syber a écrit:A - Certains acheteurs se décident très rapidement sur la bonne tête du vendeur.
B - Certains acheteurs écoutent le dernier vendeur qui parle.
C - Certains acheteurs sont paralysés par la peur de mal faire et font discrètement un sondage auprès de leur patron.
D - Certains acheteurs font durer les négociations sur de très longues périodes et demandent à refaire les devis plusieurs fois. Ils reviennent régulièrement sur le dossier.
E - Certains font des tableaux récapitulatifs très complets et comparent caractéristiques par caractéristiques plusieurs produits pour sélectionner le meilleur rapport qualité/prix.
F - Certains "englobent" la situation et font une analyse multi-critères, souvent de manière inconsciente : perception de qualité globale, rapport qualité/prix, qualité du service, image de marque, pérennité de la marque, etc ...
G - D'autres méthodes ...
Dans les derniers ABX que j'ai faits sur du mp3 (réussis), j'ai parfois employé la méthode A : répondre selon la première impression. C'est une méthode assez risquée, mais qui peut être fiable à condition de bien la maîtriser. Le danger, c'est que la barrière qui sépare l'imaginaire du réel est invisible pour notre esprit. Il est donc nécessaire d'avoir une idée préalable de l'endroit où elle se trouve dans nos perceptions (évaluée sur de précédents testts, ou tout simpelment en entraînement "pour de faux"), et de veiller en permanence à ne pas passer en-dessous. En vérifiant de temps en temps sur l'écoute des références A et B, c'est jouable.
Cette méthode est adaptée pour les différences diffuses, qui n'affectent pas un paramètre en particulier.
La méthode B mène directement à l'échec. Cela consiste à se dire que X ressemble toujours le plus à la dernière référence, A ou B, qu'on a écoutée.
La méthode C dépend évidemment du score de la personne sur qui on copie ! Si on est seul, cela peut aider à diminuer le stress... ou pas. Moi si j'étais stressé par le regard de mes voisins, je ne serais pas davantage rassuré de les savoir en bas à attendre que j'ai fini pour venir voir mon score !
La méthode D revient souvent chez moi. Elle peut mener à la confusion totale. J'ai l'impression que c'est un peu ce que faisais fafa sur les trois premiers essais des câbles. L'écoute de X2 est revenu trois fois, et après X3, ça a été l'abandon.
Chez moi ça marche, mais avec des pauses. Des fois, quand on a la tête saturée par la répétition des mêmes notes qui tournent en rond des dizaines de fois, il faut "tirer la chasse" : silence. Et on ne pense à rien. Après une minute de silence, les notes paraissent toutes neuves et on peut continuer. Mais dans l'ensemble, le test va de plus en plus lentement. Il m'est arrivé d'avoir besoin de pauses d'un quart d'heure sur certains tests difficiles. J'ai même mis plus d'une heure, je crois sur le test de simulation de Non-Oversampling DAC (réussi). Je reviens sur l'écoute de A et B après une pause, et les différences ne sont toujours pas là... alors j'attends encore sans faire jouer de musique. De temps en temps je réécoute un A/B pour voir si c'est revenu...
La méthode E marche super bien pour les tests de codec de type mp3, car ils ont tendance à introduire des défauts ponctuels sur certaines voix seulement. On passe au crible, mentalement, toutes les fréquences, jusqu'à ce qu'une d'entre elle apparaisse affectée. Probablement pas ce qu'il y a de mieux pour des tests d'amplis ou de câbles, qui vont plutôt déformer l'ensemble du message (sauf si l'ampli sature ou déphase...).
La méthode F est hyper, hyper difficile. Tout dernièrement, pour la première fois, j'ai réussi à faire des ABX en écoutant simultanément deux critères... A réserver aux chefs d'orchestre (ou aux pros de la méditation bouddhiste).
gism a écrit:C'est plutôt quand tu fais une écoute comparative du type : j'écoute A pendant 10 secondes. Je retiens très fort ma respiration et je branche très vite B en espérant ne pas avoir oublié le son de A. Puis j'écoute B 10 secondes, et je cherche les différences avec A.
Ceci est pour moi la pire procédure d'évaluation audiophile que tu puisses imaginer (si tu cherches des différences de nature subjective). Enfin, la pire après les tests en aveugle !
Cela génère souvent une saturation complète de l'attention, en effet. Cela fait un peu comme quand on fixe une image sans détourner les yeux. Par persistence rétinienne, on finit par ne plus la voir.
