Voici une illustration du propos. Ci dessous une simulation aboutissant à trois courbes de gain en fréquence de sortie d'un filtre passif de type Butterworth du second ordre (circuit LC), utilisé dans un ampli de classe D classique (tel que celui que j'ai réalisé tout récemment). Le filtre butterworth est généralement choisi car il est linéaire (gain le plus linéaire possible dans la bande passante), caractérisé par son facteur de qualité Q=1/racine(2).
La fréquence de coupure (à -3dB) est espérée à 40kHz: Elle doit être suffisamment basse pour rejeter au maximum les hautes fréquences parasites, et notamment celles issues du hacheur, et suffisamment haute pour laisser passer sans atténuation les fréquences du domaine audible.
L'impédance Z du HP simulé est simplifiée par une résistance de 4r en série avec une bobine de 100µH, ce qui est assez proche du comportement réel d'un tweeter aux hautes fréquences. En effet, le problème de comportement du filtre se situe aux abords de la fréquence de coupure (donc 40kH ici), la fonction de transfert d'un tel filtre s'écrit H=1/(1+(jw*L/R)+L*C*(jw)^2), ou R étant la résistance de charge du filtre en question:
En rouge, c'est la courbe idéale, obtenue avec une résistance de charge purement ohmique de 4Ohms, en bleue la courbe obtenue avec des valeurs de L et C calculées pour une l'impédance de charge réelle à la fréquence de coupure, en jaune la courbe obtenue avec les mêmes valeurs de L et C obtenues dans le premier calcul (R=4Ohms), mais qui tient compte de l'impédance réelle du HP sur la totalité de la bande de fréquence (je rappelle que ne tiens pas compte des facteurs mécaniques du HP, qui modifie différemment le comportement du HP dans les basses fréquences)
La courbe idéale en rouge n'est que pure théorie, et ne se vérifie jamais dans le monde réel, en tout cas sans corrections appropriées. Dans mon cas, pour l'ampli que je viens de réaliser, j'ai juste ajusté au mieux les valeurs de C pour limiter le pic à la fréquence de coupure, sans atténuer significativement la bande passante dans le domaine fréquentiel audible. Mais je suis encore loin de la courbe idéale. Certes, le pic de gain se situe au dessus du domaine audible, mais ce n'est pas satisfaisant d'un point de vue électrique.
Une correction passive de l'impédance du HP ne résoudrait à mon sens que le problème du point de vue de l'ampli qui verrait alors une impédance de charge constante (qui n'en est pas un d'ailleurs), mais celà ne changerait rien aux bornes du HP. Un filtre de pente plus raide (disons 24dB), permettrait de repousser un peu plus loin en fréquence le phénomène indésirable, mais ne le résout pas du point de vue électrique.
Une boucle de contre réaction négative post filtrage me semble intuitivement la plus appropriée pour corriger (en partie tout au moins) ce problème, mais celà introduit un risque d'instabilité de l'ampli, car elle modifie la courbe de réponse en phase (à étudier)