![Image](http://fr.web.img4.acsta.net/f_png/c_215_290/o_logo-netflix-n.png_5_se/pictures/17/11/09/02/17/0404218.jpg)
Le film :
Voici donc le nouveau DTV sous licence exclusive Netflix. Si vous voulez voir le dernier film de Will Smith c'est donc uniquement dans cette salle de cinéma virtuelle et nul part ailleurs.
Après le très dispensable Okja qui a plus fait de bruit qu'autre chose, Netflix renouvelle le coup.
Alors le film en vaut-il l'abonnement ?
Netflix "mise gros" sur ce blockbuster qu'elle a poussé à coups de promo appuyée sur son réseau (ça faisait quelques jours qu'on avait droit au pop up en se connectant, ne loupez pas l'évènement...).
Mais ça veut dire quoi au juste "attendre beaucoup d'un film" quand on le diffuse sur un réseau qui a déjà un fond de roulement ? Que le distributeur pense augmenter son nombre d'abonnés ? Les gens vont souscrire un abonnement juste pour les beaux yeux de Will Smith ?... 15€ sur 12 mois, ça revient cher la séance de cinéma...
Le risque financier semble du reste couvert d'avance puisque contrairement à des entrées en salles dont on ne sait pas trop à l'avance si le public suivra et ira en masse découvrir le film au cinéma, ici tous les abonnés ont accès au film, j'ignore ensuite comment Netflix effectue la redistribution des capitaux à chaque production selon qu'elle est vue ou non par chaque abonné... Ici ce qui est certain c'est que Neflix a immédiatement débloqué 90 millions de dollars disponibles... Luc si tu nous écoutes... la prochaine fois tu sortiras ton film directement sur Netflix, t'auras pas à t'emmerder avec l'incertitude de la météo ou des envies des gens... et tant pis pour les autres qui ne sont pas abonnés !
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Bref, ça, c'est pour la soupe interne, mais c'est aussi judicieux de se poser la question puisque c'est le nouveau modèle de production qui s'esquisse et très certainement le cinéma de demain, face à la désertion des salles, le risque tout à fait entendable que ne veulent pas prendre certains foyers de copier les films, la VOD c'est le cinéma à domicile sur sa télévision de 55" !
On est donc en train de s'orienter vers ce nouveau mode de diffusion des films et avec lui le fait que les décisionnaires demain, ce seront ceux qui les diffusent puisque les cinémas vont disparaitre.
Netflix a confié la clé du tiroir caisse à David Ayer, les histoires de flics il connait et après l'excellent "End Of Watch" il n'a rien à prouver. On espérait au moins retrouver un produit tiré du même tonneau.
Il nous dit aussi que Netflix lui a donné la liberté de faire le cinéma qu'il voulait faire (sous entendu au cinoche c'est pas possible). Si donc il faut s'en remettre à Netflix pour voir trois paires de nichons et des litres d'hémoglobine, alors le cinéma de demain ne nous promet pas des lendemains qui chantent.
L'idée de base, superbement originale, croisement entre Bad Boys et Le Seigneur des Anneaux, aurait mérité d'être autrement mieux développé plutôt que ce film qui tourne en rond (les protagonistes passent le film à courir comme des hamsters en cage), ne développe rien, fait rapidement allusion à son thème (discrimination tout ça...) puis en fait s'en tient à des situations très caricaturales et des profils très simplistes (le rookie un peu neuneu et pleins d'espoirs et le vétéran à qui on la fait pas...). Ça sent un réchauffé de Training Day (Tiens... David Ayer scénariste sur Training Day...), mixé avec un peu de série télévisées du moment et leurs personnages écrits à la truelle.
En fait clairement avec les différentes strates qui sont amenés sans autres explications on aurait pu faire 7 saisons de 18 épisodes d'une série télé très courue.
On a donc au final l'impression d'un formidable brouillon, tantôt produit trop vite pour alimenter le plus rapidement possible le réservoir à contenus éphémères qu'est Netflix (se rappelera-t-on de ce film dans 10 ans ?... rien n'est moins sûr...), tantôt soutenu par de formidables comédiens qui méritaient autre chose que de finir sur l'écran étriqué de ma télévision.
Will Smith n'a pas l'air d'être encore blasé par ce qu'il fait, on sent néanmoins qu'il est sur sa zone de confort et qu'il fait ce qu'il sait faire, Joel Edgerton est parfait en débutant hébété et joue formidablement bien le poussin tombé du panier, pas évident avec son masque sur la tronche. De bonnes surprises dans le casting, Edgar Ramirez qu'on voit trop peu comme en fait beaucoup d'idées qui sont juste montrées alors qu'elle méritaient un vrai traitement.
Et Netflix a refait du cinéma... vivement la prochaine fois.
![:roll:](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_rolleyes.gif)
L'image :
Difficile à évaluer puisque chez les uns et chez les autres, l'image sera tantôt bonne, tantôt moins bonne, tantôt meilleure selon les abonnements et la vitesse des connexions, une image ici donc (comprenez : "chez moi"), passable comme c'est le cas sur cette version peut être 1080p, peut être autre chose, et en fait on n'en sait rien parce que avec Netflix et selon la rapidité du transfert on ne sait jamais ce qu'on regarde.
Avec un support physique le voisin aura le même matériau de base, avec Netflix si vous avez de la chance c'est mieux chez vous que chez lui, la discrimination selon les moyens des foyers et les zones de couverture en somme, c'est chouette le cinéma de demain.
Le son :
Si le film ne brille pas par ses qualités d'écriture, on sent en revanche que la plus grosse partie des efforts a été concentré sur le son.
Cette version 5.1 ne fait pas dans la finesse, c'est même du .1 quasiment tout le temps, tant le film se résume à la mobilisation quasi incessante du caisson soit pour appuyer de ses boom-boom une partition musicale très axée sur les musiques urbaines, soit pour accompagner la déflagration des armes à feu qui composent la majorité des lignes de dialogues...
Top Démo :
Niveau son c'est poire ou fromage :
Tantôt l'explosion d'un bâtiment au bord de la rupture et la propagation des répliques dans tout le sol de la pièce d'écoute.
![:o](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_eek.gif)
Tantôt une mise à contribution du caisson carrément délicieuse sur la très enjouée chanson titre du générique de fin (qu'on a envie de reprendre en sifflotant). On sent le caisson qui joue toutes les octaves des basses fréquences, un délice, et un très bon choix de clôture musicale.
Matériel de visionnage : Téléviseur 70" Sharp Quattron. Système sonore 5.1 JmLab Electra, (Velodyne DD15 le jour du visionnage). Salon télé dédié en sous-sol.