Bonjour tout le monde !
Ceci est mon premier post (yééé, champagne !) sur ce forum que j'aime consulter, et, ça tombe bien : c'est un CR à propos de la SCD-XB790 QS.
Le 98eme.
Au moins.
Si jeune Mabuse.
Petit point sur mon matériel, sinon, les CR sans le système d'écoute, ça renseigne peu : des colonnes Cabasse Ketch (elles doivent avoir dix/quinze ans et je les adore), un Audio-Research D-90 (
ça), et la platine, comme ça, branchée toute nue au cul de l'ampli (qui, fort heureusement pour mes voisins, moi-même et mes enceintes, a la bonne idée de proposer des potars de volume.)(En fait, j'attend de recevoir mon préamp.)(Que j'achète d'occase.)(Mais avec le 13/14 juillet, ça traîne.)(Saint UPS, priez pour moi.)
Le tout étant relié avec du MaxiTrans et de l'Amon.
Je sortais d'un PD-S707, de chez Pioneer, une bonne petite platine (celle où il faut mettre le CD à l'envers), mais qui date un peu (10 ans au moins, putain, on vieillit, c'est fou ça) et depuis, il semblerait qu'on ait fait des progrès en terme de convertisseurs.
Dont acte : j'en avais un peu assez du côté agressif de la PD-S707.
Rentrage à la maison après avoir été chercher la platine chez le gars qui la vendait, branchage, donnage à manger au chat qui miaule (genre : et mouâââ ?!!), calage dans fauteuil et commençage l'écoutage (après chauffage du D-90, faut pas déconner non plus).
Les CD "normaux" en premier, les Chesky enregistrés en 24/96 en second, les SACD en dernier...
Autant vous le dire tout de suite : j'aime beaucoup !
Premier disque, du wok'n'woll de chez les SwitcHhitters.
Une armada de guitares saturées que si ton système, il est pas clair, c'est un bouillie genre guerre mondiale. Là, parfait, tout de suite. Tout est lisible, ce qui n'empêche pas une vraie de réserve d'énergie qui le fait bien, là, dans le bas du ventre.
Bref, j'entends la saturation des guitares, mais
pas du système.
C'est mixé à l'anglaise : les instruments forts et la voix perdue au milieu de tout ça. Le pied, ça le fait comme il faut.
J'avoue que j'étais anxieux, car j'aimais beaucoup la dynamique et la chaleur de ma Pioneer : pour ce CD là, je n'ai pas perdu au change.
Second CD : Camille (le Fil)
Mon coup de cœur chanson du moment (comme tout le monde, mais c'est normal, c'est un SUPER cd).
Je l'ai donc dans le creux de l'oreille ("Je vais prendre ta douleur"), et la comparaison n'en sera plus qu'aisée.
Beaucoup plus de grâce, de fluidité, de douceur sur les voix, qui sont, en général, les instruments de musique les plus difficiles à restituer.
Car il existe deux voies pour l'enregistrement : celle des puristes - le micro loin, la réverb naturelle, pas ou peu de traitement, et celles des studios (qui concernent malheureusement 80% du volume des CD produits que j'écoute) : on enregistre en re-re multiples, bien tout près du micro, on mixe et (oh saccage),
on mastérise avec un max de compression. C'est la course aux DB virtuels (voulue par les boites de disques qui ont oublié que de gros boutons inscrits "VOLUME" ornaient la plupart de nos amplis, même en plastique).
DONC : écrasement du son, compète aux vus-mêtres qui se collent à 0db et qui ne bougent plus jusqu'à la fin du disque.
Evidemment, pas de quoi s'étonner que les voix semblent captée via des mégaphones ou que les cymbales sinusoïdent comme jamais, en réalité...
Et bien, sur ce CD de Camille, la petite 790 s'en tire très bien, en ôtant la dureté de la voix, en assouplissant le tout et en rendant justice à cet album méga-bien foutu.
Camille, plus sensuelle et charmeuse que jamais.
