Casques Kennerton (màj)

[eric65]

Bonjour tous,
Bonjour Pierre,

C'est sûr, on ne perçoit pas tous pareils les aigus et le haut-médium.

Se méfier aussi de la position des pads du casque pour l'écoute.
Par exemple, l'Odin est plus mat si la casque n'est pas parfaitement centré ; si les oreilles sont collées à l'arrière des pads, ont perd sensiblement dans l'aigu.
Pour ma part, concernant le comparatif Odin / Vali, j'avais trouvé plus de médium et de haut médium avec l'Odin (et aussi plus de présence et de définition dans ce registre) ainsi que plus d'extrême aigu (c'était très net à l'écoute du Triangle). Il se peut que le Vali ait en revanche plus d'aigu que l'Odin, ou alors que l'Odin a une petite matité dans l'aigu (c'est à dire dans la bande de fréquence intercalée entre le haut médium et l’extrême aigu).
Après tout dépend de sa sensibilité propre de son oreille au haut-médium, à l'aigu et l’extrême aigu pour parler de matité ou au contraire de brillance.

Eric

[yacine60180]

Pour ma part, concernant le comparatif Odin / Vali, j'avais trouvé plus de médium et de haut médium avec l'Odin (et aussi plus de présence et de définition dans ce registre)

Le gros point fort de l'ODIN (contre presque tous les casques) est clairement sont medium, surtout sur le VIVA 2A3.

[ajr]

Bonsoir,

Quelles que soient les différentes perceptions générales et détails sonores que nous avons pu percevoir à l'écoute du Vali. Comme le Tour de France, à bicyclette avec Paulette*, s'approche de l'étape actuelle du Kennerton Vali et qu'il sera également près de deux Odin régionaux dans les heures qui suivent.

Aura-t-on la chance de voir cette belle équipe Kennerton sur le parcours des vélos surveillés par des caméras thermiques ?


Bonne soirée.


* qui, chacun le sait, est la fille du facteur qui livre les casques.

[dub]

Champagnole, le Lac St Point et les Verrières sont en état d'alerte — mais pas moi! ouf!

[eric65]

Peut-être, peut-être André.

La densité de Vali et d'Odin, dans l'Est de la France, sans pour autant atteindre celle du public du Tour de France sur les pentes du Ventoux (et du grand Colombier à venir (demain)), dépasse largement celle de l'Amérique du Nord (côte Ouest et côte Est réunis + Canada).
Seuls Moscou et Saint Petersbourg en Russie rivalisent actuellement, en densité de casque Odin + Vali, le grand Est de la France.
Pour l'Odin en Karelian Birch, c'est match nul : l'un est en France (effectivement proche du passage du tour de France), l'autre un peu plus au Nord (à Saint Petersbourg).
Quand aux moteurs électriques des vélos de course, je crois qu'ils sont fabriqués en Pologne (à l'Est également).
Le jour où l'on verra un coureur cycliste du tour de France monter le col du Galibier à 30 à l'heure (et le descendre à 120), sans tourner les pédales, je me poserais alors quelques questions ...

Bon WE (et bon TdF) .

Eric

[eric65]

Bonsoir,

Quelles que soient les différentes perceptions générales et détails sonores que nous avons pu percevoir à l'écoute du Vali. Comme le Tour de France, à bicyclette avec Paulette*, s'approche de l'étape actuelle du Kennerton Vali et qu'il sera également près de deux Odin régionaux dans les heures qui suivent.

Aura-t-on la chance de voir cette belle équipe Kennerton sur le parcours des vélos surveillés par des caméras thermiques ?


Bonne soirée.


* qui, chacun le sait, est la fille du facteur qui livre les casques.

Bonjour tous,

L'accès au village de départ du Tour de France nécessite quelques relations (nb: mon épouse est copine avec la femme d'un des organisateurs du TdF) et de franchir des contrôles de forces de l'ordre très stricts (sécurité oblige).

