« J’ai tout fait tout seul ! »
© Texte : Bastien Cluzet ,Photos : Antonio de Magalhaes . (Octobre 2004)
Installation rêvée » ne rime pas forcément avec une réalisation par un professionnel. En effet, il arrive que nous visitions des salles home-cinéma exceptionnelles, et qui « pourtant » ont été entièrement construites par leurs propriétaires ! Et c’est justement le cas ici
Après avoir vue (et entendue !), la salle de Lionel, nous avons décidé de lui ouvrir notre rubrique « Installation Révée » ! Pour pouvoir en parler plus longuement, et aussi pour lui faire honneur ! En effet, le temps qu’il a investi dans la réalisation de cette pièce témoigne de la réelle passion qu’il porte au cinéma à domicile, et la qualité de la mise en oeuvre, des choix techniques réalisés, et le soin apporté aux finitions méritaient bien que nous lui offrions cette place de choix dans notre magazine ! Car Lionel a tout fait tout seul, de A & Z ! Et les photos qu’il nous a montré de ce qu’était cette pièce avant et pendant les travaux (nous en avons reproduit quelques unes) nous ont permis de mesurer l’ampleur de la tâche accomplie … Plein de bonnes idées en tout cas à puiser dans la réalisation de cette salle dédiée … que nous maintenant découvrir plus en détail…
Lionel a racheté cette maison il y a cinq ans maintenant. Il s’agit d’un coquet pavillon de banlieue tout en pierres meulières, construit dans les années 40, situé au fond d’une impasse très calme. Lorsque Lionel en a pris possession, la maison était selon l’expression consacrée « dans son jus » : l’électricité était vétuste, avec des fils sous coton qui courraient au ras des plafonds, la plomberie et le chauffage central à rénover, et tout le reste (sols, murs, décoration… ) à l’avenant . Bref, il fallait tout refaire ! Cela n’a pas découragé notre ami Lionel qui, avec de temps en temps l’aide d ’un ami, a soirée après soirée et week-end après week-end rénové toute l’électricité et la plomberie, changés portes et fenêtres, refait carrelages et parquets, posé une nouvelle cuisine et salle de bains, et refait toutes les moquettes, peintures et papiers peints ! Cinq ans plus tard, même s’il reste quelques finitions, on est littéralement soufflé du résultat ! Et c’est bien évidemment au sous sol, dans une ancienne cave qui servait vaguement de remise à l’ancien propriétaire, que Lionel a décidé de faire sa salle home-cinéma… Un travail de Romain !
Quand on discute avec Lionel, et que l’on voit les photos de ce qu’était ce sous sol à l’époque, on réalise que ce n’était pas gagné ! La pièce, dotées pourtant de belles dimensions (un peu plus de 6 mètres de profondeur, sur 4 mètres de large), était malgré cela assez basse de plafond (un peu plus de 2 mètres). De plus, de gros tuyaux de chauffage central, fixés au plafond, la traversait de part en part et réduisait encore la hauteur disponible. Par ailleurs, les murs bruts étaient légèrement incurvés au niveau du sol, ce qui allait rendre difficile la pose d’un complexe d’isolation phonique et thermique. Qu’importe : retroussons les manches ! Les gros tuyaux vont être supprimés, et un nouveau réseau d’eau et de chauffage central sera fixé aux murs latéraux. Les deux vieux châssis bois sont remplacés par des fenêtres PVC neuves. Le bas des murs va être tronçonné à la verticale, puis une structure métallique Placostyl va être mise en place sur toute la périphérie de la pièce.
