Psycho - scene de la douche

[Sledge Hammer]

Janet et sa doublure, bien entendu.

[muse92]

Janet et sa doublure, bien entendu.

exact !!

[muse92]

La doublure s'appelait Marli Reno.
Mon propos ici est de ne pas dénigrer le travail de Saul Bass déjà collaborateur avec Hitchcock sur quelques films (La mort aux trousses, Vertigo). C'était un excellent graphic designer qui a apporté son lot de révolutions cinématographiques mais... pour les séquences-génériques .

35 ans plus tard Kyle Cooper se réclamant de la même filiation introduira sa petite révolution pour le générique-ultime de Seven.

Je ne sais pas s'il y a vraiment à discuter, les déclarations de Saul Bass sont là pour rendre confus un propos qui ne l'est pas. Hitchcock, probablement agacé par les déclarations de Saul Bass et souvent blessé de ne pas avoir la reconnaissance qu'il méritait de la profession - d'ailleurs son entretien avec Truffaut, un d'ailleurs qui a contribué à sa reconnaissance dans les cahiers du cinéma dans les années 60- a introduit lui-même son lot de confusion pas tout à fait exact : «78 plans de coupes, 7 jours de tournage, un budget XXXXXX $».

Oui Saul Bass était collaborateur d'Hitchcock, oui il a fait des génériques révolutionnaires et oui il a apporté des idées pour la scène de la douche. Hitchcock était incapable de faire des storyboards mais il supervisait (très) attentivement. Je ne peux que renvoyer à l'excellent travail de Bill Krohn «Hitchcock au travail» qui explique bien le travail collaboratif et les importantes contributions de Stefano, Bass, Tomasini et du chef op John Russell.
Hitchcock durant toute sa carrière aimait le travail collaboratif. Et oui ses plus proches collaborateurs ont été indignés que Saul Bass puisse prétendre l'avoir lui même dirigé. Mais il voulait percer dans le monde du cinéma. Il se croyait réalisateur, ce qu'il n'était manifestement pas.

Cette scène fût très délicate à mettre en oeuvre : problème de censure, nudité, difficulté techniques, .... et sa réalisation s'est au contraire étalée sur plusieurs mois: de décembre jusqu'à mars.
Et il ne faudrait pas oublier la propre épouse du réalisateur : Il faut voir le film «Hitchcock» qui illustre parfaitement ce que cette femme a réalisé. Comme elle dit à la fin : «je sais mettre en scène mais il n'y a que toi pour savoir correctement monter un film !». Cela me paraît assez juste. Le film Psycho est bien de Hitchcock jusque dans toutes ses séquences.

[opbilbo]

C'était la douche la plus longue de l'histoire du cinéma !

[muse92]

C'était la douche la plus longue de l'histoire du cinéma !

Et bin non figure toi, la scene de douche dans Casino Royale est suffisamment longue pour qu'on puisse se faire plaisir avec la sublime Eva Green et ce site pretend en recenser plus de 200 films avec une scene de douche ou de bain...il y a de quoi faire http://www.senscritique.com/liste/Film_avec_une_scene_de_douche_dedans/39190

[Sledge Hammer]

Mon propos ici est de ne pas dénigrer le travail de Saul Bass déjà collaborateur avec Hitchcock sur quelques films (La mort aux trousses, Vertigo). C'était un excellent graphic designer qui a apporté son lot de révolutions cinématographiques mais... pour les séquences-génériques .

35 ans plus tard Kyle Cooper se réclamant de la même filiation introduira sa petite révolution pour le générique-ultime de Seven.

Saul Bass n'a pas fait que des génériques. Il était consultant visuel sur Spartacus, par exemple, où il a apparemment supervisé le découpage des scènes sur les mouvements des armées romaines (les formations en quinconce, etc.)
Il faut aussi dire que Kubrick, au dessin, ça donnait ça :

http://www.archiviokubrick.it/opere/fil ... board.html

Il y a aussi les storyboards sur pratiquement toutes les scènes de course de Grand Prix de John Frankenheimer

Et Bass a paraît-il réalisé un film de science-fiction aux petits oignons, Phase IV, avec des fourmis géantes qui ne faisaient pas carton pâte.

D'après son entrée Wikipedia anglaise, qui repose sur au moins deux ou trois travaux de critiques et chercheurs et des témoignages d'époque (et pas a priori sur les paraît-il qu'il s'en souvient que c'est à peu près sûr d'un contributeur, même notoirement connu, de HCFR), c'est Hitchcock qui a demandé à Bass de confectionner le storyboard de plusieurs scènes, dont celle de la douche. Hitchcock était d'abord réticent par rapport à un découpage rapide à base de plans resserrés, qui rendait le meurtre stylisé et presque abstrait. Bass a alors tourné avec la doublure une préfiguration de la scène, ce qui a convaincu Hitchcock, lequel a fait ensuite demandé qu'il rajoute deux plans et et a montré avec fierté les storyboards à Janet Leigh. Et Saul Bass a bien un crédit comme consultant visuel en plus d'avoir signé le générique. C'est bien sûr le nom d'Hitchcock qui a été mis en avant pour la promotion (et on demandait le secret aux gens qui l'avaient déjà vu pour qu'ils ne révèlent pas que la star au générique mourait au bout du premier tiers), mais la contribution de Bass n'a pas non plus été effacée ou niée. Bass a affirmé ensuite qu'il avait réalisé la scène, mais il n'était pas sur le plateau pendant le tournage proprement dit, et c'est plutôt qu'il l'a réalisée dans le sens où il a mis en place presque tous les cadrages.
Quand il y a eu la rétrospective Hitchcock à Beaubourg, il y avait une section de l'expo qui était consacrée à cette scène (comme il y en avait une pour Bernard Herrmann, comme il y en avait eu pour les apparitions d'Hitchcock dans ses films, etc.) et on y montrait bien évidemment le storyboard de Bass, lequel était largement cité. Ses génériques pour Hitchcock étaient également à l'honneur.
Bass savait condenser tout un ensemble en quelques images. Mais la spirale dans Vertigo, c'était un motif qui figurait déjà, littéralement ou pas dans l'ensemble du film. Quand James Stewart file Kim Novak en voiture, les virages sont tous dans le même sens, par exemple.

Quant à Kyle Cooper et Se7en, sa source d'inspiration était plutôt le cinéma expérimental d'avant-gardistes comme Stan Brakhage. Ce qui rend assez croquignolesques (et finalement à l'image de la série qui empile les citations parfois vidées de leur sens) les mentions comme quoi les génériques d'American Horror Story (qui sont l'œuvre de Cooper) avec leurs flashs et leurs images fugitives insérées dans d'autres plans, constituent un hommage à Se7en.