Comptes-rendus d’utilisateurs HCFR : NAD T777 V3, intégré Home-Cinema

CALIBRATION DIRAC LIVE VIA L’APPLET ANDROID

Prérequis :

Microphone de calibration relié au HUB USB via l’adaptateur prise microphone jack mono/USB.

Nota : ne pas utiliser la prise microphone dissimulée derrière la trappe frontale de l’amplificateur, elle sert d’entrée pour une source analogique en jack 3.5mm.

Un smartphone ou tablette ANDROID, applet Dirac Live uniquement en anglais (version testée 20/06/2019). La licence Dirac Live Lite est incluse avec le NAD T777v3 et permet de calibrer le système audio de 20hz à 500 hz.

La version complète utilisée ici permet d’effectuer des corrections jusqu’à 20000hz contre la somme de 100$. Achat possible sur le site dirac:

https://live.dirac.com/download/

Régler le caisson de basses sur le volume médian, désactiver le filtre passe-bas ou le monter le plus haut possible, phase à 0°.

À noter que dans mon environnement, le caisson est déjà « pré-calibré » par le système ARC Genesis PARADIGM qui dégrossit le travail.

Conseillé :

Trépied où l’on viendra visser le microphone.
Mètre laser pour vérifier les hauteurs à chaque prise de mesure.
Niveau à bulle horizontal pour vérifier le niveau à chaque prise de mesure.
Casque antibruit.

Processus :

Lancement de l’application :

Choix du mode de calibration :

fauteuil « place idéale » : 9 mesures espacées de 50 à 60 cm, celui que j’ai sélectionné

canapé étroit : 13 mesures espacées de 30 à 60 cm avec un maximum de 3 mètres entre les mesures les plus éloignées

canapé élargi : 16 mesures espacées d’au moins 50 cm

Placement du microphone centré à la position principale, à hauteur d’oreille :

Réglage du niveau de volume de l’amplificateur au milieu de la zone verte :

NOTA : A contrario de la calibration sur PC, on ne pourra pas modifier le niveau du volume de chaque enceinte, ni sélectionner un microphone de pression calibré.

Serait-ce préjudiciable ? On verra bien…

Mesure en cours et confirmation que tout s’est bien déroulé pour cette mesure précise :

On choisit les prochains points de calibration de manière logique pour éviter d’inutiles manipulations de la hauteur du trépied: on fait toutes les mesures aux mêmes hauteurs à la suite car on peut choisir l’ordre que l’on veut.

Respect d’une distance de 50 à 60 cm avec le point de mesure initial, car nous avons choisi le mode fauteuil.

Au besoin, matérialiser le point de mesure initial avec une pastille autocollante.

Le processus prend une quarantaine de minutes avec 12 enceintes (configuration 7.1.4).

Attention à ne pas se tromper de point de mesure, car on se retrouve souvent derrière l’auditeur représenté, donc une erreur d’inversion droite/gauche est possible si l’on est distrait !

Après une phase de calculs, les courbes mesurées s’affichent pour chaque binôme d’enceintes plus le caisson de basses; l’affichage sur le smartphone passe dans la largeur de l’écran pour un meilleur confort visuel.

Apparaissent alors 3 courbes : celle des deux enceintes puis la courbe de correction théorique automatique (celle avec les points).

On remarquera que le début de la zone de correction acoustique est matérialisé par un trait vertical à gauche et un autre à droite. Le début de la zone de correction n’est pas identique entre toutes les enceintes : c’est normal, cela dépend de leur capacité à reproduire les fréquences basses.

Par exemple, les principales commencent à 40 Hz environ. On peut très bien décider d’élargir ou de rétrécir cette zone de correction.

Cette mesure d’impulsion (amplitude/fréquence;temps/fréquence) est consultable et modifiée par le logiciel sans que l’on puisse intervenir.

Dans un environnement idéal, la première impulsion (gros pic à gauche) ne doit pas être suivie d’autres pics qui sont des réflexions. Moins il y en a, mieux c’est. Dans le cas présent, on constate de multiples réflexions mais leur amplitude reste modérée.

Le DIRAC LIVE corrige les temps de retard :

Vérification faite dans le menu du NAD, les niveaux des enceintes sont cohérents, le dirac live ne se fait pas avoir par mon environnement particulier (grande ouverture à gauche de l’enceinte principale gauche alors que l’enceinte principale droite est dans un coin) :

Je vous conseille de sauvegarder le travail effectué. Si l’on dispose d’une courbe cible récupérée sur internet (courbe Harman par exemple), on pourra la charger pour la tester. Une fois que vous aurez modifié les courbes cibles, vous pourrez les sauvegarder dans ce menu.

NOTA : la sauvegarde s’effectue sur le smartphone dans « Espace de stockage interne partagé\Android\data\com.dirac.live\files\projects » et génère un fichier de 145 Mo.

Le projet pourra être récupéré puis retravaillé sur l’application PC.

