Vingt Dioux!
Sacré nom d'un chien d'un sacré petit bonhomme!
Je crois que je viens de découvrir l'extrême-grave et avec lui la haute fidélité... à l'aide d'un câble. Saperlipopette!
Je m'étais finalement fait à l'idée d'une différence entre le Monster et le WBT, à l'avantage de ce dernier (médium moins coloré, scène plus cohérente, plus ouverte, plus aérée, mais avec un soupçon d'agressivité en plus), mais de quelle subtile façon! Pas trop de quoi fouetter un chat, ni même une mouche d'ailleurs, quoique quand on tient le bon bout, ce n'est pas une raison pour le lâcher.
Depuis, j'ai demandé à Robert un câble de caractère opposé, plutôt axé vers le grave que vers l'aigu, puisque vers ce dernier côté, je n'obtenais finalement rien de transcendant.
Eh, bien, j'ai été servi!
Sur les prises de son techniquement plutôt minables (Diapason n°29), pas trop mal (Messe de Vierne chez Tempérament) ou trop artificielle (bien qu'intégrée à une démarche artistique: Kartet Jully Fishing, Pee Wee Music), on ne sent pas trop la différence, ou plutôt on entend mieux la misère; trop de réverbération, ou pas cohérence, ou spectre déséquilibré (Enfin, Vierne c'est pas vraiment misérable, mais bon).
Par contre, sur celles-là:
- Mahler 5, par Chailly, Decca (pas une référence de prise de son, mais on commence quant même à s'amuser question bande passante)
- Holst, Les Planètes, par Karajan, Decca 1962 (Mieux que le disque moderne ci-dessus!)
Et puis
surtout:
- Stravinsky, Petrouchka et
Le Sacrepar Boulez chez Sony
-
Tchaïkovsky 5, par Mravinski chez DG (1961)!!!
- Mahler 1, par Svetlanov, chez Rousskiï Sezon (Au passage: quelle interprétation! Et un modèle de maîtrise de la dynamique orchestrale!)
- Rakhmaninov, Les Cloches, par Kondrachine chez Melodiya
J'ai été i-m-m-e-r-g-é dans l'ambiance, plongé dans la salle d'une façon incomparable avec ce que je connaissais auparavant, littéralement face aux orchestres. Ou en tout cas, j'ai ressenti une sensation qui se rapprochait vraiment du concert! (Mravinski, Boulez).
J'ai même pu pousser le volume au niveau de 9h au potar, là où je ressentais auparravant de l'agressivité (Kondrachine): rien! De l'ampleur, de l'effet dynamique, mais pas de tympan qui claquent sous la pression de l'afflux sang.
A ce niveau de 9h, les disques qui me paraîssaient en-dedans, étouffés, s'ouvrent et prennent de l'étoffe (Svetlanov et surtout Boulez).
Caractéristique générale, d'ailleurs, comme promis par mon revendeur: on entend effectivement beaucoup mieux ce que je ne faisais que soupçonner avec mes cordons no name et les deux autres câbles. C'est-à-dire l'assise des instruments et l"'air" des salles, où se déploie cette assise, dans le grave du grave.
Ouf! Je le dit rapidement alors que je suis encore sous le coup de la passion avant que la raison (et la poursuite de l'expérience) me rende ma lucidité: Vive Cabasse! Vive Rega! Au diable le multichannel et les caissons de basse.
Je vais me coucher pour me calmer et pouvoir décider demain sereinement à tête reposée si j'efface ou non ce que je viens d'écrire.
Scytales (converti à l'effet des câbles en l'espace du final de la 5e symphonie de Tchaïkovski et qui en aurait hurler sur son fauteuil s'il n'était pas bien élevé).
PS: A ALPES94: tu avais bien raison de me conseiller de changer de câbles.
PPS A Ogobert: ne crois pas que l'excellent article que tu as eu l'obligeance de me faxer m'a rendu plus réceptif à l'effet des câbles en me fournissant une explication rationnelle à cela.