Bonjour,
Après quelques jours passés en son enrichissante compagnie et pendant qu'il va reprendre son - Tour de France - en se rendant chez
dub qui en connaît un rayon, je vais livrer mes impressions d'écoute avec le Vali.
Pour l'influence, l'éclairage que cela doit avoir sur ce que je recherche pour reproduire la musique, il me paraît important de préciser que j'ai baigné dans un environnement musical et artistique dans le domaine familial (chant lyrique, piano, un peu de guitare acoustique) et professionnel (orchestres symphonique, de variété, à cordes, ainsi que les plus célèbres interprètes instrumentaux de musique classique et artistes de variété français et internationaux).
Quant à mon premier choc audio, probablement pendant le Festival de Jazz sur la Croisette de 1958, dont on peut retrouver l'intégralité des enregistrements sur
http://www.ina.fr, ce fut un concert de
Quincy Jones, Big Band et superbes choristes dans l'ancienne salle du Palais des Festivals de Cannes.
C'est donc probablement pour toutes ces raisons que je me suis aperçu que mes tendances audio vont vers les enceintes et casques neutres, fidèles, transparents, avec une belle scène sonore.
Donc, voilà, après avoir signalé que la première réflexion qui vient à l'esprit lorsqu'on sort le
Vali de son étui est : il est lourd !
Puis, après étude sous toutes ses coutures, comme tous les autres casquophiles qui l'ont déjà eu en pension, on constate qu'il n'est très sérieusement fabriqué qu'à partir des seuls métal, bois et cuir, que le câble est à l'avenant, les oreillettes aussi confortables qu'un fauteuil Club et on se dit qu'il devrait traverser les années sans encombre.
Ensuite, qu'il est très simple à régler et qu'il doit facilement s'adapter à chaque morphologie crânienne (perso:taille casque moto et panama
![:P](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_razz.gif)
57/58). Puis, comme le
Kennerton Vali se fait très rapidement oublier une fois sur la tête et parce que c'est bien pour cela qu'il a fait le voyage: en avant la musique.
Pour ce test, il sera accompagné des
Rega Planet/
Rega Mira 2 et ampli de casque
Creek OBH-11. Il aurait pu bénéficier des services d'un
Oppo HA-1, mais comme celui de
jacko * est en phase de passage en version SE, cela n'a pas été malheureusement possible, pas plus qu'un avis supplémentaire qui aurait été certainement intéressant et bienvenu.
http://www.hdfever.fr/2016/06/13/test-o ... -audiocom/Bon, sans surprise puisque mes IEM
Kennerton Jimo se comportent très bien et que les IEM
Algiz n'étaient pas en reste une fois branché sur cet ampli de casque. Le traditionnel CD qui lance toujours mes tests audio :
Vivaldi, concerti pour hautbois, basson et cordes/Alfredo Bernardini/L'Armonica e l'invenzione (Astrée-Auvidis/ingé son : Nicolas Bartholomée) permet de constater que le
Vali est respectueux du son du hautbois, que le son des violons n'est pas tronqué et qu'il est reproduit sans la moindre acidité ou autre accident de parcours.
D'autant plus qu'il bénéficie d'une excellente base, que ce soit pour la reproduction d'œuvres orchestrales, de musique baroque ou instrumentale comme une sonate pour piano, on constate également que l'édifice sonore est très solide sans pour autant se laisser aller à la rudesse.
Quant aux cordes, frottées, pincées, elles sont offertes avec beaucoup de justesse, de délicatesse mais très loin de toute mièvrerie.
On ne s'ennuie jamais avec le
Vali. Il sait rugir mais aussi minauder, comme par exemple avec le duo des chats de
Rossini.
Ainsi, après le deuxième sur la liste -
Prestige Audio-Vidéo n°3 - avec essentiellement des extraits musicaux du label Passavant, s'enchaînent plusieurs autres CD de tests ou Diapason d'Or.
Pêle-mêle et avec autant de répondant et talent :
Bach - Toccata et fugue en ré mineur - (
belle proximité avec l'instrument dont on perçoit bien la soufflerie),
Vincent Bidal Trio,
Emmanuel Chabrier - valse n°2 pour deux pianos -,
Chœur d'hommes La Débandade,
Xavier Martin - La vie pastorale -, spécialement pour
dub, - Le voyage de Gulliver -interprété par l'orchestre de Franche-Comté,
Tango Nueve, - clochettes et sonnailles -.
