Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...
Coup de coeur pop/rock/folk de la semaine
» 05 Jan 2024 18:59
Le son d'une période, on pourrait croire que c'est un titre de Prefab Sprout.
Lankum dont nous parlions quelques pages avant était nominé aux Mercury Prize, s'ils n'ont pas gagné, ils ont assuré la diversité musicale, comme dit un message sous la vidéo youtube : "i don't think the audience knew what hit em after all those pop\soul\jazz\rap songs. here comes a freight train of irish trad noise core straight out of hell." La formule est belle et le réalisateur de la soirée a été bon également, à 3min20, il ne rate pas le climax avec le coup de grosse caisse, son défi de la soirée était là, bien anticiper le coup de sifflet du train fantôme vert well done guys
Troublant de passer à côté d'une réalisation d'une artiste que l'on suit depuis des années... Effacer son nom pour partir ailleurs... Après un retour inespéré et apocalyptique qui mettait fin à plus de 10 ans de silence, Nina Nastasia repart sur un nouveau projet en duo avec Jeff Mc Leod (Est ce le fils de Doug ?) intitulé Jolie Laide... Pas fan de cet oxymore mais le disque est très agréable à écouter (comme toujours avec Nina ). On retrouve sa voix dans un univers différent de ses disques précédents : compositions plus simples, arrangements bcp moins ciselés, ce qui permet de mesurer l'influence de Kennan Gudjonsson son partenaire/producteur de toujours. Puis le disque s'affirme et se révèle en particulier si avec la version Hi Res qui ajoute une profondeur supplémentaire... Jolie Laide https://jolielaidemusic.bandcamp.com/album/jolie-laide Un joli clip en plus :
C'est très compliqué, je trouve, d'avoir en référence les enregistrement de "feue" Eithne Ni Uallachain et de passer à Lankum, sans que la comparaison en souffre. Je trouve, chez la chanteuse de Lankum, quelques faussetés. Encore a-t-elle le grand mérite de chanter en direct et sans autotune.
Question de génération... Je ne connaissais pas Eithne Ni Uallachain, merci pour la découverte ! Après, à part l'origine, il n'y à pas grand chose en commun entre Eithne et Radie Peat de Lankum... L'une évoque la campagne irlandaise et l'autre les bas fonds des pubs de Dubin... En duo avec sa copine Lisa O'Neill, on est au dessus de la justesse !
On part quand ? Au delà de la justesse, qui n'est pas trop la question primordiale dans ce style musical, c'est plutôt de l'ordre de l'incarnation, de la sincérité. C'est une forme particulière de la musique folklorique irlandaise qu'ils appellent Sean Nós, se subdivisant elle-même en quelques courants spécifiques suivant les clochers d'accueil, heu pub plutôt
Une pratiquante de Sean Nós disait qu'elles étaient le navire, ce que je comprends du fait des racines de cette tradition orale. Elles transmettent une histoire, cela s'apparente d'ailleurs plus à une psalmodie qu'à du chant, elles s'effacent pour n'être que le messager. Rien ne doit distraire, en principe pas d'accompagnement musical, pas de voltige dans différentes tonalités, mais cela doit sortir de l'intérieur, souvent elles ferment les yeux. Une chanteuse qui voudra venir faire une démonstration technique aura de grandes chances d'être complètement à côté de la plaque. Le timbre par exemple assez inconfortable de prime abord de Radie Peat ou Lisa O'Neill est un avantage, de celui de se retrouver dans la rudesse inhospitalière d'une lande irlandaise battue par le vent et la pluie, ce n'est pas bronzette à la plage, il y aurait erreur de casting
On essayera aussi d'assister à une danse traditionnelle du balai, là non plus ce n'est pas le lac des cygnes, ces derniers n'ont pas leur place au pub, le balai si, joindre l'utile à l'agréable
Kishizo42 en avait parlé fin aout dernier et il avait bien senti le coup venir...
A croire que l'Irlande est le centre du Monde... Mais là on quitte le folk crasseux ou champêtre pour aller dans le rock énervé ... Sprints, Letter to Self Une voix douce et caressante qui se transforme en papier de verre hurlant, des guitares assérées, une basse lourde une rythmique qui presse et surtout cette énergie et ce sang frais qui fait que le rock ne mourra jamais...
Alors ne cherchons pas les influences aspirons cette énergie qui rend notre Jeunesse Sonique éternelle !
ps : le concert à Paris au Point FMR est complet Je pense qu'on tient la sensation rock de l'année ...
La belge Meskerem Mees a sorti fin 2022 la suite de son premier album Caesar... Caesar Composé en tournée de son précédent album Julius... Un joli prolongement pour une artiste bien trop discrète à mon goût...
