[FILM] Balada triste

» 30 Juin 2011 11:08

Une des raisons d'être du forum est probablement de pouvoir échanger, confronter des idées, voire se disputer, toujours dans le respect bien entendu, mais cela est une évidence.
Alors quand un film peut prêter à discussions, à débats, n'hésitez pas à créer un sujet dédié à son sujet. C'est tout de même plus sympa, plus enrichissant que de poster un "Ouais pas mal", "J'ai trouvé ce film nul" ou "Je m'attendais à mieux" dans Critiques des derniers films vus.

Rendons cette partie du forum encore plus vivante messieurs dames !!!

Alors voici un film qui peut vraiment se prêter à l'exercice du débat.

Et ceci est peut-être utopique mais j'ai l'espoir que des discussions passionnées peuvent amener certains à s'intéresser à des films autres que les bons vieux blockbusters. Partageons notre amour du cinéma et de surtout de sa richesse !!!!

Résumé : Dans l’enceinte d’un cirque, les singes crient sauvagement dans leur cage tandis qu’à l’extérieur, les hommes s’entretuent sur la piste d’un tout autre cirque : la guerre civile espagnole. Recruté de force par l’armée républicaine, le clown Auguste se retrouve, dans son costume de scène, au milieu d’une bataille où il finira par perpétrer un massacre à coup de machette au sein du camp national. Quelques années plus tard, sous la dictature de Franco, Javier, le fils du clown milicien, se trouve du travail en tant que clown triste dans un cirque où il va rencontrer un invraisemblable panel de personnages marginaux, comme l’homme canon, le dompteur d’éléphants, un couple en crise, dresseurs de chiens mais surtout un autre clown : un clown brutal, rongé par la haine et le désespoir, Sergio. Les deux clowns vont alors s’affronter sans limite pour l’amour d’une acrobate, la plus belle et la plus cruelle femme du cirque : Natalia.
Réalisé par Álex de la Iglesia
Avec Carlos Areces, Antonio de la Torre, Carolina Bang...
Titre original : Balada Triste De La Trompeta
Origine : France, Espagne
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 22 juin 2011
Interdiction : - 12 ans

Il y a des signes du destin qu'il faut savoir entendre. Hier soir, énorme envie d'aller au cinéma mais le moins que l'on puisse dire est la que la programmation du moment est bien pauvre. Mais mon petit cinéma de quartier est toujours là pour me sauver. Génial, le film que je voulais vraiment voir en ce moment, "Une Séparation", est toujours à l'affiche. Je fonce pour être dans les temps mais raté, la séance est commencée. Je regarde donc ce qu'il y a d'autre. J'avais vu la BA du nouveau Álex de la Iglesia et je dois avouer que ma curiosité avait été titillée, alors pourquoi pas donner une dernière chance à ce réalisateur spécialisé dans l'épate-bourgeois et qui a cessé de m'avoir avec sa provoc à deux balles depuis un bon moment ?

Et 1h45 après, la "Séparation" avec le roublard espagnol est définitivement consommée. Auparavant ses films étaient mauvais, truqueurs mais ils avaient l'avantage d'être inoffensifs. Mais là, voilà que le mec se met à penser que son "énorme talent" peut lui permettre de convoquer l'une des pages d'histoire les plus douloureuses de son pays, en l'occurence celle du franquisme, et de la mélanger avec une histoire de clown triste amoureux d'une femme cruelle elle-même éprise de l'autre clown alcoolique, violent, bestial. Le tout traité avec une réalisation neutre, dépouillée, respectueuse du sujet abordé. Je plaisante bien entendu, le monsieur étant incapable d'avoir cette modestie, il décide en plus d'y aller bien fort en terme de réalisation sauvage, esthétisante à souhait.
Je ne vais pas mentir, je comprends tout à fait qu'on puisse se laisser avoir par un tel film, si l'on n'a pas beaucoup pratiqué ce réalisateur, et c'est d'ailleurs le cas, il suffit de regarder certaines critiques dithyrambiques un peu partout, . Et pour être encore plus honnête, je me suis fait totalement avoir par un premier quart d'heure absolument fou et d'une force rare. Mais quand on n'a pas de talent, on ne peut pas le masquer bien longtemps, et le reste du film en est une cruelle illustration.

