Quand je disais que je ne voulais pas être le premier, que je ne pouvais qu'être le dernier à faire un CR sur l'installation de LaurentD, je ne m'étais pas trompé : la parole est donc à la défense...
Défense, d'abord de LaurentV dont le CR n'est pas dur et correspond à ce que nous savons de ce qu'il recherche prioritairement dans une écoute.
Défense, ensuite, de la chaine de LaurentD... encore que prendre la défense de ce qui m'apparaît comme une certaine forme d'idéal de reproduction sonore à la maison...
Donc pour moi et cela m'est apparu tout de suite : aucun manque de grave, le grave le plus net, sans trainage, profond dans le meilleur sens du terme qui soit. Entendre chaque note émise par le pédalier d'un orgue, entendre la fondamentale... suivie des harmoniques et de la résonnance sous la voute... me fait penser, contrairement à Laurent que les résonnances sont bien là... mais que nous sommes tous plus ou moins déformés par les écoutes que nous faisons... et les disques que parfois nous connaissons trop.
Ce disque là, apporté par Mabuse, Toccata et fugue en ré mineur par Simon Preston, est assez terrible car les jeux de l'orgue dans l'aigu sont précis et nets... comme dans le grave. Et personnellement, il m'arrive assez peu souvent, en écoutant un disque d'orgue, de faire pointe-talon, pointe-talon, pointe-talon sur le sol... comme si je jouais de l'orgue... un truc qui ne peut pas se décrire, mais se ressent... là tu entends la ligne de grave en bas, réellement en bas, en dessous... Clouant!
Tout comme du reste, le développement du premier mouvement de la Pathétique de Tchaïkovsky par Mravinsky m'a fait un peu piquer les yeux ; tout y était, la précision exemplaire des plans sonores, les pupitres de contrebasses qui arrachent le son, la largeur, la hauteur et la profondeur... comme la stéréo a deux canaux peut la reproduire : soit moins bien que le multicanal évidemment.
Quand la profondeur est sur le disque, je l'ai entendu chez LaurentD... même si d'une façon générale, on peut dire que les premiers plans sonores émis par les enceintes sont sur le plan des deux enceintes et pas derrière les enceintes. Si manque de profondeur, c'est ça : je suis d"accord. si c'est manque d'étagements des plans sonores d'un orchestre en profondeur je le suis moins...
Car sur le Sacre du Printemps : on avait la sensation d'avoir une grande fenêtre ouverte sur la salle où cette interprétation a été enregistrée...
Pour tout dire, c'est la première fois que j'entends les 802 BW fonctionner d'une façon qui me convainc : cette dureté sur le médium passé un certain niveau... alors qu'il manque de présence juste avant... cet aigu bizarre déconnecté du reste, pour la première fois je ne l'ai pas ressenti...
Rarement, pour ainsi dire jamais chez un particulier, je n'ai eu ainsi le sentiment d'être en prise directe sur les musiciens et la musique tant la lisibilité et la transparence de la chaine de Laurent sont patentes. Je ne suis d'ailleurs pas tout à fait d'accord avec Laurent pour dire que les enceintes Merlin d'Ogobert serait supérieures en quantité de détails (pour aller vite), je trouve l'écoute chez LaurentD de ce point de vue supérieure... car il n'y a pas d'effet de maque du à l'acoustique chez Laurent qui a la chance d'avoir une acoustique plutot neutre... et une salle assez grande qui plus est ouverte sur une seconde salle aussi grande.
Il n'y a qu'un disque qui m'a fait faire une grimace : l'aigu du piano de Sandra Moubarak sonnait un peu fêlé en haut.... tandis que le violoncelle d'Anthony Leroy (Sonates de Rubinstein chez Zig Zag territories) sonnait de façon somptueuse sans jamais être empâté... mais ce n'est pas la première fois que je l'entends sonner comme ça... au casque du reste... il sonne un peu fêlé aussi...
Certains disques de Mabuse m'ont cloué sur place : les lignes de basse électrique nettes comme si le gars avait sa basse à coté de vous... c'est pas fréquent... que ça... et un bassiste, j'en ai eu un à coté de moi une partie de mon adolescence
mon frère!
Pour moi, la chaine de LaurentV c'est la vie même, elle fourmille de vie, tous les petits bruits de studio, de mécanique des instruments tout est là intégré dans le message musical.
La transparence érigée en vertu. Je ne la trouve en rien maigre ou manquant de ceci ou de cela, je pense surtout qu'elle est d'une telle propreté, que le son est tellement débarassé de toute saleté qu'il sort dans le bon ordre sans jamais que la moindre intermodulation ne vienne ternir la reproduction qui est une fenêtre grande ouverte sur la musique et sur l'art produit par les artistes.
Cette chaine n'est heureusement pas musicale : elle s'efface derrière les musiciens ...
Ce manque de bas médium auquel il a été fait allusion ?
A vrai dire, je ne sais pas...
Qu'il manque par rapport à de nombreuses écoutes et matériels à mon avis truqués de ce point de vue là (de Naim à Rega en passant par Exposure les britiches sont les rois de ces colorations diverses et variées que certains portent au pinacle que pour ma part j'ai du mal à supporter) qui en rajoutent toujours un peu pour donner une écoute plus chaleureuse comme ils ont tendance à écourter un poil l'aigu pour le rendre plus doux... sans aucun doute...
Qu'il manque en réalité... j'en serais certain le jour où j'aurais entendu une bonne vingtaine de disques... pour le moment, j'ai comme un doute.
Un grand merci à LaurentD et à sa femme pour cet après-midi à la campagne!
Alain
PS. J'ai repéré les lieux. Si quelqu'un est partant pour un casse?
PS 2 : l'Audiofolia a été essayé par LaurentD dans une configuration un peu complexe en plus du Cello : il bouchait tout... Je ne pense pas que les deux appareils soient vraiment comparables... Le farfadet a des qualités évidentes : pas toutes.