Presque 3 mois sans ajout... Adrianne Lenker nous a pourtant sorti un bien bel album : Bright Future
Mais l'album à découvrir est le dernier Claire Rousay, 'Sentiment' Cette artiste intitialement percussionniste est passée maître en collages sonores. Elle avait notamment sorti "A softer focus" a l'époque du confinement qui permettait de sortir de chez soit en restant dans son salon. En 2022, j'ai assisté à une performance GRM à la maison de la radio....
Dans Sentiment, elle propose une fusion de ses collages et de musique folk. Bien que tout soit chanté au vocodeur, l'album déborde de vie et chaque morceau porte sa fêlure qui touche au coeur...
JG Naum a écrit: Presque 3 mois sans ajout... Adrianne Lenker nous a pourtant sorti un bien bel album : Bright Future
Samedi passé j'ai fait vroum vroum pour m'acheter deux galettes et depuis je suis heureux parce qu'il y a grosse rotation de ceux-ci sur la platine. Papillonner pour trouver de nouveaux artistes me plaît à certains moments, et à d'autres je regrette ma jeunesse, une consommation plus raisonnée d'albums et ne pas avoir cette fièvre du grand zapping, qui me conduirait presque à penser dématérialisation. Encore faut il dénicher le bon disque qui suspendra le temps et écartera toute révolte de passer rapidement à autre chose. Bref j'étais sur le point de te demander quel appareil relier à ma chaine pour bénéficier d'un service streaming Et bien non, ces deux disques me captivent et à chaque écoute je ressors de ma petite pièce garçonnière avec un sourire idiot Je cesse le teasing et révèle mes deux prodiges, la première, Adrianne Lenker
Le titre éponyme que tu as mis en illustration live n'a pas été mis dans l'album, je le découvre et ne connais pas la raison de son éviction, en tout cas il donne son nom au disque. Déjà son précédent album solo Songs and Instrumentals de 2020 m'avait subjugué, j'attaquais donc le dernier Bright Future avec une certaine exigence. Les conditions de production sont identiques, au plus proche de l'os, apparemment le choix a également été fait de faire du une prise. Pour autant quel plaisir d'écoute par rapport aux productions indigestes de pop rock masquant le vide avec des effets bidons, c'est royal à l'écoute sur une chaine hifi.
D'ailleurs il est difficile de ne pas penser à Mark Hollis et son album solo sur le titre introductif de l'album : Real House. Elle sait parfaitement ne pas trop remplir, laisser flotter ses dernières paroles dans des silences lorsqu'il faut, une intelligence d'interprétation remarquable. On croirait voir des silhouettes de fantômes. Cela parfaitement associé à une écriture me faisant penser à Regina Spektor, ce même style désarmant de simplicité confiant des petites anecdotes a priori banales de sa jeunesse, mais celles-ci combinées entre elles font rejaillir une forte émotion dans un climax final. A 14 ans, elle se retrouve à l'hôpital après avoir fait des bêtises avec ses amis, l'infirmière lui fait la pique pique et sa maman dédramatise alors que le papa n'est pas content, et plus tard c'est la pique pique d'euthanasie sur leur chien et elle voit sa maman pleurer pour la première fois.
A ma première écoute, à la fin du titre, je me dis génial, mais comment enchainer ? Bizarre de placer un tel titre en entrée, d'habitude c'est plutôt au milieu ou à la fin. Là surprise, c'est rupture de style, les collègues musicos arrivent et le ton redevient enjoué. Les titres font penser à du très bon Neil Young non électrisé, et puis un Vampire Empire en version plus rêche et pourtant essentielle pour remettre un peu d'âpreté dans le dosage, pas de la country fm les amis, puis un retour à l'émotionnel toute seule à poil sur Evol et en clôture sur Ruined. Suite à la succession d'écoutes, l'ordre des titres ne me pose plus problème et les titres plus collectifs ne sont même pas un aimable rembourrage nous éloignant de notre intimité avec Adrianne, ils sont également très bons. Au début je pensais renvoyer son album précédant en tête, maintenant je donne ex aequo, je vais le chérir autant, bravo. Il y a des artistes inconstants, elle est toujours au top. Encore un classique pour ma cdthèque à son actif.
Les autre titres de parfaite intimité avec Adrianne s'accompagnant au piano :
Bluesound Node / SMSL M500 /McIntosh MA 5200 / Davis Monitor 1 /Mogami 3103HP. Alternativement un intégré FDA Nubert Nuconnect Xamp "Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir" - Sviatoslav Richter.
Ne pas se prosterner, prendre mon air ténébreux, jouer au poète maudit et mystérieux
Et mon autre album du moment en rotation intense est le dernier Manset, L'algue bleue.
