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Une partie de livre

Message » 01 Déc 2018 12:52

Boc21 a écrit:Vous avez déjà lu la république de Platon ?
Le passage le plus faible, on pourrait même avouer : "le plus complètement con" est celui où Platon constate l'idiotie des dirigeants de la cité...lesquels laissent ses citoyens se reproduire quand ils le veulent alors que si ils connaissaient "la bonne équation", ils sauraient quels jours sont les plus adaptés pour obtenir la génération de citoyens les plus cultivés ou les meilleurs guerriers.
Ce n'est pas seulement de la connerie, c'est de la folie pure digne d'une secte.
Bizarement on en parle peu dans les amphithéatres ou dans les colloques platonniciens :lol:
Les ingénieurs sociaux qui font chier avec leur mise en équation de réalités humaines sont à mon avis plus fous encore.
Parce que cela pourrait finir par marcher.


N.B. Détrompe-toi: on en parle énormément — c'est même l'un des points de passage quasi obligatoire de l'interprétation de Platon (décrit-on cette Cité conforme à la justice pour la réaliser ou au contraire pour en montrer le caractère “invivable”? ou encore: la “vraie” théorie est-elle du côté de la suite décadente des États, ou du côté de la cité parfaitement juste, avec sa mythologie obligatoire)…… Déjà Montaigne le dit (quelque part, je cite de mémoire): voyez Platon, chacun le tire à soi……
La dénonciation des ingénieries sociales est en réalité monnaie courante en philosophie politique, mais peu de gens lisent Leo Strauss, Aron ou Castoriadis :idee:

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Longtemps je me suis casqué de bonne heure…
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dub
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Message » 03 Déc 2018 11:24

Image
Le cloporte est frappé d’une malédiction : les Wolbachia, des bactéries parasites, transforment les mâles en femelles. Le sort de la chenille du papillon n’est guère plus enviable. Elle héberge la larve d’une guêpe qui jour après jour la dévore de l’intérieur. Quant au gammare, petit crustacé des étangs, c’est le ver Microphallus qui s’empare de son cerveau et le rend complètement fou. Bienvenue sur terre. Bienvenue dans le monde des parasites, pique-assiettes et autres profiteurs. Impossible de leur échapper, ils sont partout et prennent toutes les formes : vers, virus, bactéries, microbes, mollusques, crustacés, insectes et même oiseaux. Et chacun a ses petites manies. Celui-ci manipule le comportement de ses hôtes, celui-là les bourre de toxines assassines quand tel autre s’occupe de régler tous les détails de leur vie sexuelle. Ces interactions dans le monde du vivant prennent souvent des aspects ingénieux ou rocambolesques qui défient l’imagination. Christine Coustau et Olivier Hertel présentent ainsi des histoires savoureuses où parasites et parasités s’affrontent dans une lutte dont l’enjeu est simple : survivre.
:bravo: :bravo: :bravo:
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Message » 03 Déc 2018 11:41

Wolbachia, pourvu que je chope pas ce truc :o

Cela semble intéressant. C'est bien écrit ?
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Message » 03 Déc 2018 15:21

Ils y parlent des gilets jaunes? :idee:
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Message » 26 Déc 2018 17:01

Pour Boc21:
COLLAPSOLOGIE

collapsologie1.jpg
collapsologie1.jpg (78.15 Kio) Vu 1639 fois


Une autre fin du monde est possible. La collapsologie, ou science (transdisciplinaire) de l'effondrement de notre civilisation thermo-industrielle, est un concept inventé par Pablo Servigne et Raphael Stevens, développé en 2015 dans leur premier ouvrage, "Comment tout peut s'effondrer".

Dans ce nouvel opus, les auteurs, qui affirment que cet effondrement est proche, enfoncent le clou en avançant l'idée,étrange de prime abord, que ('accepter est une nécessité, qu'il faut faire le deuil de notre monde actuel. "C'est se donner l'occasion de bien vivre ce qu'il nous reste a vivre, c'est-à-dire paradoxalement de s'ouvrir a des chances de créer autre chose".
Pour les auteurs, donc, imaginer l'avenir est un projet excitant, mêne si sa construction ne sera pas facile. Ils préconisent de réaliser un profond changement de conscience, de miser sur l'entraide, sur l'altruisme, mais surtout d'opérer un grand rapprochement avec le vivant.
Cet ouvrage, au final assez optimiste, met en lumière des pistes de réflexion et des idées pour permettre a tous de participer a l'émergence de ce qui arrive.

H. C. Pablo Servigne, Raphael Stevens et Gauthier Chapelle, Seuil, 336 p., 19 €.
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Message » 28 Sep 2019 8:34

Homo biologicus

Grâce à un état des lieux des connaissances et des concepts en biologie, le neurobiologiste Pier Vincenzo Piazza incite à regarder Homo sapiens différemment.