Note : X (si je note en tenant compte du premier quart d'heure) mais un énorme 0 si ma note se mesure à mon énervement.

Par ici la Bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=mHPINDc8Rxc

» 01 Juil 2011 21:17

Bravo pour la présentation et le contenu : ça mérite un up ! :thks:

» 02 Juil 2011 1:55

Merci beaucoup opbilbo ! Maintenant à tous les forumeurs de jouer et surtout de discuter...

» 10 Juil 2011 2:16

Critique bien triste et bien à côté de la plaque pour l'un des plus grands réals européens... Il n'y a aucune provoc à 2 balles dans ses films et du talent il en a à revendre. Comment on peut dire ça quand on voit le crime farpait (d'une beauté et d'une drôlerie imparable), nos chers voisins, 800 balles ou même le jour de la bête ? Tous ces films transpirent l'amour du cinéma, l'amour des freaks et surtout du vrai cinéma de genre le plus beau et fort qui soit.
Balada triste est une autre preuve de son talent qui est probablement mon gros coup de coeur de l'année. Totalement à contre courant de tout ce qui se fait actuellement et symbole parfait de la contre-culture, ce film est une grosse boule de rage, une oeuvre aussi importante que le labyrinthe de pan dans son rapport à l'imaginaire (à la fois comme barrière mais aussi comme arme face à la cruauté du monde).
Oui le film est souvent hystérique, outrancier, mais c'est aussi parce que c'est un vrai film que je dirais énervé, mais à plusieurs niveaux de lecture qui derrière son hystérie cache un vrai déchirement et un romantisme bouleversant.
Pour moi ce n'est pas un film politique, pas un film sur le franquisme (au fond comme le labyrinthe de pan) mais avant tout une oeuvre profondément cathartique où le cinéaste déverse ses névroses, ses angoisses, ses obsessions dans une sorte de folie cinématographique qui marque au fer rouge. Fini l'humour et la drôlerie cette fois (marque de fabrique du cinéaste), maintenant les blagues sont cruelles et on rie jaune (la blague du bébé est à ce titre un basculement), la plaisanterie a cessé, les monstres qu'a engendré l'Espagne sont de sortie et ils sont devenus fous. Balade triste est vraiment un film complexe, passionnant et surtout vivant, faussement réductible à sa folie, car traversé de véritables moments poétiques, beaux et déchirants à l'image du final magnifique.
Je pourrais vraiment en parler des heures, mais dire que c'est un mauvais cinéaste pseudo provoc "spécialisé dans l'étape bourgeois" (leaule) c'est limite un contre-sens et une faute de goût impardonnable.
En tout cas il faut aller le voir, un film de cet envergure et aussi singulier c'est rare.

» 10 Juil 2011 12:03

Nikolai, je lis toujours tes avis avec plaisir car ils sont argumentés, et je peux même dire que je suis souvent d'accord avec toi.

Je suis très content, à priori, de trouver quelqu'un qui soit d'un avis totalement contraire au mien concernant de la Iglesia, tu remarqueras d'ailleurs qu'au début du sujet, je précise que je l'ai créé parce que je pensais que ce film se prêtait justement à l'exercice du débat. Et à vrai dire, ce qui me passionne dans le cinéma, et l'art en règle générale, est autant ce qu'il est que ce qu'il engendre, la passion exacerbée, le débat d'idées.

Tout serait donc réuni pour que je sois ravi de discuter avec toi, mais un problème se pose : ta façon de dire les choses. Mais je ne vais pas en faire des caisses à ce sujet, tu n'en es pas à ton coup d'essai, d'autres se sont déjà chargés de te dire qu'il n'était pas inutile parfois de mettre les formes, mais visiblement tu ne vois pas où est le problème, donc fais à ta guise. Je te le dis gentiment : le ton péremptoire que tu emploies (il suffit de lire la première phrase de ton intervention) est pour moi rédhibitoire et ne me donne envie que d'une chose : clore le débat avant même qu'il ne soit ouvert. Dommage !

Cordialement.

» 10 Juil 2011 12:20

Je suis un méchant garçon, il faut s'y faire.

» 10 Juil 2011 12:47

Non, juste un poil agressif on dira...