J'ai été à l'inverse d'une partie de son public envouté par son concept album Opération Aphrodite, depuis même s'il en garde encore certains ingrédients, il s'est remis à plus chanter pour raccrocher quelques wagons de fans. Avec lui c'est un voyage immobile, tout avance sans faire mine de se déplacer, mais tout comme Christophe, ses disques récents sont tout autant captivants que les anciens et ce serait une erreur de l'ignorer. Si certains vieux artistes donnent la désagréable sensation de continuer de sortir des albums pour prolonger le commerce jusqu'au bout, avec Manset, c'est toujours la même insouciance qu'une première fois. Il y a le malaise d'une certaine presse, il n'est pas le baladin woke compatible dont ils rêvaient, davantage un Gainsbourg devenu lui aussi suspect au regard des procureurs du milieu artistique et journalistique. Alors ceux qui font encore des chroniques à la sortie de ses albums tout en appréciant se sentent obligés de glisser leur désapprobation sur certains aspects du personnage, c'est plutôt savoureux. https://www.benzinemag.net/2024/05/03/m ... ne-perdue/
... Manset est depuis longtemps indéfendable (heureusement, il nous évite ici ces dérages de « vieux con limite réac » qui salissaient un peu ses albums précédents), quasiment inécoutable pour 99% de la population : trop démodé, trop dépassé, trop barré, trop ambitieux, trop… loin de nous. Il est devenu invisible. Pourtant nous sommes encore quelques uns à le considérer comme LE GENIE absolu du Rock français (oui, du Rock, pas de la chanson). Au dessus de Gainsbourg ou Bashung, oui au dessus de tout le monde avant lui, pendant lui, après lui.
Pourquoi ? Franchement, je ne sais pas. Mais quand j’écoute L’algue bleue, c’est une évidence.
Bluesound Node / SMSL M500 /McIntosh MA 5200 / Davis Monitor 1 /Mogami 3103HP. Alternativement un intégré FDA Nubert Nuconnect Xamp "Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir" - Sviatoslav Richter.
Kishizo42 a écrit:Ne pas se prosterner, prendre mon air ténébreux, jouer au poète maudit et mystérieux
Et mon autre album du moment en rotation intense est le dernier Manset, L'algue bleue.
J'ai été à l'inverse d'une partie de son public envouté par son concept album Opération Aphrodite, depuis même s'il en garde encore certains ingrédients, il s'est remis à plus chanter pour raccrocher quelques wagons de fans. Avec lui c'est un voyage immobile, tout avance sans faire mine de se déplacer, mais tout comme Christophe, ses disques récents sont tout autant captivants que les anciens et ce serait une erreur de l'ignorer. Si certains vieux artistes donnent la désagréable sensation de continuer de sortir des albums pour prolonger le commerce jusqu'au bout, avec Manset, c'est toujours la même insouciance qu'une première fois. Il y a le malaise d'une certaine presse, il n'est pas le baladin woke compatible dont ils rêvaient, davantage un Gainsbourg devenu lui aussi suspect au regard des procureurs du milieu artistique et journalistique. Alors ceux qui font encore des chroniques à la sortie de ses albums tout en appréciant se sentent obligés de glisser leur désapprobation sur certains aspects du personnage, c'est plutôt savoureux. https://www.benzinemag.net/2024/05/03/m ... ne-perdue/
... Manset est depuis longtemps indéfendable (heureusement, il nous évite ici ces dérages de « vieux con limite réac » qui salissaient un peu ses albums précédents), quasiment inécoutable pour 99% de la population : trop démodé, trop dépassé, trop barré, trop ambitieux, trop… loin de nous. Il est devenu invisible. Pourtant nous sommes encore quelques uns à le considérer comme LE GENIE absolu du Rock français (oui, du Rock, pas de la chanson). Au dessus de Gainsbourg ou Bashung, oui au dessus de tout le monde avant lui, pendant lui, après lui.
Pourquoi ? Franchement, je ne sais pas. Mais quand j’écoute L’algue bleue, c’est une évidence.
Je suis de ces quelques uns, Manset est au top
Alors la tu m'intrigues carrément je vais écouter de ce pas !
Bluesound Node / SMSL M500 /McIntosh MA 5200 / Davis Monitor 1 /Mogami 3103HP. Alternativement un intégré FDA Nubert Nuconnect Xamp "Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir" - Sviatoslav Richter.
). On retrouve sa voix dans un univers différent de ses disques précédents : compositions plus simples, arrangements bcp moins ciselés, ce qui permet de mesurer l'influence de Kennan Gudjonsson son partenaire/producteur de toujours. Puis le disque s'affirme et se révèle en particulier si avec la version Hi Res qui ajoute une profondeur supplémentaire... 
Je pense qu'on tient la sensation rock de l'année ...
Créé le 24 Jan 2012 22:59
