Dossier HCFR : JVC DLA-NZx FW 3.0 – Utilisation(S)

JVC NZ8 : CR David_Davrous

Les résultats à la mesure

Je vais arrêter de tourner autour du pot.

L’auto-calibration du JVC est excellente, tant sur le gamma que sur les couleurs dans mon cas. Pour s’approcher de la quasi-perfection, il est nécessaire de peaufiner manuellement le travail effectué en auto. Mais honnêtement, si vous utilisez simplement le travail effectué par l’autocal « tel quel », vous aurez déjà un excellent résultat visuel et également aux mesures.

Le gamma en SDR

Dans ce rapport de Chroma Pure, vous pouvez constater le résultat de l’autocal gamma en rouge (appelé Before) puis le travail que j’ai effectué pour l’améliorer en bleu (appelé After).

On peut constater que la température des couleurs vise bien le D65 dans les deux cas. On considère aussi qu’un « Delta E » inférieur à 3 est très bon, car c’est à partir de cette valeur que l’œil humain ne peut plus voir la différence. Un Delta E inférieur à 2 est malgré tout considéré comme idéal. Comme vous pouvez le constater, le Delta E moyen réalisé par le logiciel JVC en automatique est à 2.8 là où j’arrive à descendre à 0.5 après correction manuelle de la balance des blancs. En auto, il monte parfois un chouïa trop haut vers 4.0 mais à nouveau, rien de bien grave si vous ne voulez pas vous prendre la tête.

Continuons en observant les courbes RVB Avant (juste après l’autocal JVC) puis Après (juste après mon travail de calibration supplémentaire) :

À nouveau, le travail de l’autocal JVC est très bon, même s’il n’est pas parfait. Mais il se retrouve dans les tolérances demandées de +/- 4% (donc de 96 à 104%). Comme vous pouvez le voir, il est ensuite assez facile de viser une courbe quasi parfaite. Donc l’autocal fait non seulement un très bon boulot mais vous prépare également le terrain si vous voulez faire une calibration manuelle derrière.

La colorimétrie en SDR

Alors, c’est bien simple, la colorimétrie était quasi parfaite juste après l’auto-calibration des couleurs effectuée par le logiciel JVC. J’ai passé un temps assez long pour juste faire un peu mieux.

Sur ces deux diagrammes CIE, sur l’espace couleur Rec 709, on peut voir que mon travail manuel a permis de faire un peu mieux que le travail en automatique. Mais franchement, à l’œil nu, quand je passe d’un profile à l’autre, c’est quasiment impossible de voir la différence !

En regardant ces courbes, on peut comprendre pourquoi :

Il faut savoir malgré tout que le juge de paix dans la vérification d’une bonne calibration est le color checker. Ce dernier va prendre des couleurs auxquelles le cerveau humain est particulièrement sensible : teintes de peaux, couleurs de végétation, etc. Vous arrivez en effet plus facilement à identifier une couleur de peau étrange plutôt qu’un bleu absolu en 0,0, 255 ;).

J’ai malheureusement oublié de faire une sauvegarde des mesures avant / après du color checker. Mais sachez qu’après l’autocal JVC, il était excellent et, qu’à nouveau, j’ai juste simplement réussi à légèrement l’améliorer manuellement.

Et le HDR dans tout ça ?

Comme d’habitude, c’est plus compliqué pour le HDR pour deux raisons :

La courbe de gamma est impossible à respecter car les projecteurs sont très très loin d’avoir la pêche lumineuse pour la suivre. D’où l’existence du DTM / Frame Adapt pour compenser cela.
L’espace colorimétrique arrive péniblement à couvrir le DCI P3, à l’aide du filtre activé et est à des années-lumière du Rec 2020.

J’y ai donc passé un temps de malade pour de nombreux résultats qui ne me plaisaient pas. Finalement, voici ce que j’ai fini par faire :

Autocalibration du mode HDR10 en mode gamma puis couleur

Ajustement de la balance des blancs / courbe RVB via Chroma Pure

Comme en SDR, le travail de base de l’autocal JVC sur la courbe gamma en HDR est excellent, je n’ai eu qu’à légèrement peaufiner la balance de blancs pour obtenir des résultats équivalent à ce que je vous ai montré auparavant. À noter que j’ai lancé l’auto-calibration gamma HDR sur le profile HDR10 après avoir désactivé le laser dynamique et en utilisant le quantificateur Auto (Wide). C’est pour cela que le mode Auto (Wide) apparaît comme le plus fidèle sur le début de la courbe par défaut.

Je me suis amusé à faire une vidéo pour vous permettre de voir en action l’évolution des points de la courbe de gamma en fonction des modifications effectuées sur mon NZ8. Vous verrez ainsi l’impact des différents paramètres sur la courbe de gamma pour vous aider à comprendre sur quoi agissent les modes « Auto (Normal) » et « Auto (Wide) », le « Theater Optimizer », l’impact du laser dynamique et le passage du laser moyen (46) au laser haut (100). La vidéo termine par le mode que j’utilise actuellement chez moi.

Bien sûr, cette vidéo n’a pour but que d’entre apercevoir la manière dont le Frame Adapt joue sur la courbe de gamma. Il n’est pas forcément représentatif de ce qui se passe à l’image. On ne peut pas comparer le résultat sur des mires de niveaux de gris versus le comportement sur un contenu riche et dynamique. Mais j’ai trouvé cela amusant d’essayer de comprendre un peu ce qu’il se passait derrière.

En revanche, côté colorimétrie, sans 3D Lut, c’est impossible de corriger correctement les couleurs via le CMS en HDR. J’ai essayé de modifier les saturations pour m’approcher du DCI P3 puis du Rec 2020, mais je faisais plus de mal que de bien. L’unique approche relativement possible est uniquement de se baser sur le Color Checker HDR et de tenter de l’améliorer. Mais c’est du pifomètre où il faut essayer de trouver les bonnes valeurs ayant un impact positif. C’est le problème quand on ne peut jouer que sur 2 valeurs dans une représentation 2D d’un espace en 3D.

Donc, autant en SDR, c’est ultra facile de faire une calibration proche de la perfection, autant en HDR, j’aurais tendance à conseiller de juste travailler la courbe gamma et de laisser faire le logiciel JVC pour les couleurs.