Intéressante cette discussion
Pour compléter un peu le débat, voici un article technique sur la lecture d'un CD :
http://www.ee.washington.edu/conselec/C ... 2/95x7.htm
Comme vous pouvez le voir, l'encodage des données d'un CD-Audio est assez sophistiqué avec tout d'abors un encodage EFM pour agrandir au maximum les trous du CD, et ensuite des algorithmes de correction d'erreur et d'interpolation.
Le système est capable de corriger (donc en principe sans erreur par rapport à l'original) jusqu'a 4000 bits, c'est à dire 250 echantillons, ou encore 3 milli-secondes de musique stéréo.
Il est capable d'interpoler 13700 bits ou encore 10 ms de musique.
On peut voir que c'est pas énorme comme capacité de correction.
Les mécaniques de lecture CD-ROM sont extrèmement performantes et faites pour travailler à des vitesses jusqu'a 52X pour les plus performantes, donc on peut concevoir sans trop de mal qu'elles soient capables de lire très précisément les données audio en 1X.
Le problème des constructeurs audiophiles hi-fi qui essayent de faire des transports de très haut niveau c'est qu'il n'ont bien souvent pas accès à la construction mécanique et de contrôle du lecteur lui-même. Pour faire ca, il faut des labos et des moyens enormes que seul les très gros industriels (Sony, Philips, Pioneer, Panasonic, Toshiba, ect) peuvent se permettre. Pour donner un ordre d'idée, même quelqu'un comme Yamaha ne fabrique pas de mécanique de lecture. Ils doivent donc se limiter à prendre des mécaniques OEM et essayer de les améliorer par des alimentations soignées, des structures mécaniques renforcées (boitier, palet presseur, ect, ect). Ca peut surement donner de très bon résultats mais c'est souvent de l'habillage autour d'une base moyenne.
Je trouve, en cela, l'approche de Ayre très intélligente, au lieu d'essayer d'améliorer un truc moyen, prenons de base une mécanique extrèmement performante, en l'occurence un lecteur de CD-ROM.
L'autre facteur déterminant pour la qualité de lecture est l'insensibilité aux vibrations produites par l'environnement acoustique lui-même. Un morceau de musique avec une grosse batterie et des basses en tout genre, joué un peu fort, va à coup sur stresser la mecanique de lecture. L'approche audiophile classique (base standard + renforcement mécanique) va alors surement reprendre l'avantage par rapport à l'Ayre.
Un test intéressant à mener dans ce sens serait de mettre un PC dans un environnement bruité, disons par exemple, un morceau de heavy metal à 100 dB et de faire les tests d'extraction pour observer le comportement du lecteur
Enfin, dans l'article en question, on voit que l'horloge du CD est extraite par des repères de synchronisation à intervalle réguliers et par un vérouillage de phase entre le signal RF original issu du laser traduit en signal carré et une horloge de référence. L'information d'horloge est donc extraite quasiment en temps réel du signal gravé sur le CD. C'est de la que viens le problème du jitter bien-connu : le fait que sur un CD-Audio, l'horloge est mélangée aux données et qu'elle est extraite directement à partir de ces dernières.
Pour éliminer ce jitter, il existe plusieurs moyens :
- l'emploi de Word Clock qui synchronise tout le monde (cf le topic sur le lecteur de CD ultime). Ayre utilise une variante de cette technologie.
- essayer de re-synchroniser le signal en permanence par rapport à une horloge très précise, cas du système anti-jitter de TAG
- supprimer carrément le signal d'horloge à la source et bufferiser les données dans une mémoire tampon, les données étant relues ensuite en synchrone par l'horloge de référence du DAC. Cette méthode est employée sur l'interface FireWire (nature du protocole de transmission oblige) mais aussi, je crois, par certains transports+DAC Accuphase et Meridian.
J'ai vu qu'on parlait ici du jitter mesuré de 150 ps et 300 ps, pour donner un ordre d'idée des tolérances associées, un signal electrique met environ 5000 ps pour traverser un cable de 1 metre de long ...
Pour finir, on est souvent surpris par tel lecteur de DVD qui pourra être très bon en lecture de DVD ou de DVD-Audio mais lamentable en lecture CD. C'est tout à fait logique puisque les formats de stockage sont radicalement différents. Sur le DVD, les données sont stockées sous forme de fichiers au format UDF (Universal Data Format). Les performances en correction d'erreur sont alors à rapprocher du CD-ROM qui offre un ensemble de correction supplémentaires très importantes par rapport au CD-Audio, lire par exemple ceci :
http://www.ee.washington.edu/conselec/C ... m/95x8.htm
L'autre aspect fondammental du DVD-Audio c'est que l'horloge n'est pas "embedded" au sein des données comme pour le CD, elle est tout simplement indiquée en tant que donnée numérique. Le mécanisme de bufferisation et d'extraction synchrone sur les DAC est alors obligatoire.
C'est un aspect souvent inconu de ce format (le DVD-Audio), outre la résolution accrue, il permet, en principe, de s'affranchir des phénomènes de jitter. De la à dire que les ingénieurs on tiré leçon du passé, il n'y a qu'un pas et c'est assez rassurant
![:D](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_biggrin.gif)