateur, groovy et dansant (si vos hanches et vos épaules ne se découvrent pas des vies autonomes avec cette musique ... ) mais qui reste profondément ancrée dans l'esprit africain.
Vous pouvez voir des extraits de vidéos et en savoir plus sur ce groupe, Ici
Egalement l'excellent album Sabolan, à découvrir Ici
Mais comme souvent c'est sur scène que le groupe mérite d'être découvert. Et là c'est bien simple, Ils n'arrêtent pas de tourner un peu partout en Europe et en France et s'enrichissent dans des rencontres musicales parfois étonnantes.
Actuellement (11/06/2004) les Ba Cissoko sont en résidence dans le département du Nord de la France pour une semaine et partage des expériences sonores avec les Dubians un groupe de Dub instrumental (Choc musical à surveiller...)
Bref si il passe dans un festival à côté de chez vous, n'hésitez pas.
A+
Strix aluco
Tout d'abord pour se mettre en appétit, un album soudanais de Abdel Gadir Salim, Khartoum blues
A écouter à l'heure du thé à la menthe, parce que cette musique est comme cette boisson; tout en douceur et chaleur (dans la voix et l'ûd) mais avec un côté très tonique (rythmique parfois endiablée).
Vous pouvez vous faire une brève idée de ce son, Ici
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Après cet échauffement et s'être détendu les muscles du haut du dos, on attaque les chose sérieuses avec une petite révolution dans la musique mandingue et le groupe Ba Cissoko.
Là je sais que je vais pas trop faire plaisir au forumeur Wolofobougou, mais ces 4 jeunes guinéens dynamitent quelque peu les classiques du genre. Cependant cette "rénovation" se fait avec une parfaite maitrise technique et culturelle de l'histoire de la musique mandingue.
Sur une solide rythmique assuré par les calebasses, djembés, crins et congas et une basse envoutante, viennent se greffer des chants parfois en peul, en soussou, en français mais aussi une kora électrisé et electrisante. Vous avez déjà entendu de la kora avec une pédale Wah-wah ?
Bref un son novateur, groovy et dansant (si vos hanches et vos épaules ne se découvrent pas des vies autonomes avec cette musique ... ) mais qui reste profondément ancrée dans l'esprit africain.
Vous pouvez voir des extraits de vidéos et en savoir plus sur ce groupe, Ici
Egalement l'excellent album Sabolan, à découvrir Ici
Mais comme souvent c'est sur scène que le groupe mérite d'être découvert. Et là c'est bien simple, Ils n'arrêtent pas de tourner un peu partout en Europe et en France et s'enrichissent dans des rencontres musicales parfois étonnantes.
Actuellement (11/06/2004) les Ba Cissoko sont en résidence dans le département du Nord de la France pour une semaine et partage des expériences sonores avec les Dubians un groupe de Dub instrumental (Choc musical à surveiller...)
Bref si il passe dans un festival à côté de chez vous, n'hésitez pas.
A+
Strix aluco
- Strix aluco
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