lone wolf and cube a écrit:et encore plus a l acheteur himself d apprécier a sa juste valeur son matos , dans tout ce que cela a de subjectif dans les goûts et couleurs de tout un chacun
Exact
Sauf que le néophyte ne dispose que de peu d'informations et de repères.
Et que cette subjectivité à outrance, affichée et entretenue, permet à beaucoup de faire passer des vessies pour des lanternes, ce qui arrange tant de monde.
Donc, si c'est au lecteur qu'il revient de se faire une idée au delà des questions de forme, et à l'acheteur "himself d apprécier a sa juste valeur son matos", il convient probablement qu'il n'oublie pas de garder à l'esprit qu'avant tout, bien au delà de la passion de la musique, il s'agit d'un marché, avec des intérêts colossaux.
Inversement, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit, sans quoi nous aurions vite fait de glisser d’une logique de compromis à une pensée relativiste...!
Les goûts et couleurs ont traits à l'art, c'est-à dire la musique, ou l'image.
Le matériel permettant leur reproduction, en revanche, est avant tout une réalité technique, et financière, qui peut, ou non, traduire un certain niveau de sérieux ou de compétence.
Les meilleurs constructeurs entrent dans une logique de compromis, très réel, puisque nous sommes sur terre, et que le budget n’est pas illimité.
Cependant, cette notion de compromis ne peut pas tout justifier, et en particulier de nombreuses enceintes ou électroniques conçus, au mieux, avec un manque évident de compétence ou de moyens (ou les deux), si j'en crois mes oreilles.
À ce sujet, je cite Thierry Soveaux (Diapason 506, septembre 2003):
« L'intérêt pour nous n'est pas alors de chercher à neutraliser certains défauts trop évidents par l'emploi d'une électronique ou d'un câble compensateurs, réclamés, hélas!, par nombre de produits médiocres ou parfois trop capricieux, mais plutôt de déterminer dans quelle mesure l'enceinte ne s'éloigne guère d'un axe qualitatif: celui du 'bon chemin', garant dans le meilleur des cas d'une sorte d'universalité. »
Il s’agit alors de distinguer ce qui relève du domaine de l’association, et donc du goût et des couleurs (chaque matériel pouvant avoir son propre trait de caractère, dans le cadre de ce droit chemin, ‘garant dans le meilleur des cas d'une sorte d'universalité’) et de la compensation (combinaison de matériels déficients, tentative de compensation d’un défaut, rédhibitoire, par un autre, ce qui au final ne peut que dégrader très nettement la musicalité de l’ensemble).
De la logique du compromis à celle du relativisme, du domaine de l’association à celui de la compensation, de la question du meilleur chemin à celui des goûts et des couleurs, il y a des pas à ne pas franchir, sauf à justifier n’importe quoi ...
Cdlt
