» 27 Mai 2021 20:34
Personnellement, je n'affirme pas que tu as un défaut, mais je pense que ce n'est pas le cas de ton installation et des réglages que tu as adoptés.
Dieu me préserve de la surdité et de la malentendance et je ne prétends donc pas avoir ton expérience malheureuse du sujet, mais il y a quelque chose de très intéressant dans ce que tu viens d'écrire : tu écoutes beaucoup de musique classique.
Or, contrairement au rock ou à la pop, qui n'ont pas de niveau sonore de référence, ce n'est pas le cas de la musique classique. Un grand orchestre symphonique, on sait quel bruit cela peut produire : il suffit d'aller en écouter un en concert. Un piano solo, on sait quel bruit cela peut produire : il suffit d'aller écouter un récital. Un quatuor à cordes, idem. De grandes orgues, idem. Un chœur, idem. Etc...
L'affirmation d'aimer écouter "FORT" ce genre de musique, avec de "bonnes basses", montre qu'il y a un problème dans l'installation. La connaissance intime du bon niveau d'un orchestre, d'un instrument ou d'un groupe d'instruments, d'une voix humaine projetée par un chanteur qui sait se servir de son corps et de son souffle, connaissance procurée par la possibilité d'aller écouter ces musiques en vrai, incite en principe naturellement à écouter les enregistrements de telles musiques non pas plus fort que nature, ni moins fort que nature d'ailleurs, mais à un juste niveau : un niveau familier, vraisemblable, sur lequel il faut peut-être accepter de faire certains compromis si on écoute certaines choses (symphonies de Mahler, de Chostakovitch, ...) en voulant les écouter chez soi comme si on était au premier rang, mais pas forcément si on aborde la question de la reproduction de ces œuvres sous un angle plus subtile tenant compte de la distance apparente de la prise de son. Et ce juste niveau est en principe d'autant plus facile à trouver que l'équilibre entre les sons graves, médiums et aigus dépend du niveau de reproduction des enregistrements, car l'oreille (en bon état, certes) n'a pas la même sensibilité à toutes les fréquences selon leurs niveaux sonores respectifs et on ne peut donc trouver le bon équilibre, l'équilibre qui dépend des intentions du compositeur et des musiciens, que si on écoute au bon niveau (ou autour du bon niveau), ni moins fort, ni plus fort. À moins bien sûr que le preneur de son et le producteur aient complètement bâclé le travail de création du phonogramme.
Et cela est vrai quel que soit l'état de son audition : on va écouter un concert avec des musiciens en vrai avec les mêmes oreilles que celles avec lesquelles on écoute un enregistrement de ces musiciens ou d'autres musiciens qui jouent un répertoire identique dans des conditions comparables. La dialectique entre le vrai et le reproduit est donc toujours possible quel que soit l'état de ses oreilles.
Si on se croit obligé d'appliquer des corrections aussi importantes que celles que tu as fixées malgré un niveau d'écoute élevé, cela peut, certes, être un moyen de retrouver un son fantasmé, par nostalgie de ce qu'on pouvait entendre et qu'on n'est plus capable d'entendre en raison d'une détérioration de son audition. Mais cela peut aussi être le symptôme que quelque chose ne va pas du tout dans la chaîne et en premier lieu les enceintes.
Cela est absolument anormal d'appliquer, par rapport au médium/haut médium (500 Hz, c'est près du la3), 10 fois plus de puissance à 30 Hz et plus de 10 fois plus à 16 kHz, là où, en classique, il n'y a en principe plus grand chose à entendre.
Soit c'est un signe de panne, et les enceintes ont vraiment un gros problème et pas seulement leurs boomers, soit c'est la qualité intrinsèque des enceintes dans leur globalité qui n'est pas bonne du tout.
En classique, en musique naturelle, il n'y a en principe pratiquement pas d'énergie à 16 kHz. En revanche, en pop, en rock, je n'en suis pas si sûr et multiplier par 10 la puissance envoyée dans les tweeter à 16 kHz avec ce genre de musiques, surtout si on les écoute à fort niveau, n'est pas forcément une bonne idée pour préserver ces hauts-parleurs.