Le petits bruits de bouches qui accompagnent le tout : très clairs. Découverte de micros détails pas encore entendus jusqu'ici... Bon point, donc.
Troisième CD : Les Valentins (Juke Box)
Pas mon disque préféré, mais je le trouve terriblement attachant, donc, je garde et j'écoute. Test radical : c'est plein de guitares, batterie, claviers, basse et de cordes (des vraies) et le tout est sensé être
derrière la voix fluette d'Edith Fambuena.
On a recours donc aux artifices de studio, et le tout est également compressé à mort à la sortie...
Si le système ne suit pas, c'est un bordel qui sort des enceintes.
Bon, là, le test n'est pas foudroyant : si la 790 s'en sort mieux que mon ancienne platine (plus de douceur et de subtilité - si, si), ça reste un peu capharnaümique. Ceci dit, je doute que même sur un système à 70 kilopatates, le truc s'en sorte mieux : il est parfois des productions à n'écouter que sur des enceintes Carrouf. (Alors que SANS compression, et ben... 'fin, bref.)
Il y a même, dans le titre 3, des plosives impressionnantes qu'ils ont oublié au passage, comme quoi, les Genelec, c'est pas la panacée...
CD 4 : John Scofield (Scortched)
J'adore ce CD, qui est également l'œuvre d'un compositeur classique qui aime l'uivers de Scofield. Du coup, c'est un concert mi-classique (formation ochestrale) + le groupe à Scofield qu'on a sur scène. Le truc est (bien) enregistré en public.
Ecueil possible : perte de pêche (la basse/batterie dans cet album est redoutable), difficulté à rendre les répons orchestre/groupe, risque de brouillon dans les nombreuses parties d'orchestre qui reprennent les thèmes de Scofield (rapides, donc) en pizzicati. (Un pizzicato, des pizzicati.)(Un raviolo, des ravioli.)(Une fourchette, des couteaux.)(J'ai faim.)
La 790 nettoie tout ça, donne de l'air, de l'analyse sans tomber dans le chirurgical ou le neutre. L'émotion et l'énergie est bien là. Parcours sans faute, donc.
CD 5 : le mien
Bon, je vais pas m'étendre, vous n'allez qu'à jeter une oreille sur mon site, je suis pas là pour faire de la pube.
Mais simplement : voilà un disque que je connais par cœur, que j'ai composé, écrit, chanté, co-mixé et co-réalisé. Pour un test, c'est un test.
Epatante 790 : j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver en studio. Ça m'a rappelé tout un tas de souvenir, du reste.
Les mêmes repères, les mêmes sensations... et les mêmes réserves aussi (gloups).
CD 6 : Sarah K. (Hobo)
J'attaque ici un CD "enregistré en 24/96", comme l'annonçait fièrement à l'époque le macaron argenté sur les CD de Chesky avant qu'il ne se mette à faire du SACD.
On connaît ses productions, on ne peut rien dire sur la philosophie impeccable de ce producteur hors-pair.
Le titre que j'écoute, c'est "Brick House", une reprise des Commodores, je crois.
Là aussi, la 790 me met la fête aux oreilles : je n'ai toujours pas perdu en pêche, mais je gagne en douceur. Je ne pensais pas ça possible, mais le fait est. Exit les passages un peu abrupts, les (très rares) résonnances agressives.
L'image stéréophonique est aussi agrandie, belle, je suis dans l'église avec eux (ils ont enregistré l'album dans les studios de Chesky qui s'est acheté une église rapport à l'acoustique et à la réverb naturelle, pour ceux qui ne savent pas).
Et puis surtout, à nouveau, des micros détails qui se révèlent (un petit arpège de guitare à droite, en cordes mutées), une impression de redécouvrir ce CD. Là, tout de suite, je repense à l'argumentaire de la pube pour la 790, et j'en reste coi : c'est pas QUE des conneries...