Ce matin, le 17 juillet, c'était ville de départ du TdF à Bourg en Bresse, pour un périple dans le département de l'Ain qui doit passer par le col hors catégorie du Grand Colombier.
Temps splendide ce matin, pas un nuage, qui me donne envie de chantonner cette chanson fort connue de Charles Trenet, le sursurlendemain de notre fête nationale:

"
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t´ai gardée dans mon cœur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t´aime
Et je te donne ce poème
Oui je t´aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t´ai gardée dans mon cœur
"

Et pour agrémenter cet air guilleret, ci-joins 3 photos de l'intérieur du village départ montrant le beau temps (et la bonne humeur) actuel dans l'Ain ce matin, où l'on entraperçoit, en fond d'image, le très beau monastère Royal de Brou (et son toit bourguignon) qui, dixit Wikipedia est un "monastère bâti à grands frais par la très puissante Marguerite d'Autriche duchesse de Savoie, gouvernante des Pays-Bas bourguignons, marraine et tante de Charles Quint. Elle fit édifier l'ensemble en mémoire de son époux Philibert le Beau" ainsi que deux anciens champions du TdF : Stephen Roche, Irlandais (vainqueur du tour 1987) et un certain Richard Virenque (bien connu comme grimpeur et pour avoir été populaire).

Pour en revenir au fil Kennerton et à nos amis russes ; quand la marque Kennerton sera devenue riche et célèbre, et bien on espère un jour un nouveau team cycliste pour animer le TdF, pourquoi pas l'équipe "Tinkoff-Kennerton" pour concurrencer l'équipe anglaise Sky et le maillot jaune actuel Cristopher Froome.

Bon dimanche,

Eric

[dub]

(suite de la suite)
Le maillon manquant (1): Vali ou HD800?

Le seul intérêt de la comparaison entre le Vali et le HD800, réflexion faite après l’avoir essayée, c’est que les deux casques se situent dans la même gamme de tarifs – je ne suis pas sûr, autrement qu’elle puisse être “utile”. Mais baste! c’est l’été et nul n’a besoin de choses utiles en cette saison.

Commençons donc avec quelques morceaux déjà utilisés lors de la comparaison avec le grand frère, et tout d’abord You’re Under Arrest de Gainsbourg, tiré de l’album du même titre. Avec le Vali, ça “tape” bien et le côté percutant du morceau est bien restitué: on est du côté des quelques casques électrodynamiques ouverts qui, avec le Chroma MD2, le Dharma D1000 et… le HD800, n’ont aucun complexe dans le registre grave et peuvent se confronter sans rougir avec le monde des ortho! J’ai laissé passer un peu de temps depuis la précédente séance d’essais, histoire de me “refaire” les oreilles – en écoutant de la musique uniquement sur mes enceintes – et de ne pas me laisser entraîner par mes propres impressions passées, à supposer que cela soit possible. Mais, à première impression, j’entends toujours ce côté un peu en retrait dans le médium, le haut médium et l’aigu – et j’en suis bien marri et perplexe, mais je ne vois pas comment exprimer la chose autrement. Si j’essaie de préciser ce que veut dire “en retrait”: ça ne veut pas dire “en retraite”, encore moins en congés, en vacances ou absent…

Ça ne manque aucunement de finesse ou de détail, mais c’est comme un léger tassement continu, en particulier sur le haut médium, puis sur le haut du spectre, qui a moins de poids, moins d’impact que ce à quoi je suis habitué (après tout, on n’écoute jamais un morceau – la première fois mise à part – que sur les sédimentations des fois précédentes). C’est un côté plus discret, plus feutré, plus “sur la pointe des pieds” – toutes métaphores qui, je m’en réjouis à l’avance, irriteront les adeptes de la précision. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, sur les enregistrements de Gainsbourg, comme sur beaucoup de ceux de Brel (je me suis repassé Orly) ou de Ferré, on “entend les micros utilisés” – je veux dire que certaines sifflantes, certaines intonations, qui sont accentuées, soit en raison de colorations propres aux appareils employés (ainsi Avec le temps de Ferré tiré de Seul en scène à l’Olympia en 1972), soit, plus simplement, en raison de la proximité trop grande du micro (cas des derniers albums studio de Gainsbourg)… Ce sont ces accents-là qui sont non pas “gommés”, mais moins présents. Cela mis à part, à réécouter ces morceaux sur le Vali, il y a un air de parenté avec l’Odin qui est assez évident et que je n’ai peut-être pas assez souligné lors des essais précédents.

