
Titre original : Offret
Réalisation : Andreï Tarkovski
Scénario : Andreï Tarkovski
Acteurs principaux : Erland Josephson, Susan Fleetwood, Valérie Mairesse, Allan Edwall, Gudrun Gisladottir, Sven Wollter, Filippa Franzen, Tommy Kjellqvist
Pays d’origine : Suède / Royaume-Uni / France
Sortie : 1986
Durée : 149 min
Synopsis : "Alexandre est un ancien comédien qui vit avec sa famille sur une île au large des côtes suédoises. Un soir, une catastrophe mondiale survient alors qu'il fête son anniversaire avec des amis. Celui-ci fait le vœu d'offrir ce qu'il a de plus cher si tout revient comme avant."

Le Sacrifice est mon premier Tarkovski. Une découverte complète.
Et quelle découverte!
Pas seulement celle d'un film puissant et visuellement superbe, mais surtout celle d'un réalisateur assez incroyable.
Tellement passionnant que d'article en article, j'ai consacré une bonne partie de la nuit à dévorer tout ce qui me tombait sous les yeux à propos de ce réalisateur étonnant.
Je suis fascinée par cet homme sans concessions, exigeant avec lui-même et avec son art, persévérant, préférant affronter l'hostilité du public plutôt que de renoncer à réaliser les films qui lui tenaient à coeur.
Il croyait en ses idées, jusqu'au bout et malgré tout.
Cette intransigeance, il la transpose dans ses films, estimant que « L’artiste est ainsi un serviteur, éternellement redevable du don qu’il a reçu comme par miracle »
Et même si je suis (très) loin de partager les thèmes présents dans "Le Sacrifice" (la croyance religieuse comme moyen ultime pour combattre le matérialisme de notre monde moderne, le don de soi pour sauver le monde,...) je ne peux qu'admirer la farouche cohérence de ses valeurs et de leur transposition dans ce film, et surtout sa notion de responsabilité individuelle.
« Le personnage principal de mon film, Le Sacrifice, est un homme faible, au sens courant du terme. Il n’est pas un héros, mais un penseur et un homme honnête, capable de sacrifier pour un idéal élevé. Quand la situation l’exige, il n’esquive pas ses responsabilités ni ne les renvoie vers les autres. Et il prend le risque d’être incompris par les autres, car sa façon d’agir n’est pas seulement radicale mais aussi affreusement destructrice aux yeux des ses proches.
C’est là que réside la force particulièrement dramatique et véridique de son acte. Néanmoins, il exécute cet acte et franchit avec lui le seuil du comportement accepté comme normal. Il prend donc le risque d’être qualifié de fou, parce qu’il a conscience d’appartenir à un tout, ou si l’on veut, au destin du monde ».

Le Sacrifice est le dernier film d'André Tarkovski qui mourut le 29 décembre 1986.
Andreï Tarkovski, c'est aussi :
L'Enfance d'Ivan (1962)
Andreï Roublev (1966)
Solaris (1972)
Le Miroir (1974)
Stalker (1979)
Nostalghia (1983)
J'ai découvert avec Le Sacrifice un très beau film mais surtout un artiste à l'intégrité admirable.