» 10 Juil 2011 13:05

Quand je lis des absurdités, je bondis c'est normal surtout quand ça concerne l'un de mes réals préférés . Si tu lis bien, je n'agresse personne, je contre juste ton avis peut-être un peu violemment mais c'est aussi une manière d'argumenter (ce que je fais). Après si ça te bloque, tant pis.

» 10 Juil 2011 13:47

Comment l'affiche est glauque....

Je ne sais que penser meme avec le résumé, genre de film que je regarderai sur un coup de tête mais que je ne programmerai pas par avance

» 10 Juil 2011 15:08

Nikolai a écrit:Quand je lis des absurdités, je bondis c'est normal surtout quand ça concerne l'un de mes réals préférés . Si tu lis bien, je n'agresse personne, je contre juste ton avis peut-être un peu violemment mais c'est aussi une manière d'argumenter (ce que je fais). Après si ça te bloque, tant pis.

Voilà, tout est dit dans cette réponse : moi aussi, quand je ne suis pas d'accord avec quelqu'un, je peux bondir, seulement je vais éviter par respect et politesse de lui dire d'entrée de jeu qu'il dit des absurdités sous prétexte qu'il n'est pas d'accord avec moi.

Maintenant excuse-moi Nikolai mais si je suis sur ce forum, c'est pour essayer de le faire vivre en y échangeant avec des passionnés, pas pour perdre mon temps à théoriser sur le respect de l'autre. Tu as ta façon pour le moins radicale de t'adresser aux autres, tu penses que tu en as le droit, pas de problème, seulement accepte que les personnes à qui tu t'adresses te fassent remarquer que tu pourrais être un peu plus dans la mesure.

Donc fin du HS maintenant, merci.

» 10 Juil 2011 15:38

Nikolai a écrit:Quand je lis des absurdités, je bondis c'est normal surtout quand ça concerne l'un de mes réals préférés . Si tu lis bien, je n'agresse personne, je contre juste ton avis peut-être un peu violemment mais c'est aussi une manière d'argumenter (ce que je fais). Après si ça te bloque, tant pis.

Merci de rester cool : cela m'évitera de déclencher la machine à cartons jaunes. :thks:

» 10 Juil 2011 15:51

Il faut aussi parler de ce générique génial où des images de freaks de cinéma en allant de Frankeinstein à cannibal holocaust se superposent à l'histoire tourmentée de l'espagne, comme si encore une fois l'imaginaire était en perpétuelle opposition face à l'horreur de la guerre, une sorte d'arme qui pourrait justement la vaincre.
Le début également où on joue un numéro de cirque alors que les bombes explosent à l'extérieur, il y a vraiment dans Balada triste beaucoup de scènes passionnantes, une vraie complexité du récit difficile d'ailleurs à saisir en une seule vision. Bravo en tout cas à Iglesia d'avoir eu l'audace de faire un tel film, qui ne ressemble vraiment à rien d'autre. Une perle de noirceur, de beauté et de transgression

» 10 Juil 2011 16:36

opbilbo a écrit:
Nikolai a écrit:Quand je lis des absurdités, je bondis c'est normal surtout quand ça concerne l'un de mes réals préférés . Si tu lis bien, je n'agresse personne, je contre juste ton avis peut-être un peu violemment mais c'est aussi une manière d'argumenter (ce que je fais). Après si ça te bloque, tant pis.

Merci de rester cool : cela m'évitera de déclencher la machine à cartons jaunes.

Ne t'inquiète pas opbilbo, tout va pour le mieux.

» 10 Juil 2011 16:38

Nikolai a écrit:Il faut aussi parler de ce générique génial où des images de freaks de cinéma en allant de Frankeinstein à cannibal holocaust se superposent à l'histoire tourmentée de l'espagne, comme si encore une fois l'imaginaire était en perpétuelle opposition face à l'horreur de la guerre, une sorte d'arme qui pourrait justement la vaincre.
Le début également où on joue un numéro de cirque alors que les bombes explosent à l'extérieur, il y a vraiment dans Balada triste beaucoup de scènes passionnantes, une vraie complexité du récit difficile d'ailleurs à saisir en une seule vision. Bravo en tout cas à Iglesia d'avoir eu l'audace de faire un tel film, qui ne ressemble vraiment à rien d'autre. Une perle de noirceur, de beauté et de transgression

Tu remarqueras que j'ai moi-même dit ceci dans ma critique : "un premier quart d'heure absolument fou et d'une force rare."