TuanJ13 a écrit:vincent128 a écrit:1) un son un peu étrange : piano très révérbé, comme dans une église, mais encore d'avantage comme une réverb artificielle qu'on aurait un peu trop forcée... et variable selon les passages en plus... Et un aigu un peu marqué, flatteur, mais là aussi légèrement artificiel. Pour ceux qui ont le disque, sur le morceau n°1, il y a par exemple les passages à la 5e minute et vers 20'30".
Le piano paraît détimbré car les feutrines des marteaux ont été retirées.
Foi de pianiste à la retraite, ce n'est pas possible. On ne peut pas retirer le feutre des marteaux. La tête du marteau, dans un bois très dur autour duquel le feutre est tendu (en couche de densités très différentes), quand elle toucherait les cordes aurait un son pas du tout détimbré, mais sur-timbré au contraire! Le piano sonnerait alors comme un cymbalum, très métallique.
En revanche, il est bien possible que Jarret joue le plus souvent la una corda enfoncée. la una corda, c'est la pédale de gauche. sur un piano droit elle rapproche les têtes de marteau des cordes, de façon que la course, donc la vitesse de propagation de la tête vers les cordes soit réduite. Sur un piano à queue, son enfoncement déplace tout le clavier de quelques millimètres de façon que les marteaux ne tapent que deux cordes sur trois partout où les cordes sont triplées, et sur un au lieu de deux partout où elles sont doublées.
On dit Una corda, car du temps des piano-forte, il n'y avait que des cordes doublées : du haut grave au suraigu, jamais trois. A cette époque, avant que M. Pape n'ait l'idée de mettre du feutre sur les marteaux, c'était du cuir... et le son n'était donc pas détimbré, mais plus direct, plus timbré clair et pointu donc.
Alain
