Dossier HCFR test de toiles de vidéoprojection Xtrem Screen

Dossier HCFR test de toiles de vidéoprojection Xtrem Screen

Comprendre les évaluations et mesures image

 

Évaluer des toiles de vidéoprojection est un processus qui implique des protocoles d’évaluation précis et rigoureux. Il faut effectuer des mesures, mettre la toile à l’épreuve de différents contextes d’environnement et vérifier la présence d’artefacts à partir de mires et de scènes de films.

Je vais vous expliquer ici ce qui a été fait et en quoi correspondent les différentes mises à l’épreuve.

 

Le kit de test et la toile témoin

Les études des toiles n’ont pas été faites sur la base de simples petits échantillons. Nous avons disposé (un grand merci à XTREM SCREEN) d’un kit presque grandeur nature composé d’un cadre complet permettant de tester des toiles sur une base visible de 2m. Ainsi de vrais tests visuels ont été possibles.

En plus des toiles à tester, XTREM SCREEN nous a fourni la toile témoin indispensable. Cette toile blanc mat au gain de 1.0 et sans incidence colorimétrique, servira de référence. Comme l’objectif est de mesurer l’incidence des toiles, leur gain etc. on ne peut pas se passer de la référence de la toile témoin.

 

XTREM SCREEN ABSOLUTE Reference White 1.0
Aspect : Blanc mat
Gain : 1.0
Angle de vision : 176°
Epaisseur : 0,39 mm
Poids : 500 g/m²

 

Le kit écran en place dans la salle de banc d’essai. L’ajustement de l »optique du vidéoprojecteur a été fait au mieux afin de centrer le flux lumineux.

Le matériel de mesure

Le premier outil nécessaire aux mesures est bien évidemment un vidéoprojecteur.

Étant donné que nous retiendrons les écarts de mesures entre les toiles et la toile témoin, le vidéoprojecteur en lui même est sans réelle importance.

Afin de normaliser l’étude, j’ai créé un profil sur la base du BT.709, D65, gamma 2.2 et 157 nits constaté sur la mise en œuvre. Sans correction particulière vu que ce qui nous intéresse sont les différences de mesure entre la toile témoin et les autres toiles. Les données brutes ne pouvant rien démontrer en réalité.

Notez que la puissance lumineuse n’est pas fondamentale mais doit permettre d’effectuer facilement les évaluations. Cette puissance lumineuse sera modulée suivant les tests d’artefacts.

Suivant le type de mesures j’ai utilisé deux sondes :
-Une Xrite/Calibrite Display3 disposant des profils précorrigés Chromapure Pro 3. Cette sonde servira aux mesures de gain.
-Une Klein Instruments K10A pour l’ensemble des autres mesures.

Un générateur de mire DVDO TPG piloté par Chromapure Pro 3 afin d’effectuer les mesures. Le TPG servira aussi à afficher les mires à différentes résolutions servant à évaluer certains artefacts comme le moiré.

Le logiciel de mesure et de calibrage Chromapure Pro 3.

La Klein Instruments k10A positionnée sur des repères au sol : à chaque changement de toile les sondes doivent être repositionnées aux mêmes endroits. La position de l’écran du kit de test est également repérée.

 

Le gain mesuré au point milieu

Il s’agit du gain que l’on a mesuré au centre de la toile et qui s’oppose au gain indiqué par le constructeur.

Cette mesure se fait à la « position neutre » de la sonde à partir de la Display3. Cette position correspond à la distance pour laquelle la mesure de luminance en direct de l’optique du vidéoprojecteur à l’aide du filtre diffusant et du profil correspondant, affiche la même valeur que la mesure de luminance de la toile.

Les repères au sol sont indispensables afin de repositionner la sonde au point milieu.

vous verrez que les mesures obtenues sont assez différentes des données constructeur.

Cela s’explique par la position du vidéoprojecteur au plafond et donc avec un angle prononcé du faisceau lumineux après repositionnement du lens shift.

Pour obtenir une mesure plus proche du natif de la toile il faudrait disposer d’une source de lumière parfaitement face au centre de la toile.