On peut maintenant travailler sereinement sur les courbes en modifiant le début et la fin de la zone de calibration (rabaisser la courbe pour faciliter cette manœuvre)…

…insérer ou supprimer un point de correction:

…et ainsi réaliser sa courbe cible personnalisée :

Et on peut ainsi procéder à l’envoi de la courbe personnalisée au NAD, vu qu’il y a trois mémoires disponibles :

Évidemment, il y a une sacrée différence entre la courbe théorique calculée quasi parfaite et celle mesurée. C’est tout à fait normal et quasi commun à nombre de systèmes de calibration numérique qui font ce qu’ils peuvent…

Maintenant il convient de s’intéresser aux creux et aux bosses pour constater qu’ils sont assez bien rectifiés à l’exception d’une zone problématique entre 70 Hz et 90 Hz dans mon contexte :

Le système de calibration et les 1700W RMS du SUB1 ne peuvent pas aider à combler ce trou. Je pense que ce sont les plaques de placoplâtre BA13 qui absorbent certaines fréquences. Et on peut remarquer qu’entre 30 et 70 Hz, la courbe corrigée et mesurée est excellente.

Comparaison avec/sans dirac live avec REW :

Un mot sur le bass management :

Il ne vous aura pas échappé que le DIRAC LIVE ne vous demande pas de régler les fréquences de coupure des enceintes. C’est dans le menu de l’amplificateur qu’il faudra le faire.

De même, il est impossible de rectifier les niveaux des enceintes quand le DIRAC LIVE est activé.

Heureusement, je n’ai pas remarqué d’erreurs dans les distances ou les niveaux des enceintes.

Dès que l’on changera de configuration (changement du nombre des enceintes), il faudra refaire une calibration complète.

Mon avis sur le dirac live et l’applet :

Pour faire court, c’est le système de calibration qui s’est avéré le plus performant chez moi.

Cependant, je ne suis pas convaincu par la correction acoustique proposée par défaut par le dirac live qui est une courbe légèrement descendante, trop « claire », aiguës trop montants, dans mon contexte.

Pas de panique : vous avez trois mémoires qui vous permettront de réaliser des courbes personnalisées et de zapper instantanément à l’aide de la télécommande !

Quelques suggestions :

N’essayez pas de corriger à l’excès les trous de la courbe mesurée. Par exemple, mettre +10 dB là où il y a un trou de 10dB peut être inefficace, pourquoi ? Ce que l’on entend et mesure, c’est le couplage pièce + enceintes.

Certaines imperfections d’une salle (ondes stationnaires) peuvent s’avérer très compliquées à corriger. L’endroit où l’on n’entend pas de son ne signifie pas qu’il n’y a pas de son, il est simplement sous une autre forme (vitesse au lieu de pression acoustique).

Il faudra parfois déplacer les enceintes, le caisson, la position d’écoute ou employer les grands moyens (traitements acoustiques à base de diffuseurs, bass traps…).

La pièce sera toujours « plus forte » que vos amplificateurs et enceintes. Du coup vous allez solliciter plus fortement l’amplificateur et les hauts-parleurs à vouloir trop corriger les défauts.

De plus et pour « simplifier les choses », vos enceintes ne sont peut-être pas capables physiquement de reproduire certaines fréquences, notamment aux liaisons aiguës/médiums/basses.

De même que pour des raisons marketing ou techniques, elles sont également loin d’être neutres quand elles sont analysées en chambre sourde. Et pour obtenir auprès du constructeur leur courbe de fréquence, vous pouvez vous lever de bonne heure !

Pour autant, faut-il rechercher une courbe absolument plate? Pas forcément. Contrairement à ce que pensent la majorité des gens, ce n’est pas le plus important car les creux se remarquent moins que les ventres.

Mais surtout, notre oreille est beaucoup plus sensible à tout ce qui est temporel plutôt que fréquentiel. C’est beaucoup plus perturbant. On peut constater une différence de son alors qu’une courbe est pourtant identique.

Comme représentation concrète : le manque de « slam » peut être causé par des retards. Autre exemple, si les aiguës arrivent en avance : le son sera brillant, montant.

Et, bouquet final, notre cerveau est intelligent en ce sens qu’il a la capacité de gommer également les imperfections (pensez au tic tac de l’horloge que vous finissez par ne plus entendre).

L’objectif final d’une calibration est donc de faire appel à des oreilles autour de soi pour confirmer ou infirmer ses impressions personnelles.

…Et l’applet :

Les réglages sont faciles: ça ne rame pas, on place les points de correction très facilement, sans prise de tête, même avec un smartphone de taille réduite.

C’est quasiment un sans faute, je comprends qu’elle date de 2019 : quand un logiciel fonctionne bien, on ne change rien !

Utiliser un PC avec un microphone plus performant ne m’apparaît pas indispensable, même si cela permet d’aller encore plus loin dans les réglages avec un peu plus de confort pour la réalisation d’une courbe cible.