Nikolai a écrit:J'aime la technique quand elle est mise au service de quelque chose, d'une idée, d'une vision, d'une émotion, pas quand elle tourne à vide pour meubler la plupart des scènes. Pour moi aimer simplement ça, c'est aimer et défendre la superficialité, cette superficialité qui justement pourrie la plupart des grosses productions actuelles. Si justement le niveau baisse qualitativement, c'est que la plupart du public aussi n'attendent malheureusement rien d'autre que ça : qu'un produit de consommation qui bluffera son monde par l'étalage de son budget en effets spéciaux. Rien d'autre. Moi non désolé je n'approuve pas ça, on peut être tolérant sans pour autant cautionner cette idée de régression sur l'art (car aussi les films sont quelque part le reflet du public). Ceux qui y prennent du plaisir simplement que dans l'apparat, la surface, ils peuvent je m'en fiche, mais pour moi ce ne sont pas des cinéphiles mais des technophiles avant tout (aucune méprise, mais du coup on ne parle pas de la même chose avec le même regard).
Si je suis ici c'est que j'aime le HC mais pour savourer avant tout le film à 100%, c'est à dire sa technique au service de l'art (pas le contraire). Et je veux quand même croire que c'est le cas de tout le monde...
Moi j'aime les blockbusters quand ils ont des choses à dire, ou montrer, j'aime Spielberg quand en grand metteur en scène utilise les nouveaux moyens technologiques pour pondre des oeuvres innovantes et hybrides (Tintin), j'aime tous les cinéma (je ne hiérarchise jamais la culture, car j'aime tous les genres). Mais quand je vois un film qui n'a strictement rien à dire, qui me prend pour un idiot en me balançant une démo pour carte graphique (moche en plus) qui n'a que d'intérêt que pour la calibration de son matériel HC, je soupire et même ça m'attriste, car pour moi on ne parle simplement plus du tout de cinéma, mais d'un produit cosmétique de supermarché.
Entièrement d'accord avec tout ça.
Gabin disait que pour faire un bon film, il fallait trois choses:
« Premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire, et troisièmement une bonne histoire. » Et il ajoutait « le reste c'est de la littérature d'empapaouteurs de mouches. »
Là où Nikolai tape juste, c'est qu'à cautionner ces démos techniques qui ne fonctionnent que par et pour l'esbrouffe, c'est TOUT le cinéma qui en souffre, car c'est fait au détriment de véritables oeuvres.