Psychiatre et neurobiologiste, Pier Vincenzo Piazza est un spécialiste des addictions. Dans ce livre décapant, il propose de nous débarrasser de l'une d'elles: la dépendance au sentiment de supériorité. En effet, nous, humains, nous sentons supérieurs aux autres organismes vivants: nous serions la seule forme de vie composée d'un corps et d'une âme! Cette idée est entretenue par les religions et par notre bon sens: nous considérons comme invraisemblable le fait que nos expériences quotidiennes, nos changements d'humeur et nos agissements « puissent être expliqués par la seule biologie».
Or ce point de vue est faux. Pier Vincenzo Piazza, qui a dirigé le Neurocentre Magendie de Bordeaux, rappelle que les comportements de plus en plus complexes, «jusqu'alors chasse gardée de l'esprit », dépendent du cerveau et sont expliqués par les récents et nombreux travaux en biologie.

Les scientifiques ont commencé par la découverte des bases biologiques du plaisir, de la peur et de l'agressivité. Puis se sont intéressés aux relations à la mère, aux effets des structures sociales ou à la confiance en l'autre... Le point essentiel, sur lequel insiste l'auteur, est que la biologie n'est pas déterministe, mais probabiliste: un gène donne bien une protéine, mais sa fonction peut être très différente, notamment selon le contexte présent et les expériences passées. Ainsi, la protéine qui sert de récepteur aux neurotransmetteurs de type endocannabinoïdes, comme le principe actif du cannabis, peut modifier l'activité des neurones. Mais pas seulement! Elle peut aussi déclencher la fabrication d'autres protéines ou produire de l'énergie en fonction de l'endroit où elle se trouve.

Cette nouvelle compréhension du cerveau suggère que notre conception de nous-mêmes n'était rien d'autre qu'une forme de « prescience inconsciente de nos mécanismes biologiques ». L'auteur nous invite alors, avec impertinence, à repenser notre manière de juger, réglementer et traiter nos comportements, comme les excès alimentaires, la consommation de drogues, notre versatilité politique... Il nous pousse à mettre en doute notre prétendue supériorité par rapport aux autres êtres vivants, ce qui devrait servir à «nous faire développer une qualité dont nous manquons sincèrement: le respect ». Une lecture revigorante!
Mathias Germain
Pier Vincenzo Piazza, Albin Michel, 416 p., 22,90 €.
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Message » 30 Sep 2019 11:14

le livre est probablement tres bien mais le resumé est vraiment mal ecrit....
jujulolo
 
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Message » 02 Oct 2019 21:59

La Fabrique du crétin digital
cretin2.jpg
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Le ton du titre annonce bien l'esprit du livre: dénoncer vivement l'influence néfaste des écrans sur les enfants et les adolescents, tout en analysant la fabrique de l'information grand public à ce sujet. L'auteur y dresse un état des lieux de la recherche et dénonce le décalage entre l'information primaire et celle qui est diffusée auprès du public. Car c'est bien cette étape qui met Michel Desmurget en colère. Trop souvent l'information primaire est travestie par les médias ou certains experts.
Sous un prétexte fallacieux d'équité, deux positions peuvent être mises sur le même plan, alors que l'une émane d'une littérature scientifique abondante faisant consensus et l'autre d'un point de vue marginal, parfois miné par les conflits d'intérêts. Si la plume de l'auteur est acérée, c'est parce qu'il est inquiet pour les enfants.
Quelques chiffres résument bien la situation: dès 2 ans, les enfants occidentaux passent chaque jour près de 3 heures devant un écran; entre 8 et 12 ans, cette durée atteint 4 heures 45, puis passe à 6 heures 45 entre 13 et 18 ans. Avec des effets délétères avérés sur le développement, la réussite scolaire, le sommeil, les relations sociales et la santé. Une lecture qui ne laisse pas indifférent.

Michel Desmurget, Seuil, 432 p., 20 €.
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Message » 12 Mar 2020 19:58

The Demon in the Machine
Paul Davies
Allen Lane, 2019, 172 p., £10.

Qu'est-ce que la vie? À cette question récurrente, le physicien Paul Davies apporte une réponse fondée sur la notion d'information.

En 1944, le physicien Erwin Schrödinger publie What ls Life? Dans cet ouvrage, il avance que les gènes doivent être constitués de grosses molécules codant des informations à partir desquelles les organismes vivants se développent. Les biologistes Francis Crick et James Watson lui donnent raison quand ils découvrent, en 1953, la structure de l'ADN. Mais, au XXI' siècle, la question centrale de Schrödinger reste toujours sans réponse.

Personne ne sait définir ce qu'est la vie ou, pour le dire autrement, ce qui fait qu'un organisme est vivant. Bien que certains chercheurs aient tenté leur chance en s'appuyant sur la notion d'information, ils ont buté sur le manque de clarté de cette dernière. Puisque l'information n'a de sens que pour une entité déjà vivante - qu'est-ce que serait en effet de l'information dans un monde inerte? -, cette approche conduisait notamment à une explication quelque peu circulaire.

C'est toutefois en approfondissant la signification de cette notion que le physicien britannique et écrivain scientifique prolifique Paul Davies tente à son tour d'apporter un nouvel éclairage sur ce qu'est la vie. Le « démon » du titre est celui inventé, en 1867, par le physicien James Clerk Maxwell dans une célèbre expérience de pensée, où un être minuscule (le démon), grâce à l'information qu'il a d'un système physique, est capable de le faire évoluer contre la seconde loi de la thermodynamique qui stipule que son entropie (ou degré de désordre) ne peut que croître.