Passons au HD800, avec lequel je m’attends à beaucoup de différences. Ainsi m’attendais-je à devoir tâtonner quelque peu pour équilibrer les niveaux, mais non. En branchement symétrique pour le HE800 et asymétrique pour le Vali, il y a à peine un pouillième à baisser sur ce dernier; en branchement symétrique pour les deux (en utilisant le câble de l’Odin, on passe à quatre ou cinq pouillièmes). Notons que, si j’avais utilisé le Phœnix, j’aurais pu donner exactement l’affichage écran, certes, mais… Mais, si le Phœnix convient beaucoup mieux à mon HD800, dont il tient le registre grave de manière plus tenue et plus consistante, il présente un tout petit côté elliptique (je ne dirais pas “feutré”, car ça serait exagéré, mais tout en souplesse dans le médium), qui convient moins bien au Vali: ton sur ton, c’est plus lassant. Si j’avais choisi mon ampli casque à tubes exclusivement pour le HD800, je n’aurais pas élu le LD-VI+, mais sans doute le VIIIse – mais je l’ai choisi prioritairement pour mon AKG K1000. Et en matière d’ampli, je doute infiniment que la panacée et la recette universelle puissent exister, c’est-à-dire un ampli capable d’accepter tous les casques (depuis les électrodynamiques du genre Dharma ou Grado, jusqu’aux K1000, AMT, en passant par les ortho et les casques à impédance très élevée, et ce, pour ne rien dire des électrostatiques comme mon bon vieux Sennheiser Unipolar 2000) et toutes les sources, et le tout, à tubes, de conception symétrique et en classe A…

Bref, cette parenthèse étant refermée, à ma grande surprise, la différence n’est pas si large que ce à quoi je m’attendais. En particulier, le registre grave du HD800 tient bien la route à la comparaison directe (j’ai refait plusieurs fois des comparaisons directes en repassant certains passages de quelques secondes en boucle), alors que c’est peut-être ce secteur qui frappe par sa réussite sur un électrodynamique. Le HD800 propose une restitution un peu plus sèche et un peu plus aérée que le Vali sur ce registre: je veux dire que les impacts sont un peu plus nets peut-être, avec en contrepartie un peu moins de “poids” spécifique apparent. En revanche, dans le haut du spectre, ça me paraît, de manière évidente, plus aéré, plus net et plus présent. Avec à la clef, des sifflantes et des chuintantes plus accentuées – ce qui, selon les goûts, pourra être perçu comme un désavantage sur certains types d’enregistrements. Pour ma part, je serais bien en peine de “choisir” entre les deux, car, si le Vali propose une restitution globale plus douce et plus fluide que celle du Sennheiser à partir du médium, et un grave plus rond, plus enveloppant, ce dernier offre une signature plus aérée, un peu plus précise et qui “respire” mieux…