Nous obtenons non pas la valeur native effective, mais une valeur indicative de mise en situation. Gardez bien cette information en tête lorsque vous lirez les tests de ce dossier.

 

Sonde positionnée afin de mesurer directement à l’optique, filtre diffusant en place.

La sonde face à l’écran mesure la luminance de la toile, sans filtre en mode mesure traditionnel.

 

Gain contraste séquentiel

Il s’agit de la mesure de l’augmentation ou de la perte de contraste ON/OFF (différence entre une mire pleine noire IRE0 et une mire pleine blanche IRE100).

 

Gain contraste intra-image

Il s’agit de la mesure du contraste sur des valeurs de gris correspondant aux pourcentages de blanc typiques des films.

Nous avons retenu un premier palier de IRE5 à IRE15 et un deuxième palier de IRE15 à IRE25. Notez que le contraste étant la différence entre une valeur stimulée la plus basse (sombre) et la plus stimulée (lumineuse), donc une plage de dynamique, le gain de la toile qu’il soit >1 ou <1 peut avoir un effet contraire à ce à quoi on pourrait s’attendre.

 

Angle de vison

À l’instar des téléviseurs, il s’agit de l’angle auquel on peut encore voir l’image sans perte de luminosité significative.

Cet angle est généralement pris à partir de la position idéale, soit un angle parfait de 90°. Comme on peut se placer à droite comme à gauche, l’angle global parfait serait de 180°. Comme il est très difficile de mesurer cet angle dans notre banc d’essai, nous avons retenu trois niveaux d’évaluation effectués de visu en se déplaçant progressivement vers le bord de l’écran. Grand lorsque l’angle est compris entre 180° et 165°, Moyen lorsque l’angle est compris entre 165° et 145°, Faible lorsque l’angle est inférieur à 145°.

 

Variation de température de couleur

Il s’agit de la mesure des variations des composantes de l’histogramme de température de couleur et sur la valeur moyenne par IRE.

L’évaluation globale déterminera si la variation est neutre, vers une température plus froide (>6500°K) ou plus chaude (<6500°K).

 

Variation gamma

Il s’agit de la variation du gamma sur la courbe de IRE0 à IRE100.

L’évaluation globale déterminera un degré d’importance alors que les mesures indiqueront le delta précis sur l’histogramme.

 

Noir bouché

Cette évaluation faite sur des mires et des films déterminera si la toile, en particulier celle ayant un gain <1, a une incidence excessive sur la résiduelle en bas IRE et fait perdre de l’information dans les scènes sombres.

 

Noir délavé

Cette évaluation faite sur des mires et des films déterminera si la toile, en particulier celle ayant un gain >1, accentue la résiduelle en bas IRE et pousse à un rendu blanchâtre sur les scènes sombres.

 

Blanc brûlé

Cette évaluation faite sur des mires et des films déterminera si la toile, en particulier celle ayant un gain >1, provoque un clipping à haut IRE. C’est-à-dire une perte de détail dans les scènes lumineuses.

 

Hot spot

Il s’agit d’une perte d’uniformité de l’image provocant une accentuation de luminosité au centre de l’écran et un assombrissement en périphérie.

C’est le cas fréquent des toiles ayant un gain <1, grises ou techniques ayant un gain élevé. Nous avons évalué le hot spot d’après sa taille et son insistance dans l’image sur une mire à IRE100. Une mesure complémentaire déterminera à partir de quelle puissance lumineuse sur la mire le hot spot est visible.

 

Brillance

La brillance est un artefact lié au traitement de la toile.

Cela se manifeste sous la forme de zones à l’intensité lumineuse variable suivant l’angle de vision et cela sur une surface plus ou moins grande. Ce n’est pas l’effet paillette. Nous avons évalué la brillance en rapport à son intensité et à partir de quelle puissance lumineuse elle se manifeste sur une mire IRE100.

 

Effet paillette

Il s’agit de petits points lumineux assimilables à un effet étoilé, ou encore pigmenté. Nous avons évalué l’effet paillette en rapport à son intensité et à partir de quelle puissance lumineuse il se manifeste sur une mire IRE100.