CD 7 : Vivaldi (Les 4 saisons) - Viol. & dir. Fabio Biondi (Orch. Europa Galante)
L'été est sans doute la saison la plus difficile à reproduire sur un système, notamment le Tempo impetuoso d'Estate, parce que c'est un vrai cauchemard : l'orchestre qui s'excite furieusement, le clavecin qui nous la joue techno, le tout à 190 à la noire. Deux minute vingt-sept d'hystérie collective, après, on prend une douche et dodo.
La 790, comme sur le premier CD que j'ai écouté, sait ici faire la part des choses. Il nous analyse le tout, range bien tout comme il faut et on y retrouve nos petits. Bien que lissant le tout, il ne démotive pas la fureur de cet
impétuoso.
Simplement, il le rend lisible. Et très très musical.
(Là, à ce stade de mon écoute, je suis obligé de faire une pause, parce que c'est l'heure du bouquet final de "oh la belle bleue", et j'entends plus rien. En plus, à cause du bruit, mon chat est agrippé au plafond, les yeux exorbités, total hystérique, on dirait une punk.)
CD 8 : B. Biolay & sa coupine (Home)
Là, j'ai le SACD.
Ici, c'est une version multi-canal, et moi, je n'ai pas le multi canal. Je veux dire que, selon l'équipe de Labomatic, ils ont
pensé cet album pour le multicanal.
Bon, ok. Tant pis.
Mais je teste : couche CD, PUIS couche SACD stéréo.
Et là, je reste sur ma faim : pas de grande différence. C'est produit sur ProTool, tripatouillé de partout, ceci a sans doute à voir avec cela...
Passons alors à...
CD 9 : Handel : La Marga Abbandonata (Il Complesso Barroco), dir. Alan Curtis, avec médemoizelles Kermes et Beaumont au chant.
Un SACD, encore.
J'aime l'opéra et le chant lyrique. Ce que je n'aime pas, c'est quand ça vrille, quand ça énerve. Et souvent, ça énerve parce que c'est tronqué, que ça colle au bits (pardonnez l'expression), quand il y a de la dureté.
La couche CD n'échappe malheureusement pas à cette antienne : ça gave rapidement. Ça tire quand il faut lisser, et je ne m'en sors - en général -, qu'en baissant un peu le volume... ou en me passant un vynile (et bé oui, j'ai pas un système de riche avec un Halco et des Adriatis, moué, faut que j'en garde un peu pour la bouffe et le loyer (et le chat) !).
Qu'à cela ne tienne, je tente la couche SACD.
Là, c'est ébourrifant : du reste, je ne sais même plus comment ça s'écrit tellement je suis immédiatement enchanté.
Il y a là ce qu'il manquait auparavant : cette douceur, cette définition. Le SACD, pour l'opéra est loin d'être anecdotique ! Toutes les nuances y sont enfin rassemblées, rien n'est criard, tout est maîtrisé, je serais chanteuse lyrique, j'exigerais carrément par contrat que
tout mes enregistrement soient en SACD !
Quant à l'image stéréo, j'avais lu ici le terme "holographique", et je confirme cette sensation.
Que du bon.
CD 10 : J.-S. Bach : Christmas Oratorio (par The Neerlands Bach Society)
Je me finis avec ce double SACD que je redécouvre : une orchestration richissime, des arias, des chorals, des recitatifs, bref, de quoi succomber. Et je succombe.
Ici encore, un image digne de ce nom, et surtout, SURTOUT, de l'air !! De l'air pour cette partition particulièrement surchargée !! Bravo, carton plein, cette platine, que j'avais prise à condition d'écouter au gars qui la vend d'occase, je la GARDE !
Un conseil néanmoins pour la mise en œuvre : offrez-lui un bon ampli à lampe, ou un transistor chaud, et des câbles à la hauteur. Je crains en effet que cette 790 ne soit, sur un système déjà sec, par trop analytique.
Mais avec mon ensemble, c'est extraordinaire.
En résumé, je rejoins les qques avis donnés plus haut : fluidité, subtilité, et néamnoins dynamisme. En
un mot : élégance et musicalité.
Ah merde. Ça fait deux.
Bonnes écoutes,
A+ !