Laurent Balloy a écrit:Salut ajds,
Est-ce que tu pourrais expliquer plus précisément pourquoi tu dis ça (cela semble être une certitude pour toi).
Merci d'avance,
Laurent
oui bien sur, je peut l'expliquer.
Dans un système audio contemporain, il y a 2 parties principales dans le traitement du signal entre la source et les enceintes.
La première partie, appelée preamplification a deux rôles principaux outre la commutation de source :
- assurer la mise à niveau du signal d'entrée à une valeur de tension compatible avec les étages d'amplification de puissance (entre 1V et 2V)
- assurer un réglage de volume de sortie avec une impédance de sortie très faible et ne variant pas avec la position du bouton de volume
La partie preamp travaille avec des tensions faibles (<2V) et des courants faibles (de l'ordre du milli-Ampère).
La seconde partie, appelée amplification de puissance, comme son nom l'indique, a pour objet d'amener le signal à une tension nominale très élevée (entre 20V et 60V) tout en maintenant une impédance de sortie très faible et en étant capable d'être chargé sur des impédances aussi faibles que 2 ohms. Cette section manipule donc des tensions élevées et des courrants forts (dizaines d'ampères)
Ces 2 sections ont des cahier des charges radicalement différents et les contraintes electriques sont opposées. La partie preamp a besoin d'une alimentation de faible puissance mais parfaitement régulée. La partie puissance a besoin d'une alimentation de très forte puissance mais qui peut ne pas être parfaitement régulée.
Dans le cas d'un appareil qui rassemble preamp et puissance dans une même boite, c'est essentiellement la section de puissance qui va perturber la section préamp. L'inverse étant quasiment sans effet.
On va donc essayer de lister quelques effets nuisibles d'une section de puissance sur une section préamp :
1 - Champs electromagnétiques
Le très gros transformateur nécéssaire pour l'ampli de puissance va générer un champ magnétique puissant qui va pertuber fortement tout les composants de la section préamp. Ce champ magnétique peut certe être réduit par un blindage autour du transfo mais il n'est jammais totalement éliminé.
2- Les alimentations
En cas d'alimentations communes (transfo essentiellement) et ce même en cas d'enroulements multiples et de circuits de régulation distincts sur la partie puissance et preamp, le fait de soliciter fortement la section puissance en courant va faire baisser la tension disponible au niveau de la section préamp. Ce phénomène ne se remarque pas en mesure de signal linéaire (mesure classique du niveau du signal à différentes fréquences) car la partie régulation de la section preamp a le temps de bien remettre le signal à sa valeur normale. Par contre, en impulsionnel (phénomènes dynamiques), le régulateur n'as pas le temps de corriger le signal et donc une perturbation sensible va exister.
3- Les courants de masse
La plupart des appareils intégrés ont des masses communes entre la section ampli et preampli. Les sollicitations de la section de puissance vont induire des forts courrant dans le circuit de masse qui va immanquablement pertuber les courrants faibles manipulés dans la section préamp. Toujours lié à la masse mais de façon beaucoup moins évidente, une forte tension en sortie de puissance va déplacer légèrement le potentiel de référence (0V) ce qui est aussi très nuisible pour la partie preamp
4- La chaleur
Les étages de puissance vont dégager une chaleur non-négligeable, qui au sein d'un même boitier, va réchauffer les circuits de préamplification au gré du signal et du temps qui passe. Ca n'est pas très recommandé lorsqu'on manipule des milli-Ampères.
Voila donc pour s'affranchir totalement de ces phénomènes, il faut des appareils avec :
- un transfo et alimentation distinctes
- une masse distincte
- un transfo de puissance à l'extérieur du boitier de section preamp
- des dissipateurs à l'extérieur du boitier de section preamp
Il faut des preamp et des amplis séparés quoi
