Dans le cadre de nos visites d’installations « accessibles », nous nous trouvons aujourd’hui chez Sébastien, grand amateur de cinéma à domicile et surtout inconditionnel des enceintes Cabasse …
|
Vue générale
|
|
Vue arrière avec en haut à droite une des enceintes surrounds Cabasse
|
Rouge et noir, avec un plafond piqueté d’étoiles : avouez que nous avons plutôt bien choisi notre « installation de Noël » ! Nous sommes ce soir dans le sous-sol d’une magnifique propriété de l’Ouest parisien …dont le propriétaire, que nous appellerons Thomas, a souhaité garder l’anonymat le plus total. Sachez toutefois qu’il est un passionné de home-cinéma de longue date, et qu’il profite, dès qu’il le peut, de sa magnifique installation, qui vient tout juste d’être terminée par Raphaël, l’installateur de Laserland (voir encadré). Il s’agit donc d’une salle dédiée, située à l’étage inférieur, mais qui bénéficie d’une extension « multi-room » au niveau des autres pièces principales de la maison (living, cuisine, chambres…). Nous constatons d’ailleurs, lors de nos reportages, que de plus en plus de salles dédiées haut de gamme bénéficient d’extensions multi-rooms. Certes, la mise en œuvre de telles extensions est de plus en plus simple grâce aux progrès des solutions d’intégrations et de domotique (écrans plats, claviers muraux, serveurs audio/vidéo centralisés…), mais c’est surtout la demande des propriétaires qui est de plus en plus forte : ils souhaitent maintenant ( et on les comprend !) pouvoir profiter de leurs multiples sources son et image non seulement dans leur salle de home-cinéma, mais partout ailleurs dans la maison…Avant de vous donner quelques détails sur le fonctionnement de ce système multiroom ( ici un Marantz Opus) , intéressons comme à l’habitude au contenu technique de cette salle dédiée…
…
|
La centrale Cabasse Socoa
|
Sébastien a donc une grande passion pour les enceintes de marque Cabasse… Cette passion est née d’un père musicien, qu’il l’emmène, alors qu’il était encore enfant, écouter une paire de Sampan dans un Darty local…une vraie émotion, et un souvenir inoubliable . Ah ! les Sampan, les Galion, les Sloop, les Clipper ! Des enceintes légendaires, toutes issues des ateliers du constructeur brestois et de l’imagination d’un ingénieur électroacousticien du nom de Georges Cabasse, qui créa, en 1959, la société du même nom. Dans les années 70-80, Cabasse devint un fabricant d’enceintes acoustiques de renommée internationale, incontournable pour tous les amateurs averti ( et fortunés : ces enceintes coûtaient cher ! ) de haute-fidélité.
|
L’une des deux
surrounds Cabasse
|
Cabasse proposait à l’époque des produits novateurs, performants, dotés d’une solide qualité de fabrication et d’une finition hors pair. Des modèles toujours pourvus d’un rendement élevé, d’un aigu fin et ciselé…d’un son en tout cas vraiment caractéristique : le fameux « son Cabasse ». Fabricant la totalité de ses produits, de l’ébénisterie aux filtres jusqu’aux haut-parleurs, Cabasse a laissé à jamais son empreinte dans l’univers de la reproduction sonore.
|
Détail d’une
des Cabasse Sloop
|
Voici donc Sébastien propriétaire aujourd’hui d’une paire de Clipper, après avoir précédemment possédé des Sloop. Ces enceintes sont des trois voies à pans décalés pour la mise en phase, et qui reprennent les principes techniques de la légendaire Sampan 311. Le boomer est un magnifique 30 cm à cône papier doté d’une suspension très souple en demi rouleau. Les haut-parleurs de médium et aigu sont les célèbres DOM 12 et DOM 4 à dôme qui équipaient bon nombre de modèles de la marque. Ils confèrent à cette enceinte un champ sonore très ample, et une très faible directivité. La Clipper à un rendement de 94 dB pour 1 Watt à 1 mètre. Pour accompagner ces deux superbes Clipper, Sébastien a installé au dessus du rétroprojecteur une enceinte centrale Cabasse Socoa, de conception beaucoup plus récente, composée d’une tweeter DOM 36 encadré
|
Caisson de graves B&W
|
par une paire de 13 cm à cône. Les surrounds, enfin, sont des « bookshelfs » Cabasse, leur référence est Antigua, ces enceintes intègrent elles aussi un tweeter DOM 36 et un haut-parleur de médium/grave de 17 cm. Cette enceinte centrale et les deux surrounds, au nom évocateur d’îles lointaines, ont d’ailleurs été testées le mois dernier dans Cinéma Chez Soi. Le caisson de graves est un B&W ASW600. Du type « charge close », et particulièrement compact avec ses 36 cm de coté, il est facile à caser dans une pièce à vivre. Il intègre néanmoins un amplificateur de 150 W efficace qui vient alimenter un haut-parleur de 25 cm papier/ Kevlar à longue extension.
Yamaha pour l’amplification, et Thomson en rétroprojection …
L’installation de Sébastien : |
Salle de séjour de 4m x 5m environ .