Prestige n°5 : bossa nova, Jazz, chanson française de Prévert à Jobim,
Mozart - Sonate KV406 - Rachel Podger/Gary Cooper (Chanel Classics). Diapason d'Or de mars 2016 :
Beethoven - Symphonie n°5 allegro con brio - (
impact, bel étagement des pupitres) DHM,
Reger - Quintette avec clarinette - (
superbe, détails et finesse ), Sharon Kam (Berlin Classics),
Lambert - Ma bergère est fidèle - (
voix, instruments reproduits avec justesse et délicatesse ) Cyril Auvity (Glosa),
Royer - L'aimable - (
avec de la matière, quel aigu ! )Jean Rondeau (Erato),
Chabrier - L'étoile - (
belles scène et stéréo ) , orchestre philharmonique de Lyon dirigé par J-E Gardiner,
.
Puis, certains des extraits musicaux précédement évalués sur des colonnes [color=#00BF40]Contour 3.0 Dynaudio, sont ensuite écoutés sur les ensembles
Stax SRM-727 II ,
SRM-252S,
SR-009 et
SR-207 branchés sur un lecteur
CD Rega Jupiter.
En particulier sur les CD suivants enregistrés par
Igor Kirkwood qui, je le souligne, utilise depuis très longtemps des casques Stax pour son travail :
-
Liszt - Via Crucis - (avec J-C Pennetier, Vox Clamantis/ label Mirare).
-
Mare Nostrum, Discantus (Warner Classic).
-
Chopin, nocturnes par Pascal Amoyel (Calliope). (
bels équilibre du clavier et assise, beaux aigus ).
Ainsi qu'avec d'autres que je connais très bien et que j'utile souvent ou toujours pour ce genre d'exercice :
-
Canteloube : Chants d'Auvergne par Maria Bayo (Auvidis). Pastourelle - La delaïssado -.
-
Penderecki : Un requiem polonais avec l'orchestre philharmonique de Varsovie dirigé par A. Wit. Lachrimosa.
-
Mirror Canon (Beethoven sonate pour piano op.111).
De la façon dont a été capté l'instrument, on peut avoir le nez près des cordes ou l'avoir carrément dans celles-ci comme par exemple avec les IEM Earsonics Velvet.
-
Vivaldi : Les quatre saisons - Carmignola (Sony Music) (Brillant Classics).
On sent très distinctement les effets de la sève printanière avec le Vali.
-
De Aeternate. Carlos Mena/Ricercar Consort (Mirare). ingé son Nicolas Bartholomée.
-
Brahms : concerto pour violon par Janine Jansen (Decca).
Superbe introduction orchestrale, puis, on attend le venue d'un très beau violon qui arrive tel qu'on l'espère.
-
Mahler : symphonie n°10 par le Wiener Philharmonic. dirigé par Daniel Harding.
Et, beaucoup d'autres encore constitués de pièces de clavecin, de clarinette, de piano, de voix et d'orchestres.
A ce stade, force est de constater que nous sommes face à deux monde différents.
Alors, Mister Wells lequel va gagner ?
Ben, avec de la musique classique, du Jazz, de la variété cool, c'est indubitablement le monde
Stax qui l'emporte. Pas tant en matière de respect, fidélité des timbres des instruments, que, quel que soit l'ampli ou le casque
Stax utilisé, parce que la scène sonore est beaucoup plus large et, surtout, profonde avec ces casques japonais et plus particulièrement le SR-009.
Pour illustrer cela, j'utiliserais la métaphore suivante : si, à la place de fréquences, les notes des instruments étaient constitués de cellules, je dirais que celles produites par le monde
Stax comportent davantage d'éléments (détails), qu'ils sont mieux étalés sur la largeur et en plusieurs couches (profondeur). Puis, surtout et c'est très important, car cela permet de mieux les discerner, les détailler, qu'il y a beaucoup plus d'espace au sein même de chacune des cellules qui constituent cet ensemble d'éléments.
Tandis que celles du
Vali, même si justes et belles, sont un peu moins nombreuses et plus serrées entre elles.
Le hautbois, les cordes, les voix proposés par le
Vali, c'est très beau, mais souvent un peu surdimensionnés.
Tout cela est flagrant sur des CD comme Les Marquises de
J. Brel (entendu plusieurs fois en spectacle) et s'accentue lorsque la prise de son n'arrange rien.
Cela se confirme tout autant sur quelques extraits musicaux d'origine russe, qui m'avaient pourtant fait déclarer que les IEM
Kennerton Algiz avaient dû être spécialement fabriqués dans le but de les reproduire:
-
Moussorgski : Sans soleil par Evgueni Nesterenko (basse) et Vladimir Kraïnev (piano) Melodiya.
