Ayant décidé d’acheter un vidéoprojecteur pour la fin ce cette année, je hante depuis janvier les forums spécialisés d’AVS et je me suis inscrit sur HCFR. Depuis je suis devenu un fidèle observateur des débats souvent très instructifs de ce forum… L’autre grande source d’informations pour moi est le site US projectorcentral.com.
Progressivement mon budget s’est calé vers les 5000 € après les quelques oscillations instables de début de parcours… Voici comment j’ai dépensé ce budget (plus tôt que prévu) et les quelques règles que j’ai apprises de cette expérience. En fin de post je livre un petit CR sur le modèle que j’ai choisi, le Toshiba MT8.
Choisir une technologie
J’admire depuis longtemps l’image des tri-tubes, mais l’encombrement, le prix, les contraintes d’utilisation, décidément ce n’est pas pour moi…
En début d’année j’ai vraiment été branché LCD au format 16:9 en 1280x720, surtout après une démo du Yamaha LPX-500 et de l’Infocus X1 à quelques jours d’intervalle : que des AEC pour moi sur le X1, et en plus il est 4:3 en 800X600… Bien sûr le prix n’était pas le même mais à résolution égale les DLP avec puce Mustang HD2 sont en dehors de mon budget à cette époque. Donc, çà y est, mon choix est fait : attendre la fin de l’année et les nouveaux modèles Epson ou Yamaha avec DVI/HDCP (et peut-être plus de pixels ?).
Jusqu’à ce jour de juin où je peux voir un Sharp Z90, puis un Z9000 : pas vu d’AEC, une image à tomber (cinema like comme dirait worf)… En même temps, les tarifs chutent rapidement sur les modèles DLP HD2, leur prix viennent taquiner mon budget.
Et voilà, tout est à refaire dans ma tête
: alors que mes yeux étaient tournés vers la fin de l’année, je découvre que des modèles sont disponibles là, maintenant, avec tout ce qu’il faut pour plaire. Pourquoi attendre un hypothétique meilleur modèle ? Sera-t-il moins cher ? J’en ai marre d’attendre : un forumeur de AVS balaye mes dernières hésitations : « Buy now, wait later ! » (en français, un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras » 
).
Et là : c’est décidé, se sera un DLP, et maintenant.
RÈGLE N°1 : rester ouvert le plus longtemps possible sur toutes les technologies (TT compris).
Choisir un modèle
La baisse des prix (5290 € chez Home Ciné Solutions dès la fin juillet), le renom de l’appareil et une connectique de rêve font tout de suite entrer le Toshiba MT8 dans mon collimateur : je relis tous les posts de HCFR sur le MT8, les tests sur AVS, je commande le n° 70 de Widescreen Review (mars 2003) avec le test de l’Infocus 7200 (et au passage celui du Yamaha LPX-500 aussi, tiens, tiens…).
Les débats de HCFR sur ce projo sont une mine d’informations pour moi, et je dois remercier ici worf et surtout ajds pour leurs prises de position qui m’ont éclairé (sans jeu de mots) sur l’équilibre entre le contraste et la luminosité que l’on doit rechercher sur un bon projo (relire ceci et cela pour mémoire). Je dis « surtout » ajds car le critère de contraste bénéficie d’une importance exagérée, et ce un peu partout sur les forums HC, au détriment de celui de la luminosité.
Cela dit, le MT8 souffre de quelques problèmes connus, comme tous les projos apparemment, et je veux en avoir le cœur net de visu. De toute façon, pas question de faire un chèque sans l’avoir vu avant.
RÈGLE N°2 : se rappeler de tous les conseils, mais voir avec ses propres yeux.
Choisir un revendeur
Début août : démo sur Paris, en famille pour tester les AEC. Le test est concluant : personne ne voit d’AEC sur les extraits de DVD que nous avons pu choisir nous-mêmes, et mon WAF s’exclame : c’est mieux qu’au cinéma ! Je prends çà pour une autorisation en bonne et due forme et je décide de passer commande sans plus attendre ! Je choisis Home Ciné Solutions car grande est la réputation de Poprock sur le forum est cela me rassure : j’ai trop attendu ce moment pour le gâcher en choisissant mon revendeur à la légère. En plus, c’est lui qui a le meilleur prix…
A cause d’un changement de logiciel de gestion chez Toshiba, ma commande ne peut être enregistrée que vers le 11 août. Je ne peux recevoir mon MT8 que le mardi 19 août, une fois testé et upgradé en V3.2 par Poprock, et ce dans des conditions d’expédition et de livraison parfaitement maîtrisées par lui-même (il fait tout je crois, et je ne sais pas s’il a finalement pu prendre des vacances, alors merci à lui encore).
RÈGLE N°3 : pour le projecteur de ses rêves, choisir son revendeur comme un partenaire.
Compte-rendu
Et voilà donc mon premier CR après 3 semaines passées avec ce projecteur. Je dis « premier » CR, car il y en aura un autre quand je m’équiperai d’une source DVD avec sortie DVI digne du MT8 (peut-être plus vite que prévu, cf. mes conclusions plus loin).
Installation :
o pièce dédiée avec contrôle total de la lumière
o écran DIY fixe en toile Oray :
- format 16:9, taille 240x135 cm,
- toile tendue sur mur frontal peint au préalable en noir mat (toile pas tout à fait opaque selon moi),
- écran entouré de moquette murale en velours noir.