La comparaison est-elle “valable” ? – question qui vaut la peine d’être posée, car mon HD800, d’une part, a été recâblé par Pierre Paya via un câble Symbiose en liaison directe, tandis que le Vali ne passe “que” par le câble symétrique “stock” de chez Kennerton (qui n’est déjà pas si mal, comparé au petit câble VanDamme à terminaison mini-jack que j’ai offert à mon Odin, pour le brancher sur un baladeur ou un ordinateur)… Et surtout, mon HD800 bénéficie du tweak “Super Dupont” inventé par notre ami Sorrodje – un HD800 version “S/SD” en somme… Ce qui, à mon sens, ne change rien et change tout, spécialement sur la fameuse question des “défauts” du HD800. Chacun sait que ce casque a la faculté de susciter, chez ceux-là mêmes qui l’apprécient, un rapport amour/haine: on peut l’adorer pour ses nombreuses qualités (je l’aime beaucoup!) et se trouver rebuté par sa version standard en raison de son irritabilité dans le haut du spectre, de sa tendance aux sibilances et brillances (il m’a souvent agacé!). Or, une fois moddé, rien ne change sur toutes ses qualités: précision, aération, image, bande passante large, etc.; – mais tout change sur cette pomme de discorde: une fois tweaké, le HD800 fait tomber mes réticences!

Tout ça pour dire quoi, me demandera-t-on? – Que ça n’est qu’une question de goût et de préférence personnelle. Je ne pense pas qu’on puisse dire que l’un est meilleur que l’autre ou inversement. Le côté “hyper défini” du HD800 pourra agacer ou, au contraire, ravir les uns; – le côté doux et enlevé du Vali pourra séduire les autres, ou, réciproquement, être perçu comme ennuyeux… Mais bon, j’avais prévenu dès le départ que cette comparaison ne servait à rien, alors celui qui se plaint ne peut s’en prendre qu’à lui-même: fallait pas lire!

En réalité les points forts incontestables du HD800 seraient me semble-t-il une image beaucoup plus large et un confort nettement supérieur – pour moi, c’est un modèle du genre avec certains AKG. Mais l’image du Vali est cependant très réussie – on est, faut-il le dire?, au-dessus de la moyenne, et – une fois utilisé le fameux bandeau Kékénerton (j’ai essayé) – son port le rapproche des Beyer, ce qui est donc déjà assez confortable, à condition de prendre le soin de ne pas se coincer les lobes d’oreilles: certains pourront même le préférer pour son côté “ça bouge pas quand j’écoute Status Quo”!

Sur ]Money for Nothing[/i], tiré de l’album Brothers In Arms de Dire Straits (1985), avec le HD800, l’écoute donne, comme d’habitude, dans le spectaculaire, à la fois en termes de bande passante très large, d’image très large en latéralisation, et aussi de sécheresse et de précision des impacts: la caisse claire claque très bien. L’apport du tweak SD, à nouveau (je m’en rends compte depuis trois semaines d’utilisation intensive), me paraît une évidence et pas seulement du ventre: c’est clair, dégraissé, avec une impression d’autorité, de netteté et de rigueur, mais sans le côté “un poil agressif” qu’avait encore il y a peu mon HD800, en particulier sur ce type de morceau. Avec le Vali, la parenté dans le style d’écoute sur le registre grave, en même temps que le côté plus doux dans le médium-aigu et l’aigu, me saute à nouveau aux oreilles. Là encore, que je sois peut-être un peu plus précis: ça me donne une impression d’écoute “descendante”, mais sans doute en raison du côté “en avant” du registre grave, et sans perte – j’insiste – dans le haut du spectre. C’est seulement moins “clinquant”, moins brillant, ce qui me paraît très sensible sur la guitare vers 1’30-1’45. Même si ça m’y “fait penser”, ça n’est pas un HD650, lequel est, de son côté, réellement descendant dans le médium et le haut médium, disons, pour aller vite, à partir de 1000Hz (et ce quel que soit le câble, symétrique ou non, et quel que soit l’ampli utilisé). Ce n’est pas le cas ici: c’est une matité générale, dans le même genre que celle du Sennheiser Unipolar 2000 (pas de comparaison directe possible, car il est branché sur un autre intégré, dans la pièce d’à côté).