 

Moiré

Le moiré est un phénomène lié à plusieurs possibilités. D’ordre fréquentiel et lié à une incohérence de structure d’une image et à la définition affichée, d’ordre optique, cas qui nous intéresse.

Il peut alors s’agir de bandes parallèles ou de déformations sur une partie ou l’intégralité de l’image. Cet artefact peut se manifester sur certaines toiles pleines et suivant le type de matrice du vidéoprojecteur (principalement la définition affichée). Dans ce cas le moiré est extrêmement rare de nos jours. En revanche il peut surtout apparaître sur les toiles microperforées et tissées.

 

Piqué

Il est tout simplement question de savoir si la toile fait perdre en précision de l’image et par conséquent des détails du film.

 

Les tests en situation

Ces tests donnent lieu à une notation simple par étoile déterminant le domaine d’application idéal des différentes toiles. Ces tests ont été réalisés à partir de mires et de films en modulant l’éclairage de la salle de test.

 

Trame

Il s’agit de la trame visible sur les toiles transonores microperforées ou tissées. Nous avons établi un tableau par distance et à partir de quelle puissance lumineuse elle se voit. Le tableau récapitulatif indique les valeurs les plus restrictives.

 

 

Comprendre les évaluations et mesures son

À l’instar des évaluations image, l’étude acoustique des toiles transonores dépend de protocoles précis et rigoureux nécessitant un référentiel.

Dans ce cas le référentiel sera le comportement en champ libre d’une enceinte.

Notre banc d’essai utilise une enceinte professionnelle active Dynaudio DM12A. Il s’agit d’une enceinte présentant une réponse en fréquence de 38Hz – 21kHz (+/- 3 dB), ce qui est bien plus que suffisant pour notre test sachant qu’une toile transonore n’a d’incidence qu’aux hautes fréquences à partir de 2,5kHz environ suivant les toiles.

Le kit de mesure audio est en place pour les premières mesures.

Le micro de mesure utilisé sera un MiniDSP UMIK2 sur lequel sera appliqué le fichier d’étalonnage à 90°, soit pour les mesures en mode directionnel.

Le logiciel de mesure sera REW.

 

J’ai effectué différentes mesures avec et sans l’écran et à différentes distances.

 

L’effet de peigne

L’effet de peigne est un artefact aux hautes fréquences provoqué par la toile transonore.

Les hautes fréquences sont les plus sensibles aux obstacles et les plus faciles à absorber. Ainsi une toile, même transonore, a un effet sur leur propagation. À la mesure cela se voit sur la réponse en fréquence sans lissage. La perturbation se manifeste sous la forme d’une instabilité dans le signal qui prend en amplitude à mesure que l’on monte en fréquence.

 

Distance enceinte / toile

Il s’agit de la distance à laquelle nous avons placé l’enceinte afin d’arriver à un effet de peigne maîtrisé.

Cette évaluation est aussi relative à la nature de l’enceinte, son rendement, sa réponse en fréquence et sa directivité. Ce que nous indiquons est donc propre à notre banc d’essai.

Dans la pratique suivant l’enceinte et le type de toile transonore, cette distance est variable. C’est-à-dire que pour une même toile, à enceinte de type différent, cette distance pourra être plus ou moins grande que ce que nous avons évalué. Mais les différences ne seront pas énormes.

 

Atténuation moyenne bruit rose dB

Il s’agit de l’atténuation globale moyenne sur un bruit rose. En complément notre étude mettra en avant des mesures précises permettant d’évaluer avec précision la perte aux hautes fréquences à différentes positions d’écoute.

 

Atténuation moyenne bruit blanc dB

Il s’agit de la mesure de l’atténuation globale moyenne sur un bruit blanc. Conjointement aux mesures de bruit rose, nous avons établi un tableau des mesures sur plusieurs distances. Le tableau de synthèse retiendra une moyenne.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux toiles xtrem screen : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/ACTUALITES-ENSEIGNES-MARQUES/ECRANS-XTREM-SCREEN-DAYLIGHT-0-9-REFERENCE-1-1-1-5-ET-2-0-T30051175.HTML

 

 

 

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