chicken run a écrit:Le film : Mis sur la piste par le LAL de Juillet/Aout qui commente le film, je dois dire que je serais passé à côté tant il ne s'est pas inscrit dans la déferlante marketing des gros blockbusters débiles auxquels on a eu droit l'année dernière, toute la longue purge des films de super-héros phagocytant l'espace d'expression dédié au cinéma dans les médias... après son bide commercial du néanmoins très sympathique Lone Ranger le budget publicité accordé à Gore Verbinski a certainement été revu à la baisse.
Et c'est une excellente surprise. Il flotte au dessus de ce film un parfum de Shutter Island, comme le suggère l'insupportable bandeau sur la jaquette du Bluray... pas totalement usurpé ceci dit vu la place accordée, comme dans son illustre modèle, au décor, un environnement étonnant, véritable découverte du film, qui incarne certainement le 3ème personnage du film. Il flotte aussi et surtout un parfum de cinéma d'antan, technologies modernes en plus, au dessus de ce film d'épouvante qui met l'accent sur l'immersion et les ambiances en laissant de côté l'insupportable point de vue sensationnaliste qu'on trouve habituellement dans les films associés à ce registre qui font la part belle aux effets de surprises appuyé par des musiques et des bruitages hystériques qui surgissent du néant.
Le film retrace la lente descente d'un golden boy 2,0 dans les entrailles d'un château organique, énigmatique centre de cure thermale théatre de mystérieuses disparitions. Une mise en scène miroir (les clins d’œil visuels sont nombreux), mesurée, sans empressement, elle prend soin de filmer et offrir au regard tous les détails du décor dans lequel il est immergé pendant 2h30. Le vrai cinéma n'est pas mort.
Une découverte aussi du premier rôle masculin, que j'ai très envie désormais d'aller découvrir dans Valérian...
Une histoire assez classique mais traitée avec beaucoup d'élégance et dont le final un peu bancal ne parvient pas à ébranler la très bonne impression que laisse cette traversée dans un univers glauque, moite, dérangeant en résonance totale avec les questionnements de notre époque.
Ambiance angoissante, lieux sombres, c'est le compagnon idéal d'une nuit d'insomnie.Mention spéciale à la très grotesque traduction française du titre anglais... remplacé par un autre titre en anglais lui aussi sans aucun rapport avec l'original !
La phobie des langues du français de base ne cessera jamais de m'étonner !!!
L'image : Est-ce le fait d'être trop nourri à l'image Netflix depuis que mon cinéma de poche est rangé dans les cartons, est-ce le fait que sur la taille réduite de mon téléviseur 70" les défauts m'apparaissent moins flagrant ou les qualités plus faciles à afficher, toujours est-il que l'image de ce Bluray m'est apparue absolument fantastique et que je m'en suis régalé, redécouvrant le potentiel de mon téléviseur à 4 pixels !
Le réalisateur a opté pour une photographie neutre, ni trop froide comme c'est souvent le cas dans ce genre de films pour accentuer de manière surannée l'atmosphère du film, ni trop chaude comme c'est désormais devenu la mode dans les films à gros budget pour mieux valoriser la télévision du salon sur laquelle la famille découvrira ce film : une image fidèle et vraie, sans chichis, l'herbe n'est pas verte fluo, ça fait du bien !
Certaines scènes éblouissent la rétine, et martèlent le message : "non tu ne passeras pas à la 4K" tant la netteté quasi-irréelle et le piqué ultra-pointu de ce bluray de démo en mettent pleins les yeux.Le film regorge de scènes qui sont de véritables étalons de mesure de la qualité de reproduction des éléments de la chaine vidéo, depuis l'arrivée en Suisse qui suit un train lancé sur une voie ferrée construite au milieu des montagnes (la définition saute alors aux yeux après un prologue New-Yorkais pas véritablement démonstratif), jusqu'à une scène à la symétrie parfaite ou le décor se reflète dans le miroir formé par un plan d'eau et que je ne dévoilerais pas ici pour en laisser la surprise aux curieux qui se laisseront, et ils auront bien raison, tenter par le film. C'est le film qui me fait aimer la HD.
Le son : Une bande son typée cinéma qui met le paquet sur les ambiances, les ressentis, et offre une place de choix à la très belle musique originale qui ponctue les moments clés du film, une bande son très intelligible, des dialogues cristallins qui ne sont pas noyés dans une infame bouillie sonore multicanale,
ça fait du bien de pas entendre au dessus de sa tête le bruit assourdissant d'un Boeing 747 traversant les enceintes arrières droites en passant par les enceintes de plafond jusqu'à l'enceinte avant gauche comme pour mieux assommer le spectateur abruti de pop-corn Cause famille dormant à l'étage le volume sonore était volontairement bas, pourtant la musique retentissait déjà d'un grave soyeux et le caisson s'en donnait à cœur joie sur les effets.
Top Démo : Une sortie de route tournée dans des conditions plus vraies que nature avec des prises de vues dans l'habitacle où l'on voit le passager soumis à la force gravitationnelle du tonneau qui entraine sa voiture dans le ravin. Un assemblage sonore (les impacts, le silence avant le choc) et visuel soigné pour un résultat visuellement étonnant à l'écran.
Matériel de visionnage : Téléviseur 70 » Sharp Quattron. Système sonore 5.1 JmLab Electra. Salon télé dédié en sous-sol.