Concernant le registre grave, je pense que le Vali descend autant, mais qu’il sonne plus “gras”, un peu plus rond, là où le HD800 est plus “sec”, plus dégraissé (l’un des deux est monté sur pointes). Le Kennerton a, me semble-t-il, je le redis, une tendance générale à “enjoliver” les choses, à moins, évidemment, que ça ne soit le Sennheiser qui, de son côté, les soulignent. Il me paraît donc difficile, pour ne pas dire impossible, de trancher et de dire lequel “a raison” – question qui, du reste, ne pourrait intéresser que ceux qui veulent avoir raison… La différence bien réelle entre les deux casques est bien plutôt de l’ordre de l’écart entre deux styles de restitution. À part son espace sonore plus restreint – et ce à la condition de procéder à une comparaison directe (et à même volume, car si on le monte, tout s’accroît), le Vali présente autant de qualités que le HD800 – ce qui se signale par le fait que, si on quitte la comparaison, les différences s’oublient… Dans cette gamme de tarifs et si l’on se pose la question, il me semble évident que chacun devra faire la comparaison avant de choisir, car, pour le même prix, on a affaire à deux casques de très haut niveau et de styles différents. J’ajouterais pour ma part au panel: le Chroma MD2 (pour ceux que les oreillettes supra-aurales poil à gratter ne rebutent pas) et le HE6 (pour ceux que la nécessité d’un ampli très puissant, ou d’un branchement sur intégré/ampli de puissance via impédanceur n’effraie pas).

Je repasse à Fat Old Sun dans la ci-devant évoquée version du groupe emmené par Gilmour à Gdansk en 2006. L’écoute d’aujourd’hui avec le Vali me fait saisir que celle d’hier était peut-être biaisée par sa proximité avec l’Odin. L’air de famille que j’ai évoqué n’est pas une apparence et les deux frangins se ressemblent vraiment, ce qui, quand on passe de l’un à l’autre, accentue paradoxalement les moins et les plus des deux côtés. Je veux dire que le Vali fera plus facilement “regretter” l’Odin, dont il s’approche énormément. Hier, donc, j’avais l’impression que la restitution du morceau était moins “spectaculaire”, moins “grand show floydien”. Écouté pour lui-même en sortant du HD800, force est de reconnaître que c’est, pour dire le moins, une écoute “grand format”, mais avec un petit côté que je vous l’“enveloppe”, du genre à tout faire passer mine de rien, sans qui dépasse ou vienne agresser les esgourdes – et qui donne envie de monter le volume et de lâcher les chiens (des setters irlandais dans une prairie un beau jour de printemps).

Avec le HD800, on a ce côté plus net et plus précis sur tous les registres, dans lequel tout me paraît beaucoup plus évident: c’est beaucoup moins “enrobé”, plus rigoureux. Les uns, donc, diront qu’il y a moins de matière, les autres, plus de précision. Reste que l’image du HD800 me paraît plus large, même s’il est possible que cela ne tienne qu’aux “distances” ou aux différences entre les différents instruments qui sont à la fois plus faciles à entendre (plus ça “coule de source”), je ne pense pas que ça soit seulement ça, car je perçois les réverbérations plus facilement avec le Sennheiser et je les entends moins subtiles sur le Vali. Là aussi ça donne envie de monter le volume et de lâcher les chiens (mais cette fois, des labradors en bordure d’étang en plein été).

