Fight Club avec Jack des White Stripes

[sopor]

ne soyez pas ami avec cette grosse vache de Jack White ou il pourrait vous le faire chèrement payer en cas d'incartade. c'est en tout cas ce qu'aurait dû se dire le leader de THE VON BONDIES, Jason Stollsteimer bien avant d'avoir à contempler face au miroir son joli minois tuméfié par la fureur du red and white boy. une sale histoire.
pourtant ceci ne devra pas occulter la magnificence du nouvel album du combo (2 filles, 2 gars et le rock comme seule possibilité) originaire de detroit tout comme les incestueux / aldutérins Jack et Meg. Pawn Shoppe Heart est le premier album des Von Bondies que j'achète (j'avais déjà écouté ce que je crois être un live, le bien nommé Rare and Raw) et le choc est de taille suffisamment conséquente, dirons-nous, pour mériter un post. les VB joue un rock garage dur et électrique, du blues lourd et urbain un peu à la manière des stooges (les White Stripes jouant eux un blues de réactionnaire ou de conservateur, c'est selon. quelques morceaux (Been Swank ou Maired) rappellent même le led zep du début, avant que jimmy page ne pète une durite à l'écoute d'electric ladyland pour singer hendrix sur symbols, avant donc, quand le combo anglais mariait le blues d'antan à l'electricité nouvelle et lourde des bombes au napalm. jason stollsteimer est de la trempe des bons chanteurs, de ceux qui peuvent transcender quelques morceaux faiblards. il éructe, singe le rock, se démène et y met même le supplément d'âme pour plus tard. derrière, les autres font le boulot dans l'ombre (surtout le batteur) même si le chant de la bassiste fait vite regretter la courte absence de stollsteimer. le combo signe même un tube parfait c'mon c'mon qui devrait malheureusement passer inaperçu à l'heure où le rock n'a d'yeux (et Dieu) que pour les White Stripes ou les Franz Ferdinand - radio dicte ta loi...

[Invite00]

Elle date cette info d'éclatage de tête du chanteur de THE VON BONDIES, groupe dont je n'avais jamais entendu parler avant que ce chanteur s'en prenne plein la tête par monsieur Rayure Blanche. Comme quoi, ça a du bon de se battre avec une rock-star pour lancer sa carrière

Ce n'est pas pour autant que j'ai déjà entendu un morceau de THE VON BONDIES. Je vais m'y mettre...

[sopor]

clair que ça date comme info mais c'était juste pour présenter l'album des von bondies qui est dispo en import

[red monkey]

Mouais... pas tout à fait d'accord avec toi. C'est clair que l'altercation entre Jack White et Stollsteimer a quelque chose de réjouissant tant les 2 protagonistes ne passent pas précisément pour des bad boys, ce qui confère à la chose un petit côté "Battle of the taffioles" assez pittoresque. D'ailleurs des mauvaises langues ont prétendu que même Meg White aurait facilement explosé le garçon coiffeur des Von Bondies.
Mais bon, il ne faudrait peut être pas oublier que c'est Jack White qui a découvert et soutenu les Von Bondies, leur proposant d'assurer la première partie de leurs concerts dès 2000. En 2001, Jack White intègre un morceau des Von Bondies sur la très influente compilation "Sympathetic sounds of Detroit" qu'il réalise pour le label Sympathy For The Record Industry (sur lequel sont sortis les 2 premiers LP des White Stripes) avant de les inviter à ouvrir pour eux sur la première tournée européenne des WS. Dans la foulée , Jack White favorise le deal entre les Von Bondies et le label Sympathy qui sortira leur premier album, par ailleurs excellent : "Lack of Communication" (2001) produit par ... Jack White. L'album, très cohérent, évoque une sorte de Gun Club (influence essentielle des premiers Noir Désir) en plus accessible, avec une noirceur bluesy bien présente. Pour les non initiés, l'écoute de Lack of Communication fait aussi irrésistiblement penser aux... White Stripes qui auraient rajouter une basse à leur formule. Toujours est-il que les Von Bondies obtiennent une certaine reconnaissance dans la scène garage, ce qui leur permettra de signer avec une major, en l'occurence Warner, toujours à l'affut d'une nouvelle sensation "renouveau du rock". Sort donc en 2004 "Pawn Shoppe Heart" qui voit les Von Bondies graves relookés (cf. les photos de la pochette qui font plus penser à un groupe pour midinettes style Starac qu' à un groupe de Rock'n'roll). L'album est produit avec classe par Jerry Harrison (Modern Lovers, Talking Heads). Pour l'anecdocte, l'origine de la correction de Stollsteimer par White serait d'ailleurs liée au fait que l'ingrat se soit répandu dans diverses interviews pour louer la production de Harrisson tout en affirmant que Jack White aurait bâclée celle de leur premier album.
Quoiqu'il en soit, l'album est bon même