Analysant la postérité de ce paradoxe, ainsi que les liens entre la théorie de l'information, la mécanique quantique et la biologie, Paul Davies en vient à soutenir que l'information n'est pas simplement un ensemble de données abstraites traitées par un cerveau, codées dans des gènes ou analysées par un démon. Elle serait, au même titre que l'énergie, une entité ayant des effets sur le monde et pouvant passer d'un système à un autre. Il montre également que les organismes vivants regorgeraient de mécanismes qui s'apparenteraient à des démons et qui, par les informations qu'ils obtiendraient et perdraient, les maintiendraient en vie. Ces perspectives le conduisent à avancer que la vie serait comme « le démon dans la machine » ou qu'elle correspondrait au flot d'informations qui circulerait dans les organismes biologiques.

L'idée est potentiellement intéressante, mais manque de clarté. Qui plus est, bien qu'il s'en défende, Paul Davies donne un peu l'impression de retomber dans une approche vitaliste, où la notion de «force vitale » aurait été remplacée par celle d'information. Ces défauts n'enlèvent rien à l'intérêt du livre, qui a le mérite de présenter une grande quantité d'informations scientifiques et de réflexions philosophiques sur une question on ne peut plus difficile..

.
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Message » 13 Mar 2020 7:18

ugp a écrit:Mes recommandations de lectures qui font suites à cette année 2018.

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Pour le cygne noir, tu as été précurseur ! Je me souviens d'avoir découvert ce bouquin lors de la crise de 2008, et la en 2020 c'st typiquement ce que nous vivons.
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Message » 16 Juil 2021 10:37

Une curiosité:

CAVANNA, PALÉONTOLOGUE !
Pascal Tassy
Éditions Matériologiques, coll. Variantes. 2020. 174 pages, 19 €

Pascal Tassy, paléontologue et professeur émérite du Muséum national d'histoire naturelle, nous dévoile dans cet ouvrage les grands moments de son amitié intellectuelle avec François Cavanna. Ce dernier, cofondateur de Charlie Hebdo, est décédé en 2014, une année avant les terribles attentats décimant la rédaction de l'hebdomadaire.

Le livre s'ouvre sur une préface bienvenue de Guillaume Lecointre, systématicien et ancien collaborateur de Charlie Hebdo, permettant de présenter les protagonistes. Pour ceux qui en douteraient, les trois se reconnaissent tacitement « comme rationalistes convaincus, laïques, matérialistes et nominalistes en matière de philosophie, athées, rigolards et engagés, amoureux de la langue française ».

Le coeur de l'ouvrage est un savoureux mélange entre récit, anecdotes et vulgarisation. P. Tassy raconte comment, sans vraiment y croire, il invita Cavanna à sa soutenance de thèse portant sur les Mastodontes de la Beauce, via le courrier des lecteurs de Hara-Kiri. C'est bien lui pourtant qui entra quelques instants après le début de la présentation : « Il était là, grand gaillard tout en moustaches et tignasse noires un peu poivre et sel, pas de doute, c'est lui !» Ainsi débuta une amitié longue de quarante printemps entre un homme de 25 ans et un autre de 51.

C'est un Cavanna passionné par la nature et la biologie que le livre dépeint. Ainsi, nous apprenons que le dessinateur admirait le plus
vieil arbre de la capitale planté par Jean Robin en 1601 et que Carl Von Linné a classé dans le genre Robinia qu'il crée en 1753. L'auteur relate les longues promenades de Cavanna au Jardin des plantes, passant devant l'école de botanique et le jardin alpin afin de contempler Nénette, une femelle orang-outan emblématique de la ménagerie.
Les échanges rapportés entre l'auteur et le dessinateur sont parfois de véritables éléments de vulgarisation, comme les passages sur l'anatomie comparée ou les créationnistes. Créationnistes que Cavanna exécrait, et dont il disait que « [les] pauvres démonstrations ne sont qu'enfilades d'ergotages de points de détail, tentatives désespérées de nier l'éclatante évidence ».
Un des chapitres passe en revue quelques problématiques en lien avec la biodiversité et laisse deviner une sensibilité particulière des deux amis au sujet des extinctions animales causées par l'être humain.
L'annexe, représentant un tiers du livre, est la retranscription d'un long et passionnant dialogue entre les deux hommes sur la cladistique, méthode de reconstruction des relations de parenté entre les êtres vivants. Initialement prévu pour remplir une page de la rubrique science de Charlie Hebdo, le projet fut abandonné devant la longueur de l'interview (plusieurs heures !).
L'originalité du livre et l'hommage rendu plairont sans aucun doute aux inconditionnels et admirateurs de Cavanna et aux lecteurs de Charlie hebdo - qui trouveront là une importante source d'anecdotes -, mais aussi aux amateurs de science et aux curieux qui se laisseront tenter.

Valentin Bellée
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