Je reviens à Sorry Angel de notre Gaingain des eighties. Avec le HD800, j’ai presqu’envie de dire: « enfin une écoute digne de ce nom avec ce casque ». Donc: vive le tweak de Sorrodje! On a à la fois beaucoup d’espace, des guitares bien placées, à différentes à distances – et beaucoup de proximité sans trop d’insistance sur la voix. C’est Gaingain qui nous la susurre à l’oreille, avec à peine un soupçon de mélodie, esquissée par la manière de moduler sa diction. Ça n’est donc pas seulement parce qu’il a fait très chaud en ce début de juillet que j’ai passé beaucoup de temps avec le HD800 sur les oreilles, mais aussi parce qu’il est enfin “au poil”. Ça plus un grave vraiment bien tendu, bien exploré, ça le classe haut dans le palmarès et il faudra aller taper dans les gros modèles de certains ortho et de certains électrostatiques pour avoir plus et mieux. Avec le Vali au début on se dit, c’est du kif (en plus d’être un kif). Mais non. Si on creuse, le petit retrait ou la petite matité dont j’ai parlé introduit une euphonie différente: c’est plus souple, plus suave ou plus onctueux. Comté printanier affiné 18 mois en cave au mont de Joux, d’un côté, – Mont-d’or crémeux d’hiver, fait dans le canton de Vaud avec écorce d’origine, de l’autre! Je veux dire que sur le Vali, la basse sonne plus ronde et plus ample – en revanche les plans latéraux sont moins larges et plus étroits : les guitares viennent de moins loin. Ce qui procure une écoute nettement plus intimiste, mais pas moins impactante qu’avec le HD800. Ce dernier est plus ciselé, sans agressivité, et claque plus sec (si c’était un Savagnin, il viendrait de l’Étoile, si tu vois ce que je veux dire).

Sur ce morceau spécifiquement goûtu, si je devais réellement choisir, je serais bien en peine de me décider. Je pense que ça ne dépendrait que de critères extérieurs comme le confort (supérieur pour moi avec le HD800, même une fois le bandeau changé sur le Vali). Sans compter, évidemment, le rabais consenti, car je m’arrangerais pour mettre deux vendeurs différents en concurrence sauvage (histoire de suivre la mode contemporaine qui a cours en Europe)!!

Passons maintenant à une écoute, qui n'est pas mon genre, et purement destinée à faire plaisir à hyucca: Déshabillez-moi de Gréco, tiré de l’album Gréco à l'Olympia (1992), époque vers laquelle j’avais eu la chance de pouvoir aller l’entendre donner son récital. Pour ce qui est d’une voix donnant une leçon de sensualité, on sera, je pense, servi! Le Vali donne une ambiance très “music-hall” (“musicale” avec des tentures à tons chauds). Et là, si je m’écoutais (et si y’en avait pas des pour venir insister que je te me fasse des CR!), je passerais bien à la playlist dans laquelle j’ai enquillé toutes mes chansons préférées de ladite belle chanteuse. Conclusion, dit-elle: « déshabillez-moi! pourtant c’est clair quoi! et vous: déshabillez-vous! » – je ne vais pas obéir, mais bon… Je ne serais pas étonné que hyucca, de son côté………

Avec le HD800, rien à faire, c’est plus clair et plus aéré, ça donne une scène plus large, plus live, en raison d’une restitution plus vive à mon goût. Mais la voix ne perd rien de sa chaleur: un comble, me dira-t-on, pour un HD800… Je ne suis, du coup pas sûr, que ma comparaison ait un sens, car je n’aurais peut-être – sans doute pas ? – pas eu la même impression sur un HD800 « out of the box »… Sachant que faire l’essai d’un 800SD doit relever de la tentative vouée à l’échec, plus encore de l’avoir en comparaison directe avec le Vali…

Mais bon, c’est l’heure de la pause café, gâteaux, jus de fruits etc. Bref, entracte: je vous laisse une petite demi-heure faire vos petits besoins; soyez sages et je reviens.

Cdlt

[kéké 26]

Ayez ! !!!

[yacine60180]

Tu es trop fort Eric!!!!!!!!!!

[dub]

(fin de la suite de la suite)
Le maillon manquant (2): Vali ou HD800?

Or, donc, trois quarts d’heure plus tard (désolé pour le retard, tu vas comprendre: ) et une fois bien humecté d’une large part de clafoutis aux cerises et vanille, arrosée d’une bonne tasse de café puis deux oranges moulinées pour rincer le cochon, je m’y remets en changeant de registre.