[red monkey]

Sorry pour l'interruption.
Quoiqu'il en soit donc, l'album est bon mais, selon moi, moins bon que "Lack of communication" dont il n' a pas la cohérence. Des titres excellents comme "Poison Ivy" ou "Pawn Shoppe Heart" voisinent avec des morceaux faiblards malgré le gros son très 70's : "Right of way" ou "Crawl through the Darkness". Enfin le tube potentiel "C'mon, C'mon" sorte de bublegum garage avec des relents grunge (tant qu'à faire...) est, selon mes goûts, un poil trop putassier pour ne pas lasser rapidement.
Par contre , je ne vois pas le rapport entre leur musique et celle des Stooges. D'ailleurs , Stollsteimer, dont la culture musicale est notoirement limitée, avouait benoîtement, un peu avant d'assurer la première partie du concert des Stooges réunifiés à Detroit, qu'il ne connaissait pas un seul de leurs morceaux !!
Je serais plus d'accord avec l'influence Led Zep, présente aussi sur le premier album éponyme des WS( décidément, on n'en sort pas...).
Quant à voir dans les White Stripes des conservateurs du blues (??!!?), je veux bien mais dans ce cas, des groupes comme les Black Keys, c'est quoi, de la musique médiévale ?
Et pour en finir avec cet interminable post (désolé) une petite suggestion d'écoute : les Ponys "Laced with Romance" (In the red records, 2004) : une grande claque et, pour moi, de loin le meilleur album de 2004 (pour l'instant).

[sopor]

salut red monkey,
pour se faire entendre sur ce forum et le faire réagir (je parle de la partie musiques) il faut parfois faire quelques effets d'annonce...d'où les quelques petites formules qui émaillaient mon post

concernant les VB, je maintiens quelques parentés avec les stooges de fun house (en gardant les proportions bien sûr) dans cette façon de jouer lourd, parfois haché. je réécouterai fun house (j'avais commencé hier avant qu'on me dérange - coïncidence) pour rafraîchir ma mémoire...

sinon, pour les ressemblances, il n'est pas forcé d'avoir écouté un groupe pour lui ressembler. je lis souvent dans des interviews des propos du genre "la presse nous compare à untel donc on a écouté leurs albums pour voir". les strokes reconnaissaient ne pas connaître television, pourtant les strokes sonnent "légèrement" comme le groupe de Verlaine...
en plus, parfois, l'influence d'une ville est déterminante dans le son des groupes : il y a des similitudes entre les groupes de la scène de NY tout comme il y en a dans les groupes de Detroit...

enfin concernant l'altercation entre les deux leaders, je ne m'en réjouissais aucunement...c'était plus de l'ironie et une façon d'amener ce post sur les VB.

pour les WS et le blues, c'était plus une joke, d'ailleurs jack white se réfère plus à l'esprit du blues, à sa soul qu'au son même. il serait à mon avis stupide de parler blues aujourd'hui car c'est intimement lié à une période définie géographiquement et historiquement. forcément dans le son les WS sont loin de robert johnson, tout comme jon spencer. c'est plus un état d'esprit auquel se rattachent ces groupes... la néo-country (ou lofi ou tous ces termes stupides) de will oldham n'est pas celle de hank williams, seul l'esprit demeure...
pour les black keys, c'est différent, je les crois moins novateurs, plus dans le cliché du son blues, quelque chose qui colle aux doigts (belle pochette ), un truc plus roots...reste que leurs albums sont bons même si je trouve la presse un peu dithyrambique à leur égard...