Sources :
Lecteur de DVD Philips 711
Lecteur de laserdiscs Pioneer CLD 315
Magnétoscope hifi Sharp VCMH63
Lecteur CD Luxman D351
Amplificateur intégré :
Yamaha RX-V795 RDS
Enceintes :
Principales : Cabasse Clipper (x2)
Centrale : Cabasse Socoa
Surrounds : Cabasse Antigua ( x2)
Caisson de graves : B&W ASW 600
Diffuseur vidéo :
Rétroprojecteur Thomson 46 RG72J
|
|
En haut l’ampli Yamaha dessous
le lecteur de CD Luxman
|
Pour alimenter toute cette armada, nous trouvons un intégré Yamaha RX-V 795, un ampli-tuner de 5×85 W doté des décodages Dolby Digital et DTS et d’une palette d’effets DSP chers à la marque. Les sources sont un lecteur de DVD Philips DVD 711, un modèle d’entrée de gamme plutôt basique mais performant, à même de lire DVD-Vidéo, DVD-R, CD-R et CD-RW. Survivant d’un autre age, nous trouvons aussi un lecteur de laserdiscs Pioneer CLD-315, un modèle PAL/NTSC qui appartient à la toute série commercialisée par le constructeur nippon. Enfin,un lecteur de CD Luxman et un magnétoscope hifi stéréo Sharp complète l’ensemble.
|
Vue générale
|
La section vidéo est constituée par un rétroprojecteur Thomson 46 RG72J, un modèle tritubes de 117 cm de diagonale qui a environ 5 ans. Il ne faut pas confondre un « vidéo » projecteur et un « rétro » projecteur, comme nous l’entendons encore parfois : un vidéoprojecteur réalise une projection « frontale » sur un écran, comme un projecteur de cinéma. Un rétroprojecteur est un appareil compact qui à l’apparence d’un gros téléviseur, mais qui intègre en réalité un vidéoprojecteur ( tritubes, LCD ou DLP) dont l’image est renvoyée sur un écran dépoli par un jeu de miroirs inclinés vers les spectateurs. Particulièrement abondants aux Etats-Unis, ces appareils permettent de réaliser des images « directes » de dimensions bien supérieures au mètre de diagonale, ce qui est grosso modo la limite physique des tubes de télévision.
Nos impressions :
|
|
En haut le lecteur de DVD Philips
en dessous le scope stéréo
|
Après un petite mise en bouche composée d’extraits purement audio, nous permettant d’apprécier le son ciselé des Sloop, nous passions aux choses sérieuses avec une séquence de « Behind Enemy Lines », extraite du DVD DTS de démo n°7, version PAL. Cet extrait est vraiment démonstratif sur le plan sonore, car , après un début calme où l’on apprécie le moindre détail, faits de cliquetis, d’ambiances diffuses et de bruits de portières éloignés, arrive de violentes explosions riches en graves qui secouent le spectateur d’un enceinte à l’autre, sans lui laisser le temps de souffler !
|
Détail d’une des Cabasse Sloop
|
Disons que nous avons été plus convaincu par la première partie de cette scène, très bien rendu par les Cabasse, que par la seconde. En effet, le niveau de graves excessif pour le caisson B&W, qui avait bien du mal à suivre, était par ailleurs mal encaissé par la pièce, ce qui induisait de fortes résonances, et couvrait un peu le reste de la bande son en rendant l’écoute difficile.
|
L’une des deux surrounds Cabasse
|
Ce qui nous permet de vous rappeler l’importance cruciale du paramétrage de votre installation home-cinéma, et notamment du réglage des niveaux des différents canaux, qui doivent être réalisés avec soin et de préférence au sonomètre qui montrerait ici et de toute évidence que le niveau de graves est bien trop élevé. Le séquence suivante, toujours issue du DVD de démo DTS 7, était extraite de « Fantasia 2000 » . Il s’agissait plus précisément de la fin du « Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky. Nous avons bien apprécié, sur cet extrait, les qualités de l’enceinte centrale, notamment dans les timbres des cuivres vraiment très réalistes. Par contre, son niveau nous a semblé encore une fois trop élevé par rapport aux enceintes principales, qui se trouvaient quelque peu éclipsées sur le plan sonore lors de cette séquence … dommage ! Bref : réglez bien l’équilibre sonore entre les différents canaux, et au décibel près !
|
En haut l’ampli intégré Yamaha
|
L’image nous a par ailleurs semblée sans reproche, conforme à celle d’un rétroprojecteur tritubes de cette génération. Sébastien déplore de petits défauts de géométrie dans la partie supérieure droite de l’image, qu’il attribue à des effets de magnétisation dus au enceintes. Nous pensons plutôt qu’il s’agit d’un simple réglage, qui peut par contre nécessiter de rentrer dans le menu « service » de l’appareil . En effet, les « petits » tubes TV qui sont installés dans ce type de rétroprojecteur sont en général peu sensibles aux aimants des haut-parleurs, même placés à proximité. Voila ! Pour Sébastien, les évolutions en matière de home-cinéma se concrétiseront maintenant dans deux ou trois ans, lorsqu’il emménagera dans la maison de ses rêves : il a déjà des idées assez précises : un écran encastré, un vidéoprojecteur … les projets ne manquent pas, quand on a le virus du cinéma chez Soi !
|
|