La plage 1 de La Folia de Savall (je sais, je me répète, mais c’est comme ça). Ce qui me frappe, c’est à nouveau l’effet “quasi-3D” dont le HD800 est capable. Les percussions du début, qui devraient être loin devant, sont seulement un peu plus haut et plus loin sur les côtés, le tout avec une superbe aération, aucun stress, aucune sibilance et une grande sérénité. On se dit que “c’est fait pour”. Avec le Vali, côté image, selon moi, ça se confirme: il y en a “moins”. C’est certes une belle image, ouverte à l’horizontale, mais moins large. En revanche, même si persiste cette impression de moins d’insistance dans le haut, ça n’est pas frustrant, même en comparaison avec la restitution ciselée et au cordeau du HD800. C’est seulement un peu moins précis, un peu moins aéré. Je pense que le phénomène tient sans doute à un haut médium un peu en retrait et à moins d’impact ou de dynamique dans l’aigu, car la réverbération continue à me paraître moins facile à entendre, moins évidente.

Le Volume I des Makrokosmos, plage 1 du 8° volume de la Crumb Complete Edition éditée chez CD Bridge: l’atmosphère sombre et mystérieuse, mais aussi l’emphase sont bien restituées. Les “coups de tonnerre”, vers 1’03 par exemple, tapent juste: ça donne un coup au cœur. Il faut le souligner, peu de casques sont capables de restituer à la fois la majesté et l’ampleur de ce morceau. Avec le HD800, la main gauche de Robert Shannon me paraît moins appuyée, et moins large qu’avec le Vali. C’est peut-être plus réaliste dans la mesure où les contrastes me paraissent mieux mis en relief: on, sur le Vali, une sensation analogue d’impact, mais légèrement amoindrie et, d’autre part, le registre grave est un peu moins en avant sur le HD800. J’aurais bien donné un lien vers qobuz, pour découvrir ce morceau, mais l’écoute est en accès restreint (crotte de crotte — et en plus ils ne font pas Bridge Records à la vente).

Plus funèbre encore: de Chostakovich, le Quatuor à cordes n°11, qui date de 1966 – un demi-siècle. Il rigolait décidément pas tous les jours le Chosta… comme quoi, être musicien sous le règne de Staline, à part pour les musiques de film et encore, c’était pas ça. Sur HD800, on a une superbe entrée du violoncelle et de l’alto et, décidément, une fois “dompté” par tous les moyens actuels, ce casque est superbe: allez écouter l’intégrale de ses quatuors dans ce petit coffret des Fitzwilliam vendu à pas cher, et revenez me dire sur quels morceaux vous entendez, au loin, pépier des oiseaux…

Le Vali donne aussi une écoute de grande classe: simplement, j’ai l’impression de m’être avancé de 5 ou 6 rang dans la salle quand j’entends le violoncelle, et d’être resté à ma place pour écouter les violons, qui sont un peu moins brillants, un peu moins incisifs. Mais bon, pour écouter du quatuor, je ne me mets jamais dans les premiers rangs, mais plutôt, disons, dans le premier tiers de la salle. Laquelle est rarement un gymnase de plusieurs hectares: et donc, côté image, pas besoin du light show du Pink Floyd. J’ai enchaîné directement avec le Quatuor à cordes No. 11 en Fa m de Bartók, dans la version chez DG, mais cette fois, le premier quatuor et le début – que j’ai finalement laissé couler tout au long. Et là, j’en viens à me demander si je ne pourrais pas préférer le Vali, car il ne manque rien au sentiment d’urgence et à la fièvre qui animent ce morceau. Voilà un casque diablement euphonique et très charmeur, auquel on se laisse prendre, un peu comme son grand frère – comme si, dans la longue chaîne de l’évolution des casques à travers les âges, on avait mis le doigt sur le maillon manquant entre le HD800 et l’Odin!