-
Tchaïkovski ; le jour rayonne par Marjana Lipovsek (mezzo-soprano), E. Leonskaja (piano) Orfeo.
-
Tchaïkovski : Elena Obraztosava/ Vaja Tchatchava (Melodiya).
Dans ces trois cas, les voix sont très belles, expressives dotées d'une belle tessiture, les aigus des voix superbes de maîtrise et de souplesse, le piano plutôt bon. mais, c'est avec un
Stax qu'on obtient un vrai bel équilibre, des détails en plus et des pianos qui font plus vrais dans tous les cas.
Néanmoins, pour reprendre la formule utilisée par
cleriensis, s'il y a un domaine où le
Vali en impose, c'est lorsque ça envoie du bois. Ce qui n'est d'ailleurs pas réservé qu'à certaines musiques récentes, puisque ça peut aussi se faire avec des extraits d'orgue, comme par exemple :
Bach , prélude et fugue en ré mineur, ou autre belle connivence, avec Mars (Les Planètes) de
Gustav Holst par Karajan.
Donc, si le quotidien est fait de Dark Side of the Moon et autres
Pink Floyd,
Massive Attack (ceux là, ils se sont produits il y a quelques années à l'endroit où j'écoute très souvent mes Jimo
![:wink:](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_wink.gif)
),
Snow Patrol, de BOF telle celle de
Drive. Le
Vali est une bien belle pierre qui vous fera rouler vers le plaisir et le bonheur.
Avec
Eric Bibb & Friends, çà roule encore. En revanche, l'univers électrostatique complaît beaucoup mieux au concert -
Harry Belafonte at Carnegie Hall -.
Enfin, ce matin, tous branchés sur le
Creek OBH-11, dernier test en compagnie des
Sennheiser Urnanite XL (de type fermé) et
Beyer DT-911 mené à l'aide d'extraits présent sur le Hors-série Diapason - 15 prises de son de rêve - et notamment :
Anonyme :Tambur tambur, Doulce Mémoire/Astrée-Auvidis,
Santa Cruz : Jacaras, Astrée-Auvidis,
Offenbach : Les contes d'Hoffmann avec Catherine Dubois, José Van Dam et Roberto Alagna, Erato. Celui-ci confirme à nouveau que le
Vali gagnerait à agrandir le soundstage qu'il propose et que malgré ses immenses qualités sonores générale: grave musclé et solide, détails, timbres (véracité et densité), rapidité, dynamique qui en fait le meilleur casque antimorosité que j'ai pu écouter jusque là. Il n'en demeure pas moins qu'un
Beyer DT-911 offre dans certains cas plus d'espace pour s'exprimer à la musique et qu'il en est parfois paradoxalement de même pour
l'Urbanite XL pourtant de type fermé.
D'ailleurs, pour les fans de l'instrument, les meilleures castagnettes sont reproduites par le
DT-911 car, vu la dimension de celles que propose le
Vali, on imagine déjà celle des biceps de la danseuse de flamenco.
Donc voilà, après en avoir ajouté que les CD suivants ont également été sortis en cette grande occasion :
-
Sara K & Chris Jones - Live in Concert - Stockfish.
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Alison Krauss & Union Station - Rounder/Universal.
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Voce Ventu & Mieko Miyazaki - Tessi Tessi - label daqui.
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Ray sings, Basie swings - Concord records.
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Patricia Barber - Mythologies - Blue Note.
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Christy Baron - Steppin' - Chesky Records.Sonu Music.
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Ballaké Sissoko et Vincent Segal - Musique de nuit - Sony Music.
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Rokia Traoré - Bowmboï - Indigo.
-
Ewen Carruthers - When Time turns around - Stockfish.
Que leur écoute permet de conclure que celle du
Vali a provoqué de bien belles satisfactions sonores et quelques sensations fortes. Puis, par la qualité de sa fabrication, les très belles et généreuses qualités acoustiques auxquelles il permet d'accéder, que le
Vali doit certainement faire partie des tous meilleurs casques actuellement en vente.
Mais, que pour ce qui me concerne, si j'aurais bien évidemment pu envisager de n'avoir que ce Kennerton, je ne le troquerais toutefois pas contre un des Stax, qu'il pourrait cependant éventuellement venir compléter si j'envisageais de ré-envoyer plus souvent du bois.
Bien musicalement.
PS: un nouveau grand merci à Pierre pour m'avoir permis d'évaluer le Kennerton Vali qui va donc bientôt repasser par Nîmes avant de repartir chez
dub dont le matériel d'écoute au casque et l'expérience sont bien plus grands que ce dont je dispose.
* nous sommes à cinq minutes de véhicule à moteur l'un de l'autre.