Commençon, politesse oblige, par l'invité : le Klinger Favre.
Outre sa présentation, d'office puis-je regretter l'absence de télécommande
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si pratique avec le Musical Fidelity ... Je suis un grand fénéant on ne se refait pas. Il part donc avec un sérieux handicap, m'obligeant à lever mes fesses pour ajuster le volume.
Cela étant souligné, venons-en au principal : le résultat.
Ce qui frappe dès les premières notes jouées, c'est le naturel du message distillé. Et ceci d'une extrémité du spectre à l'autre ... Je retrouve avec soulagement la finesse et et le filé des aigus du Look Audio, conférant une présence charnelle des interprètes. Tout comme le SE 300B, le medium est très riche donnant de la matière à chaque instrument, chaque voix, les timbres et grains sont tout aussi bien restitués. Je ne pensais pas qu'un transistor pouvait à ce point titiller les meilleurs tubes dans leur propre jardin ...
Et là où le Klinger Favre se distingue de l'ampli à lampes, c'est dans le bas du spectre. Non pas que le Look Audio était défaillant dans le domaine, loin s'en faut, mais là, le grave est ici tenu d'une main de fer, lui donnant une tension que le SE 300B ne pouvait pas revendiquer. Les graves sont tendus, modulés, propres. A tel point que j'ai pu enlever la ouate qui bouchait les events du bas des Klipsch (pour éviter les raisonnances de la pièce) devenus inutiles.
En comparaison, je me rends compte, à présent, que le 300B est un peu coloré (ce qui n'est pas forcément un défaut, quand les couleurs sont belles ...) en bas.
Point étonnant, le Klinger Favre ne semble pas être très sensible à la phase. C'est le premier ampli avec lequel j'ai eu un peu de mal à déterminer, à l'oreille, s'il est en phase ou hors phase.
Concernant la structure de la scène sonore, là aussi bonne surprise, le Klinger Favre fait quasiment jeu égal avec le Look Audio dont c'est un point fort indéniable. Ceci avec une platine, excellente, mais dont la largeur et la profondeur de la scène sonore ne sont pas des points forts ... La scène, donc, est vaste et se développe bien au-delà des enceintes (bien que sensiblement moins qu'avec la 300B) et la profondeur est correctement restituée malgré la disposition de mon système qui ne s'y prête pas forcément bien. Le Klinger Favre permet même deressentir plus d'aération entre chaque source sonore, ceci étant vraisemblablement dû au grave plus propre qui ne prend pas le dessus sur les autres registres.
C'est un ampli avec lequel il faut passer du temps pour bien apréhender toutes les qualités. Il n'est pas de tout démonstratif, il est juste, droit. A chaque enregistrement sa propre vérité ... C'est passionnant de redécouvrir disque après disque avec, à chaque fois, quelques découvertes jusqu'alors ignorées. De temps en temps, également quelques déceptions quand la prise de son est moyenne.
Avec cet ampli, la source doit être irréprochable tant il ne cachera aucun défaut venant d'elle. Le mariage avec le CD2 est plutôt heureux.
Les Klipsch, dans tout ça ?
Elles expriment là tout leur potentiel, pleines de vie, elles restituent une reproduction grandeur nature tout étant très nuancées et rafinées. Leurs détracteurs devraient venir y jeter une oreille.
Bref, beaucoup de qualités pour cet ampli qui les cache bien ... Le Musical Fidelity, plus petit, mais plus lourd et bien plus beau risque d'avoir fort à faire pour relever le défi.