Et bon, pour finir l’après-midi, un peu de Jazz: le morceau Sigmund Groid de Jeff "Tain" Watts, plage 4 de l’album live Detained At The Blue Note (2004). Celui-là non plus, toujours pas disponible chez qobuz…… Mais bon, la réédition de 2007 se trouve pour trois fois rien sur à ma zone, donc… Superbe ambiance de club de jazz, cuivres brillants, mais qui restent chauds, percussions profondes et amples: pour ce type de musique, le Vali peut être un vrai coup de cœur. D’un autre côté, la restitution plus aérée, plus transparente du HD800 donne une vie, une impression d’“y être” – ce qui peut aussi s’entendre comme une différence d’acoustique dans la pièce, comme si on y avait changé de place. Ça pourrait être une idée: avoir les deux casques pour pouvoir changer de place dans la salle quand on va au concert chez soi…… Voir, avec l’Odin, avoir les trois, de façon à avoir tous les maillons de la chaîne évolutive! Et bon, fin de l’essai, car, pour tout dire, j’ai décidé de réécouter tout l’album: les comparaisons, c’est bien gentil, mais dans le fond, c’est chiant, et plus pour moi que pour toi, tu peux me croire!

D’ailleurs, une fois l’album fini, je suis allé me resservir du clafoutis!

Cdlt

[yacine60180]

Bravo Eric, je commence à bien te connaitre et sans l'avoir écouté je sais comment sonnent le VALI et le Mod SD du HD800. Merci beaucoup.

[kéké 26]

Merci Eric. ....

[sle]

Oui merci

[Nono]

j'ai chaud pour toi Dub ! mais merci pour cette lecture !

[eric65]

Merci dub (Eric).

CR une fois de plus instructif et plaisant à lire !

Bel hommage au HD-800 tweaké Super-Dupont (SD) que tu fais, qui apparaît, présenté comme tel, comme bien plus sympathique (car manifestement moins irritant dans l'aigu (pour certains)) que la version stock de l'HD-800.

Sinon, il est possible que l'appréciation du Vali et de l'HD-800 SD change suivant l'ampli utilisé.

Le Vali serait plus onctueux (avec plus de matière) que l'HD-800 (comparativement plus sec).
L'HD-800 serait plus précis (et plus analytique) que le Vali, révélant ainsi plus facilement les détails et l'atmosphère sonore.

Peut-être qu'un amplificateur à transistor, assez sec et transparent, avec une faible résistance interne de sortie, conviendrait mieux au Vali qu'à l'HD-800 ; inversement, un ampli à tubes, plus moelleux et riches en timbres, avec une résistance interne plus élevée, serait mieux adapté à l'HD-800 qu'au Vali ?

Sinon, pour moi, avec l'ampli utilisé à l'époque (Rudistor RP8K-VT et Luminare), l'Odin reste plus précis et défini que le Vali, tout en conservant plus de matière et d'onctuosité que l'HD-800 (stock).

Dans la chaîne de restitution des sons, je placerai l'Odin entre le Vali et l'HD-800 ou entre le LCD3F et le Stax SR-009.

Le rendu de l'Odin changera aussi suivant l'ampli utilisé (transistor ou tubes, voir hybride), mais tous les amplis seront "utilisables" ; en cela, je pense que l'Odin, avec ses limites inévitables (il est loin d'être le meilleur en tout), est plus polyvalent dans l'écoute que tous les autres casques cités - aussi bien pour le matériel utilisé en amont (ampli en particulier) que pour le type de musique écouté - en particulier comparé au Vali et à l'HD-800 qui sont, quand à eux, à la fois complémentaires (ou différents) et ainsi dire, plus "spécialisés".

Vali, HD-800, Odin (et aussi HE-6, Abyss, HE-1000 et 009) sont tous de très bons élèves (si bien accompagnés) ; certains seront premiers de leur classe en plusieurs matières (parfois de loin), mais le plus régulier de tous, pas forcement le meilleur, mais le plus souvent dans le peloton de tête, reste àmha l' .... (à mon goût, il faut le préciser ).

Bonne soirée.

Eric(65)