autrichon gris a écrit:
Sviatoslav Richter - Schubert D.960 - SACD Praha / Harmonia Mundi
Céleste ! Richter tutoie les étoiles, broie les cœurs, brise le piano, s'envole comme un Phénix au firmament de la musique, la ou l'Homme rejoint l'Univers...Un disque ABSOLU, touchant de grâce et de beauté superlative... J'ai pas les mots !
Comment j'ai pu jusque la passer à coté des deux en un...La sonate de Schubert déjà écoutée de nombreuses fois (notamment Haskil), sans forcément être ébloui, et de Richter dont je suis fan, jusqu'à ce que je tombe aujourd'hui sur cette version qui non seulement enterre tout ce que j'ai entendu jusque la, mais va chercher le Schubert ultime, au fond de lui même, celui qui a écrit cette sonate quelques semaines avant sa mort, et en sort l'élixir d'éternité que probablement Schubert portait en lui...Je pleure sur mon clavier en écrivant cela tellement c'est beau...
Un enregistrement live dans les conditions de l'époque à Prague (1972) sur un piano qui n'est probablement pas le meilleur du monde, mais Richter s'en tape, il joue Schubert et nous emporte.
Un SACD hybride bienvenu pour l'Histoire. Inutile de penser à une discothèque classique de référence sans ce disque, foi d'Autrichon !
P....n, c'est beau....
Quelles plus merveilleuses étrennes pour nos oreilles en cette fin d’une triste année du 21ème siècle qu’une de ces dernières œuvres du jeune Schubert qui pressent une mort prochaine et qui chante pour l’éternité. Il y a dans cette musique des instants crépusculaires où, dans une calme résignation, il marche vers l’inévitable mais où éclatent des moments de révolte qui font gronder les instruments. Il y a surtout le chant de la musique qui ouvre l’avenir car un chant aussi beau est fait pour ne jamais se taire, comme nous qui nous perpétuons dans l’humanité par notre descendance et ceux que nous aimons.
Mon cher Autrichon, je comprends et partage ton émoi à l’écoute de cette dernière sonate D. 960. J’ai recherché l’interprétation de Richter sur QOBUZ mais je ne l’ai pas trouvée. J’ai en revanche téléchargé en haute-définition la version récente de Paul Lewis qui a l’avantage de contenir également la sonate D. 786. Cette dernière œuvre est en quelque sorte la sœur de la D. 960 (petite sœur par les dimensions mais grande sœur par l’âge). Elles s’ouvrent l’une comme l’autre sur le même thème, l’un des plus beaux de toute la musique, où Schubert nous invite à marcher avec lui en chantant vers un destin qui nous est extraordinairement commun. J’ai retrouvé dans cette version de Lewis les émotions exaltées que tu avais si bien décrites dans ta communication et je te remercie pour cette empathie si difficilement transmissible par l’écriture.
Pour compléter mes étrennes dans la musique de Schubert, je ne saurais assez recommander l’écoute recueillie du quintette pour deux violoncelles dans la version du quatuor WELLER également disponible sur QOBUZ. C’est peut-être ce que j’ai entendu de plus beau et de plus accompli dans toute ma vie de mélomane en compagnie de Schubert.
Cordialement Olivier