Cylon a écrit:ça fait un peu André Rieu symphonique
L'insulte (c'est bien souvent le genre de remarque que j'entends... et pour certains inutile d'avoir de la musique de film en face d'eux pour la sortir : tout ce qui a moins d'un siècle et qui n'est pas dodécaphonique se la reçoit, augmentée d'un "c'est de la musique inutile", "c'est méprisable", etc... y compris en fin de concert. C'est bien contre ce type d'élitisme extrémiste que je me "bats" - je ne parle évidemment pas pour toi ).
Mais si, Cylon, au loin l'hypocrisie, j'admets volontiers un penchant élitiste dans ce que je dis et au passage j'admire la réussite d'André Rieu qui remplit les salles sans aucune prétention et avec un sens du business remarquable , même si je ne l'écoute pas. On pourrait aussi citer Lang Lang, excellent pianiste, qui flirte tout le temps avec le spectaculaire et le facile que lui impose désormais son statut de superstar.
Le sujet n'est heureusement pas de comparer Zimmer avec Beethoven ou Mahler (parce que la on ne joue pas du tout dans la même cour àmha), mais de comprendre à quel public il s'adresse et pour quelle raison il compose ça. Pour un public de cinéma (américain au départ, pays ou cinema = entertainment industry) qui voit un peplum (donc un truc ultra romancé qui se passe il y a 20 siècles, ce qui dégage de tout principe de réalité) à grand spectacle plein d 'action et sentiments manichéens (jusque la c'est factuel, non ?) destiné à divertir le public et remplir les caisses des producteurs. Normal et très bien.
La musique doit donc être au diapason, très appuyée, pleine d'évidence et de facilité, coulante comme un fleuve, jolie et martiale quand il faut, pour séduite le plus grand nombre. Et dans son genre c'est une franche réussite.
Perso à mon age et avec mon parcours, mon éducation bla bla..., après pas mal de bourlingue musicale tous azimuths, ce type de musique qui peut évidemment séduire facilement (moi aussi) ne m'intéresse pas plus que ça. C'est une belle musique de film, mais ce n'est qu'une belle musique de film. C'est donc à voir en même temps que que le visage trempé de sueur de Russel Crowe, mais ça ne correspond pas à ma démarche musicale (j'ai le droit non ?) pour laquelle je transposerai volontiers la maxime de René Char "un homme sans défauts est comme une montagne sans crevasse, il ne m'intéresse pas" avec musique à la place de homme.
Au fait, ceci n'enlève rien au fait que ton travail d'exégèse est formidable et mérite d'être salué comme il se doit