Lionel va y faire passer tous les câbles et les gaines nécessaires, avant de la remplir de 20 cm de laine de roche et de la recouvrir de plaques de plâtre BA13. A l’arrière, Lionel construit un mur en carreaux de plâtre, munie d’une porte. Cette cloison permet d’aménager un petit local technique d’un mètre de large environ, qui masque la chaudière et les différents compteurs. Tout le câblage nécessaire au fonctionnement de l’installation est masqué et arrive au fond à droite de ce local, ce qui facilitera grandement les branchements à l’arrière des appareils. Au sol, Lionel pose de la laine de roche rigide spéciale plancher Rocksol. Enfin, au plafond, compte tenu de la faible hauteur disponible, notre ami va simplement coller des dalles de polystyrène qui seront soigneusement
peintes en noir mat. Place maintenant à la finition ! Les murs latéraux sont recouverts de tissu bleu tendu sur molleton, exactement comme dans de nombreuses salles de cinéma. Le sol reçoit une moquette bleue, identique à celle qu’on trouve dans certaines salles UGC… A l’arrière, Lionel aménage une structure en bois, pour pouvoir y poser des étagères en verre trempé faites sur mesures, et sur lesquelles il va poser ses appareils audio-vidéo, la collection de DVD ainsi qu’une très décorative collection de voitures miniatures. A l’avant, une estrade, bourrée de laine de roche, va être aménagée pour poser l’enceinte centrale. Une simple plaque de mélaminé blanc va être utilisée pour l’écran, ceinturée d’un cadre en bois peint en noir mat. Puis des baguettes d’angles et des plinthes vernies vont donner à l’ensemble une finition superbe et soignée. Le canapé va être recouvert d’un tissu bleu assorti à la moquette, puis le matériel audio et vidéo est enfin installé et branché. Au final, 300 heures de travail sur plusieurs mois, et 5000 € de matériaux ont été dépensés … mais le résultat est là : les séances home-cinéma vont enfin pouvoir commencer ! Yamaha / JMLab pour un son précis et détaillé…
Pour le matériel, nous trouvons au cœur de la partie audio un intégré Yamaha DSP-A1. Plus tout jeune (il est sorti en 1998), ce processeur/amplificateur a été l’un des tout premiers à intégrer le décodage audio DTS…Avec ses 5×120 W RMS sous 8 Ohms, et fort de ses 18 DSP, il alimente un ensemble complet d’enceintes JMLab, dont une paire de superbes Electra 920.1 pour les voies frontales gauche et droite.
Ces solides enceintes colonnes bass-reflex sont des 3 voies / 4 haut-parleurs, et elels pèsent près de 50 kg chacune ! Elles intègrent un boomer de 26 cm à membrane sandwich W « verre-mousse-verre », une paire de médium de 13 cm également à membrane « W » montés en parallèle et l’incontournable tweeter à dôme inversé « Tioxid ». Cette configuration procure à l’enceinte une bonne directivité particulièrement utile en home-cinéma et une excellente mise en phase (le médium supérieur est légèrement incliné vers l’avant) grâce à la technologie Focus Time chère à JMLab. La centrale CC30 quant à elle utilise deux médium de 16.5 cm travaillant en parallèle et le même tweeter à dôme Tioxid, le tout dans un volume de 25 litres chargé en bass-reflex. On retrouve enfin les mêmes haut-parleurs au sein des enceintes d’effets bipolaires SR30, en
diamètre 13 cm pour les deux médiums avec une paire des mêmes tweeters fonctionnant en phase. Il n’y a pas de caisson de graves. Les principales sources, outre un tuner audio et une platine cassette, sont un lecteur de DVD Sony DVPS-7700, l’ancien haut de gamme du constructeur nippon, un lecteur dont les qualités tant audio que vidéo sont longtemps restées un référence, et un magnétoscope S-VHS JVC, également utilisé pour visionner les chaînes hertziennes. Il n’y a pas, pour l’instant au sein de cette installation, de source satellite, en fait notre ami Lionel attend que les diverses offres en matière de télévision par ADSL se précisent un peu … Enfin le vidéoprojecteur : il s’agit d’un Sanyo PLV-Z2, faut-il encore le présenter ? C’est un tri-LCD (matrices D4 d’origine Epson) de résolution 1280×720 pixels, muni d’un iris variable permettant de moduler la luminosité et d’augmenter le rapport de contraste,et doté d’une entrée DVI/HDCP permettant de réaliser une liaison entièrement numérique avec la source. Son excellent rapport qualité/prix lui a valu un franc succès auprès des amateurs de home-cinéma, malgré ses quelques petits défauts (colorimétrie et traitement vidéo interne notamment).
Son successeur s’appelle fort logiquement le PLV-Z3, et devrait être disponible avant la fin de l’année … à suivre donc ! Le Z2 est ici directement relié en vidéo par composantes entrelacées (le DVPS-7700 ne dispose pas de sorties « progressive scan ») au lecteur de DVD Sony. L’ensemble du système est piloté par une télécommande Philips Pronto RU-950, y compris pour les lumières, qui bénéficient d’un variateur Legrand situé dans le tableau électrique dédié à l’installation, et géré par un interrupteur télécommandable par infrarouge également de marque Legrand positionné à l’entrée de la pièce. © Texte : Bastien Cluzet ,Photos : Antonio de Magalhaes |