Vraiment content de lire ça Haskil !
Autant le dire, je suis un inconditionnel de Rostro dans Dvorak, Tchaikovsky, Prokofiev et vraiment beaucoup d'autres concertos. Avec lui l'instrument a gagné un souffle, une certaine rondeur, comme si avec lui il y avait un avant puis un après, du moins il me semble.
Ses pièces de Schumann sont merveilleuses, son Arpegionne aussi pour les raisons dites par fredicol, Gendron et Feuerman ne sont pas en reste non plus d'après ce que je m'en souviens. Une partie du tour de force me semble justement résider dans le choix du tempo, jouer lent sans ennuyer, c'est dur ! Fallait oser ! Et quelque chose passe.
J'ai repris la sonate de Debussy, là, je suis plus perplexe, quoi, c'est très très relatif

Gendron est souverain, plus libre, plus évident. ça coule et en même temps les contrastes à l'intérieur des mouvements ressortent mieux. Le piano prend plus sa place dit mieux ce qu'il a à dire et à certains passages nous ne sommes pas très loin des préludes. Du moins est-ce mon écoute. Me plante-je ?
Dans la version avec Françaix et même si ça bouge beaucoup, j'ai la rare impression d'une pulsation qui avance. Et ça j'adore !
Enfin, bien que je n'ai nulle compétence pour en juger et vous pourrez toujours dire que ce n'est pas mes oignons

, quand je prends la partition il me semble que par endroits pas mal de libertés sont prises avec ce qui est écrit, alors que les indications ne manquent pas.
Pour terminer j'aurais une question qui s'adresse aux érudits : Gendron a enregistré trois fois cette sonate , une fois avec Fevrier, une fois avec Françaix et une dernière fois non rééditée en CD un/une pianiste Jap je crois. Alors quelle serait cette version fantôme ?