Themisto a écrit:syber a écrit:Ceux qui ont participé à ces tests - dont moi, puisque tu sembles me lire attentivement - ont relevé ce que nous avons appelé le
paradoxe des Kangourous. C'est même moi qui suit à l'origine de l'ABX3 sur ce point (plus très sur du n°), après avoir employé en son temps l'expression (toujours de mémoire) : je suis devant une
contradiction. On a constaté un paradoxe ou une contradiction, on a fait des hypothèses, on les a testé ... : démarche saine et constructive. Comment faire autrement ? On aimerait que cette démarche de saine curiosité non dogmatique soit partagée. Elle ne l'est pas. Soit ! Dont acte !
On en arrive à constater sur ces débats des stratégies d'évitement d'une rare sophistication, d'une telle sophistication que l'on finit par soupçonner leurs auteurs de mauvaises intentions. De quoi parle t-on en fait : 4 ou 5 personne ont écouté deux amplis en égalisant les niveaux et n'ont pas entendu de différence. La belle affaire que voilà !
Ces mêmes personnes, ou presque, ont écouté de la même façon trois pré-amplis : ils n'arrivaient pas différencier deux des préamplis et en revanche arrivaient à différencier le 3° des deux précédents. Les mesures des bandes passantes des trois pré-amplis montrent que celles des deux premiers sont identiques et que le 3° à une bande passante irrégulière à cause de la présence d'harmoniques.
Heuuu... j'ai pas suivi
: quel paradoxe ?
Et je n'ai pas compris le passage des "débats des stratégies d'évitement d'une rare sophistication"... sincèrement. Tu peux donner un exemple pour comprendre à quoi tu fais allusion, stp ?
(le reste est compréhensible, il y a que la première phrase du deuxième paragraphe que je n'arrive pas à accrocher au reste, c'est gentil de préciser)
Le paradoxe est que l'on identifie des différences flagrantes dans ses écoutes quotidiennes et que l'on n'arrive plus à identifier une fois mis en place un protocole d'écoute un peu rigoureux.
Tu noteras que je ne parle même pas d'ABX comme protocole d'écoute rigoureux, puisque l'ABX ne peut intervenir
qu'après une phase d'écoute libre durant laquelle on cherche à identifier une différence. Une fois cette différence identifiée, l'ABX, si il réussit, ne sert qu'à valider indubitablement que la différence est réelle.
C'est vraiment un point important à bien saisir, si d'aventure cela n'était pas clair pour toi ; ce que j'ignore.
Donc le débat se radicalise entre des gens qui contestent l'ABX (alors que je viens de le montrer, la plupart des CR sur ce sujet ne portent
que sur des écoutes libres, puisque l'ABX n'a pas été possible ! ) et des gens qui se disent, en tout cas je parle pour moi : "ça à l'air intéressant, essayons !"
Et au fur et à mesure qu'un groupe réalise ce genre de tests sur HCFR et essaiment un peu sur d'autres forum, je suis désolé de le constater, le débat se radicalise de plus en plus et le niveau de contradiction des opposant atteints des niveaux de rhétorique d'une rare sophistication (j'ai lu les mots philosophie, cancer, tumeur, épistémologie : on se sent tout petit à lire des choses pareilles, non ? Si ça se trouve on a fait une bêtise en procédant à ces tests ? En tout cas, c'est l'impression que ça donne !
) et de l'autre côté, ceux qui ont mis en pratique ce protocole d'écoute ont acquis une expérience concrète, pratique, ont enrichit leur réflexion sur la façon dont on entend et l'importance de la culture et de l'apprentissage dans l'écoute.
Je suis navré de le dire, mais les lignes ont bougé du côté de ceux qui ont pratiqué ces tests car ils ont multiplié leurs expériences d'écoute et elle restent figés de l'autre.
Quelle est cette réflexion ? Sans vouloir trop me répéter, je dirais qu'après six ABX et plusieurs matériels testés, j'ai compris
tangiblement, concrètement, j'irais même jusqu'à dire physiquement car une sensation d'écoute passe par le corp et pas seulement par les oreilles qu'une des origines probable de ce que nous appelons la contradiction ou le paradoxe du Kangourou (heu
ça va ? Tout le monde suit ? Les Kangourous, c'est le petit nom charmant dont s'affuble le groupe qui participe à ces tests
),
vient du fait que les niveaux sonores ne sont pas alignés entre appareils (amplis par exemple).
Crois-moi, ce n'est pas rien que d'avoir compris cela !
Une seconde réflexion qui me vient suite à ces nombreuses écoutes - conjuguées à des rencontres de professionnels - c'est qu'il est raisonnable de penser que deux amplis conçus loyalement par leur constructeur dans une logique HiFi (reproduction de Haute Fidélité), de puissances comparables, écoutés à un niveau sonore compatible avec un environnement "domestique" et alimentant des enceintes dont l'impédance ne descend pas en dessous de 3 Ohms, seront difficilement discernables l'un de l'autre une fois leurs niveaux sonores alignés.
Je sais que cela choque certaines personnes. Cela aurait été également mon cas il y a encore quelques mois, imprégné comme je finissais par l'être malgré moi par le folklore audiophile. Aujourd'hui quand j'écris ces lignes, je pense : la belle affaire ! Encore heureux, c'est tout de même la moindre des choses ! Comment pourrait-il en être autrement ?
La troisième réflexion qui m'est venu, dans le prolongement de la seconde et après avoir assisté à la mesure des courbes de réponse de trois pré-amplis, c'est qu'il est très probable que deux appareils qui présentent les mêmes mesures sonnent de la même manière.
Nous avions en effet pu à l'époque comparer les réponses en fréquence d'un ATOLL PR 5.1 et d'un CYURUS PréXvs : elles étaient strictement identiques et les deux pré-amplis étaient indiscernables à l'écoute. En revanche, la courbe de réponse d'un pré-ampli SONY (me souvient plus de la référence, mais on peut la retrouver dans les CR des Kangourous) présentait des défauts et cela s'entendait à l'écoute, confirmé par un test ABX.
Voilà ce que je peux en dire ...
Le cancer, les tumeurs et l'épistémologie n'ont pas grand chose à voir avec l'expérience que j'ai vécu, je crois bien ! Je suis surpris que l'on utilise de tels mots pour discréditer ce type d'écoute à niveaux alignés. Quel tabou avons-nous donc brisé pour susciter de telles réactions
En revanche, l'idée de départ qui était de faire un parallèle entre les tests en double aveugle qui ont trait au sens gustatif et au sens auditif est une bonne idée. Je suis persuadé sans en connaître exactement l'historique, que le milieu vinicole a du vivre les mêmes débats que ceux que nous vivons actuellement, avant que ne s'impose petit à petit la validité de ce type de comparaison.
EDIT à répétition = fautes d'orthographe à répétition