François H. a écrit: Je n'ai jamais prétendu ( ni pensé...) qu'il suffirait de prendre deux bons HPs, de coller un condo sur le tweeter et l'on peut ainsi réussir l'enceinte du siècle.... Je disais que les solutions les plus simples, avec d'excellents HPs
bien utilisés, sont très souvent les meilleures à l'écoute, le signal traversant le minimum de composants, ces derniers étant d'excellente qualité de surcroît....
Idem pour les amplis, les schémas les plus simples, utilisant peu de composants mais d'excellente qualité, seront les plus transparents à l'écoute...
J'émettrais quand même un petit bémol.
Cette idée que la transparence vis-à-vis de l'intégrité du signal serait liée à la simplicité des circuits, est un peu... simpliste!
Cette idée sous-entends que les composants sont des écrans à la transmission intègre du signal, et donc, moins il y a de composants, moins le circuit serait opaque.
Elle présuppose nécessairement que "le signal" soit une entité physique elle-même intègre, qu'il faudrait dénaturer le moins possible.
Belle idée, qui a le charme de l'image d'épinal aisée à comprendre, mais qui est peut-être un peu éloignée de la réalité.
Le signal , avant qu'il ne touche la bobine des HP, n'est que le produit d'une mesure effectué en un point du circuit. Selon l'endroit ou l'on mesure, il va prendre des formes tout à fait différentes. Entre le signal qui entre dans un convertisseur, celui qui est produit à chaque étape de la conversion, et celui qui en sort, les différences sont telles que l'on se demande ou chercher une quelconque intégrité. En fait, a partir du moment on la technique se fonde sur un
traitement du signal, traitement nécessaire puisque l'on change la nature dudit signal (acoustique, électrique, et, sous l'étique électrique: numérique, analogique, ...), il est vain de chercher une forme de pureté absolu qui pourrait être désignée comme
«le» signal.
Dès lors, il faut changer de perspective, nous, pauvres audiophiles qui n'avont pas un diplôme d'étude supérieure en électronique.
Je propose de substituer à l'idée reçue selon laquelle, plus un schéma est simple, sous-entendu moins il comporte de composants (sur le trajet du signal), mieux il laisse passer un "fragile" signal une autre idée, qui pourrait être elle-même reçue mais qui a le mérite d'être, je pense, plus rationnelle.
La qualité du signal n'est pas inversement proportionnel au nombre de composants qui sont nécessaires pour le générer, le traiter et le transporter, mais elle est directement en relation avec le soin apportée à la précision de ce traitement.
Or qui dit précision dit chasse aux dégradations de toute sorte.
Et cela peut bien signifier complexité accrue, complexité qui n'aura rien de rédhibitoire dès lors que l'audiophile lambda comprendra que «le» signal n'existe pas en un état parfait dont il faut préserver l'intangibilité, mais n'est que le reflet des performances d'un schéma, d'un maillon, en un point de la chaîne haute-fidélité, et, en amont, du dispositif d'enregistrement.
Je m'étonne que l'on ne se fasse pas plus souvent le constat que dans les cabines de mixage, on trouve des enceintes de motoring dont certaines sont fort prisées par les audiophile ou à l'inverse que certaines enceintes hi-fi puissent être utilisées en monitoring par ceux qui enregistrent ce fragile signal qu'il faudrait à tout prix ne pas corrompre, enceintes qui, en tout cas , ne diffèrent pas fondamentalement du matériel hi-fi, et cela alors même que les électroniques qui les font marcher (tables de mixage, préamplificateur, dispositf d'enregistrement et de lecture, filtres divers et variés) sont d'une complexité inouïe à côté d'une chaine hi-fi domestique.
L'audiophile aurait-il loupé quelque chose, lui qui cherche à coup de simplicité, voire d'ascèse, à retrouver la pureté d'un signal qu'il croit inscit dans le marbre par le sciseaux des usines à gaz qui font marcher les enceintes de monitoring dans les studios d'enregistement?
Ah les méchants loudness! Les horribles réglages de tonalité! qui altèrent le sacro-saint signal! D'un autre côté, le moindre ingénieur du son, cet ingénieur qui sculpterait «le» signal, a à sa disposition des moyens d'une complexité d'une toute autre ampleur pour agir sur le son, moyens qui doivent certainement faire défaillir les audiophiles à leur évocation! Cacher ce matériel que je ne saurais voir!