- plafond peint en bleu nuit (peinture satinée).
o source : lecteur combi DVD/LD Pioneer 919E (dommage, non ?
)
o câble vidéo : REAL CABLE Y/C Asymétrique SV2 10 mètres
o projecteur : firmware 3.2. Installation sur table puis au plafond avec une potence DIY. Distance 4,30 m (zoom en position médiane), sans correction de trapèze.
Je précise que le MT8 est mon premier projecteur, je n’ai pas de référence passée pour comparer cette expérience avec une autre.
Les qualités « image » du MT8 vues par… moi :
o des couleurs phénoménales, avec en particulier un rendu des tons chair toujours fidèle et des rouges/oranges hallucinants (cf. La Couleur Pourpre).
o une netteté (piqué ?) et un relief impressionnants, et je rappelle que je suis en S-Vidéo : dans la Couleur Pourpre, quand Celie découvre les lettres de sa sœur sur la terrasse inondée par la lumière du coucher de soleil, dans une palette complète de tons orangés, on peut quand même distinguer les insectes voler dans le disque solaire…
o des noirs riches en détails et sans fourmillements, en tout cas largement suffisants comme dans la scène de la MORIA de La Communauté de l’Anneau ou dans Matrix (mode Film 2 pour le gamma).
o une luminosité (en mode standard) exceptionnelle sur des scènes qui exigent des lumens pour être réalistes :
- durant la traversée du désert du Nefud dans Lawrence d’Arabie, le soleil monte, et chauffe de plus en plus : on ne peut pas le regarder en face ;
- quand Richard Dreyfuss fait sa première rencontre avec un OVNI dans Rencontres du 3ème Type, il est flashé par une lumière puissante et littéralement aveuglante ;
- dans Les Deux Tours, l’apparition de Gandalf le Blanc est lumineuse, sans pour autant brûler les détails de ses habits…
- toutes les scènes de concerts pop/rock (
) ou la lumière joue souvent le rôle principal.
Les défauts « image » du MT8 vus par… moi :
Objectivement, si je n’avais pas lu ce qui se dit sur le MT8 ici et sur AVS, voici les deux et uniques caractéristiques que j’aurais qualifiées de défauts, spontanément, tout seul comme un grand :
1. la déformation géométrique, avec un effet de bombage assez marqué sur les côtés et le haut de l’image : mon exemplaire est moins marqué que celui que nous avons vu en démo à Paris, mais la déformation est nettement visible. Sur les conseils de Poprock, j’ai calculé la distance de projection qui maintient le zoom du MT8 en position médiane afin de minimiser le bombage. De plus, dans mon cas, avec un cadre écran entièrement noir, ce défaut est éliminé au prix d’un léger overscan (2 cm tout au plus à l’endroit le plus bombé). Donc, reste plus que le deuxième défaut pour moi, et celui-là est plus gênant :
2. les saccades (effets de traînées) sur les travellings, surtout dans les scènes sombres et les gros plans. Pour ce défaut j’attribue une grande partie de la responsabilité à mon lecteur DVD qui ne doit plus être un modèle de fluidité (et je rappelle que je suis en S Vidéo 576i). En tout cas je suis très sensible aux flous dans les travellings, et ce même au cinéma : je dois avoir une persistance rétinienne trop élevée. J’ai appris en replongeant dans les forums (ici) que ces effets de traînées sur les travellings ont un nom, le motion dithering artifact, et que ce défaut est inhérent à la technologie DLP et que tous les modèles en souffrent à des degrés divers. J’ai cru comprendre qu’une source DVD avec scaling interne au format 1280X720p et sortie numérique DVI sera à même d’éliminer ou au moins de réduire sensiblement cet artifact, alors j’attends impatiemment la sortie des nouveaux modèles Pioneer (DV-668AV et DV-868AVi en discussion active sur AVS).
D’autres personnes, forums ou revues spécialisées ont constaté d’autres défauts sur le MT8 :
· uniformité : c’est mentionné sur WSR : invisible à l’œil nu.
· fourmillements : absents sur mon exemplaire.
· fuites de lumières : pas vu (grâce au cadre noir autour de l’écran ?).
· démarrage erratiques : aucun problème de ce côté.
· bruit de fonctionnement (ventilation et roue chromatique) : on l’entend quand on l’écoute au lieu de regarder le film et seulement dans les passages calmes ! Le seul truc que je peux signaler à ce propos est que le MT8 n’a pas la même signature sonore sur table et à l’envers au plafond ! (les voies acoustiques du carter sont sûrement plus libérées en monture plafond).
· pas de lens shift sur le MT8 : c’est vrai que cela m’aurait arrangé la vie lors du placement au plafond, mais j’avais prévu une course de vis suffisante au niveau du support plafond.
Conclusion
Je remercie encore tous les intervenants du forum, les pros et les autres, les téméraires et les angoissés, les conservateurs et les leaders d’opinions. Sans eux, je n’aurais pas fait cet achat en toute bonne connaissance et dans d’aussi bonnes conditions.
Pour Patrice : I enjoy!
idier
PS : désolé pour la longueur de ce post, et excusez-moi d’avance pour mon temps de réponse (s’il y a des questions) car je ne suis pas connecté en permanence sur le Net.
