[Ep.I] Igor Kirkwood Visite d’un studio pas comme les autres
2. L’emplacement des enceintes
Le mois dernier, nous avons testé quatre enceintes de la même gamme, disposées de façon traditionnelle dans un local classique.
Les résultats obtenus étaient prévisibles : meilleurs avec les modèles supérieurs en technologie et en prix.
Mais ces performances peuvent être grandement améliorées ou affaiblies en modifiant le positionnement des enceintes dans le local.
C’est ce que nous étudions ici.
Les mélomanes croient trop souvent qu’en achetant très cher un ensemble de reproduction musicale, ils achètent ipso facto la qualité. Grave erreur : le résultat peut être aussi désastreux qu’une symphonie jouée dans une église gothique ou des concerts exécutés dans des salles trop sèches, prévues pour le théâtre.
Il faut savoir aussi que si les constructeurs d’enceintes s’échinent à produire des éléments ayant une réponse en fréquence comprise entre plus ou moins 3 décibels, les salles d’écoute, elles, amènent souvent à une horrible courbe de réponse, de plus ou moins quinze décibels d’amplitude. C’est à travers cette loupe déformante que le mélomane écoutera la musique.
Apparaît donc l’intérêt de posséder un bon local, puis d’essayer de l’adapter et de positionner correctement les enceintes. En effet, dans une même salle d’écoute, il existe plusieurs possibilité de rendu sonore d’une paire de haut-parleurs. Certaines sont bonnes, d’autres mauvaises. Le positionnement, voilà un investissement peu coûteux à réaliser pour améliorer une installation.
Avec les quatre enceintes (…) que nous connaissons bien maintenant, essayons de refaire l’écoute comparative du mois dernier en modifiant à chaque fois la position de l’enceinte la plus chère, de façon à savoir s’il vaut mieux acquérir une enceinte plus chère, ou s’il vaut mieux effectuer un nouveau positionnement (ou les deux).
Enceinte 1 versus enceinte 2
Pour ces écoutes l’enceinte 2, plus performante, a été placée en position défavorable, à même le sol.
La conclusion est que l’enceinte 2 est à peine meilleure que l’enceinte 1 bien positionnée et que le prix à payer pour l’enceinte 2 ne saurait être justifié si elle devait être mal placée.
A cet égard, les mini enceintes, de part leur faible encombrement, peuvent être plus aisées à positionner de façon optimale.
Cela rejoint un conseil souvent donné sur HCFR : mieux vaut une paire de petites biblios bien placées qu’une paire de colonnes s’il n’est pas possible de les placer correctement !
Enceinte 2 versus enceinte 3
Avec la même méthodologie, la même conclusion se vérifie, avec un écart encore plus grand en faveur de l’enceinte 2 au détriment de l’enceinte 3.
Enceinte 3 versus enceinte 4
Une fois de plus, avec la même méthodologie, la même conclusion se vérifie : l’écart en nettement en faveur de l’enceinte 3.
Conclusion
Après cette série d’écoutes (…), il est à espérer qu’aucun lecteur méticuleux ne laissera se perdre ainsi la qualité d’une bonne enceinte par un défaut de placement.
(…) La qualité de l’écoute au concert dépend en partie de la position du spectateur, comme la qualité d’écoute d’une enceinte dépend essentiellement de sa position dans la pièce et de la position de l’auditeur.
L’ enseignement majeur, évidence souvent répétée sur HCFR mais pas si souvent lue et écoutée si on en juge par le nombre de filières ouvertes est qu’il y a deux positions à optimiser dans une pièce d’écoute : celle des enceintes et celle de l’auditeur.
Les scans des textes originaux :
gallery/image.php?album_id=86&image_id=1733
gallery/image.php?album_id=86&image_id=1734
gallery/image.php?album_id=86&image_id=1735
gallery/image.php?album_id=86&image_id=1736