» 16 Déc 2005 20:18
La puissance délivrée par les amplis PWM risque de devenir un problème car ils ne distordent pas et la notion de puissance, au sens subjectif du terme, est un phénomène complexe. Tant que l'on n'est pas proche du seuil de la douleur, il n'y a pas de raisons pour que l'on trouve qu'il y a excès de puissance, à moins de connaître les niveaux de référence. La distorsion apportée par une pointe saturée favorise l'impression de puissance élevée. J'ai le souvenir du TACT millenium qui ne parraissait pas fort du tout alors qu'il faisait tout de même 100 vrais watts, ce qui n'est pas si faible que ça.
Une étude du comportement des auditeurs m'a fait remarquer que beaucoup dépassaient facilement le seuil de saturation de leur installation (il suffit de relever la position du potentiomètre de volume et d'envoyer un signal correspondant au niveau équivalent de ce que produit le CD, surtout avec de la musique rock, on doit être à plus d'un volt en moyenne). On met un oscillo aux fesses de l'ampli et on contemple le résultat.
Peter Lyngdorf fit modifier son premier Millenium dans ce sens.
L'audition est un sens parfois contradictoire qui fait prendre du son compressé pour du son plus dynamique, simplement parce qu'on entend plus facilement tous les détails cachés. C'est d'ailleurs pour cela que la résolution n'est pas nécessairement une grande qualité sur certaines musiques et peut même être ressentie comme une certaine froideur. A lire certaines préférences matérielles, je n'ai souvent pas de peine à imaginer les préférences musicales qui les accompagnent.
Avec le 1077, j'envoyais potentiellement 5x100w sur les 801 (résumons à 8 ohms) et il m'est arrivé d'activer les protections parce que j'ai poussé très largement le niveau et que les enceintes tordaient peu et l'ampli encore moins.
Je pense donc, qu'il faudra vraisemblablement disposer d'amplificateurs très puissants pour donner entière satisfaction en toutes circonstances. Il me tarde d'essayer les blocs de 500W car 2kW crête (les deux canaux en service), cela ne fait un niveau maxi que de 114dB à 3m (valeur en champ libre), soit de quoi passer un piano de concert grandeur nature et rien de plus. On est encore loin de l'orchestre symphonique.
Pour les incrédules: 2x500= 1000W soit +30dB; puissance crête totale = 2000W (+3dB) soit un total de +33dB et perte due à la distance = 10dB en champ libre. Il reste donc un gain théorique de 23dB. Quand on les ajoute à 91dB (sensibilité de l'enceinte), il y a donc un niveau crête max de 91+23=114dB à 3m. Comme une pièce n'est pas le champ libre, le niveau réel peut être un peu plus élevé. Des enceintes à peine inférieure à 90dB conviendront encore pour une écoute fidèle avec de la musique non compressée (pour les autres, on s'en moque un peu car, comme il n'y a pas de crêtes, on peut atteindre un niveau de 115dB comme au concert avec beaucoup moins de puissance qu'en classique).
Ces notions de niveau sonore peuvent vous surprendre ? Pourtant, le piano de concert n'est pas fort en permanence. Son niveau moyen a même été mesuré à 75dB par Cabasse, avec des pointes à 115dB et une moyenne de crête de 103dB. Pour reproduire un vrai piano à niveau normal, il faudrait donc que la chaîne soit capable d'atteindre ces 115dB.