Front 242 a fait un morceau qui fonctionne sur ce principe : Born to Breathe, sur l'album Angels vs Animals. La même séquence de bruit est répétée en boucle une bonne centaine de fois pendant quinze minutes. Au début, on l'entend qui se répète à l'identique. Et puis au bout de plusieurs minutes, on finit par ne plus l'entendre. Ensuite, il se passe des choses bizarres. Elle semble se modifier. On a l'impression que de nouveaux sons sont introduits, ou qu'il y a plus de grave. Cela se produit à un moment ou le cerveau revient à l'attention de quelques détails qu'il avait occultés pendant les minutes précédentes. Et pourtant, la séquence est toujours répétée à l'identique.
J'avais oublié l'existence de ce morceau, c'est ta remarque qui m'y a fait penser. C'est un exercice assez difficile à faire en pratique. Sur des enceintes, je pense que le voisinage viendra défoncer la porte avant qu'on arrive au bout. En famille, c'est n'est même pas la peine d'y penser. Au casque, l'effet est maximal, seul allongé dans le noir. Avec juste le son comme stimulus. En fait, je pense que l'écoute de ce morceau en entier dans ces conditions peut nous apprendre beaucoup sur notre perception de sons répétés, comme dans un test ABX. Cela peut être intéressant, mais si on on fait ça en réunion, cette fois, on aura VRAIMENT l'air d'une brochette de malades mentaux
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Gism, on peut combattre ce problème dans un test ABX par la concentration. Si on se laisse entraîner par le son, au fur et à mesure qu'il arrive, cela trouble beaucoup l'attention. Il vaut mieux anticiper : on réfléchit d'abord à ce qu'on va écouter, et ensuite, on lance la lecture.
Mais en pratique, il ne faut pas oublier qu'on écoute d'abord dans des conditions normales. Et qu'on fait des ABX sur des différences qu'on entend dans des conditions normales. L'écoute répétée de 10 secondes qui se suivent s'éloigne de ces conditions normales. La difficulté est d'avoir conscience que notre perception est altérée par ces conditions. Une fois qu'on s'en aperçoit, c'est du gâteau. Comme on n'a aucune restriction d'extrait à écouter ni de durée, il suffit de revenir, toujours sous ABX, à des conditions d'écoute, de durée, et de répétition normales.
On n'est jamais prisonniers d'un protocole. On a le droit d'écouter comme un veut. La difficulté est simplement de faire bon usage de ce droit.
grand x a écrit:-il n'y a pas de différences,
-il y a des différences, mais les écoutes ABX telles qu'on les a menées ne les ont pas mises en évidence (durée des écoutes, choix des enregistrements, appareil testeur,...),
-il y a des différences, mais les écoutes ABX ne permettront pas de les mettre en évidence (faut rien écarter)
Bonne analyse.
Je dirais que si nous sommes dans le cas 1, nous devrions, à force de pratiquer l'ABX, finir par le reconnaître en écoute normale. A force d'identifier de fausses différences et de les éliminer de notre esprit, il ne restera que les vraies.
Si nous sommes dans le cas 2, à force d'entrainement et de recherches de bons extraits, enceintes ou conditions d'écoutes, nous finirons par réussir les ABX. Il faudra cependant pour qu'ils soient statistiquement valides travailler en maximum sur des sessions d'essais, et n'enregistrer nos scores qu'une fois bien entraînés. Cela implique d'éliminer tout succès se produisant pendant les entraînements de nos résultats officiels. Sinon, les statistiques sont pipées, et on peut extraire du hasard des faux succès.
Le cas trois me laisse perplexe. Si on élimine un à un tous les facteurs qui troublent l'écoute et qui, dans le cas deux, nous empèchent de réussir, on va finir par se heurter à la seule différence irréductible entre l'ABX et l'écoute normale, qui est d'écouter "sans savoir". On aura alors prouvé que le son d'une chaîne n'existe pas sans la connaissance préalable de celle-ci.
En fait, les facteurs comme l'effet de groupe, la fatigue auditive, l'analyse mentale etc, qui nous empècheraient de réussir dans le cas deux, ne sont jamais totalement irréductibles. Le tout est de savoir s'il y en a qui sont tellement contraignants qu'on n'arriverait jamais à s'en débarrasser en pratique. Ce serait un cas 2 insoluble.
Je suis en train de récapituler tout ce qu'on peut envisager de faire pour une seconde rencontre, mais il y a un problème : vous postez plus vite que je n'arrive à lire
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