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Bien comprendre l'Ultra HD, la 4K, et les normes THX, Dolby, DTS, Auro 3D

Dolby Atmos Cinéma et Homecinéma (la théorie)

Message » 29 Sep 2014 14:25

Bjr Jean-Pierre,

Tout d'abord MERCI pour ce feed-back et singulièrement pour les pragmatisme et transparence qui le sous-tendent.

Alors et pour ce qui me concerne, ceci ne fait que confirmer l'impression laissée par la démo à laquelle j'ai assisté à Londres et qui est rapportée plus haut.

En effet de mon point de vue, une reproduction Atmos du type Cinéma, peut subjectivement produire des impressions des plus bluffantes.

Toutefois sa directe transcription en HC, même si elle permet d'obtenir une immersion plus ou moins supérieure à ce que permet une "simple" installation 5.1/7.1, voire un upmixing 11.x, ne garantit pas forcément un changement de "dimension" subjectivement "renversant", ceci d'autant plus si le contexte d'origine est "préalablement pensé" et/ou typé HDG...

Ainsi en tant qu'utilisateur habitué à une reproduction quotidienne en contexte processing/upmixing DTS Neo X 11 Cinema (voir détails dans "profil), je suis de plus en plus persuadé que l'évolution que propose actuellement le Dolby Atmos et son corollaire upmixer Dolby Surround en 7.1.4 (limite actuelle du processing Atmos), n'offre(nt) pas une évolution auditivement suffisamment significative, par rapport à ce que permet le DTS Neo X 11 actuel.

En effet l’interprétation DTS Neo X 11 d'une "simple" bande son 5.1 évoluée - tel que l'on peut l'apprécier avec un titre comme Gravity par exemple-, permet déjà d'obtenir subjectivement un très haut niveau d'immersion. Sachant qu'ayant commandé Transfomers 4, j'attends de pouvoir apprécier ce que la seule version 7.1 de ce titre (encodé Atmos), produit finalement en DTS Neo X 11 sur le 8801 en config 9.1(2).2... et ceci en espérant que le livreur Chronopost ne s'est pas simplement mis le paquet dans sa poche, ce qui s'annonce comme étant probablement le cas... :grr: .

Bref tout ceci pour dire que tant que les processings et upmixers Auro et futur DTS-UHD ne sont pas directement inclus dans le processeur dont on envisage l'acquisition (de même que l'inclusion du HDMI 2.0 à 18Gbps et HDCP 2.2, pour la compatibilité futur standard BRD 4K), il est préférable d'attendre que tout le buzz marketing actuel se tasse avant de passer à l'acte et/ou prévoir une quelconque modification de configuration, voire commencer l'élaboration d'une nouvelle installation > 7.x .

Mais ceci n'est que mon petit avis. :thks:

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Message » 29 Sep 2014 15:35

Question toute bête mais vu la multiplication des enceintes, pourquoi le canal grave reste toujours aussi pauvre en terme d'enceinte? on ne parle que de .1 voir .2 mais pourquoi il n'y a pas de .4 .6 .8? même si les sons de basse sont généralement moins localisable, cela serait un plus dans l'immersion que d'entendre un obus arrivé d'en face vous passez par dessus la tête de droite à gauche et venir exploser à gauche derrière vous?

Les systèmes Atmos avec utilisation du plafond comme réverbérant pour renvoyer le son du plafond sur le spectateur, me fait doucement rigoler, cela me rappelle un intégré LG avec des enceintes ou des réflecteurs je ne sais plus monté en haut des "colonnes" pour "émuler" du 9.1.

Et surtout bonjour comment diriger le son émanant des enceintes Atmos au plafond sans que l'onde sonore n'arrive directement à l'auditeur, avant d'aller taper dans le plafond et être rediriger de façon super précise vers l'auditeur...

Suis pas acousticien, mais déjà ce système, j'y crois pas. Je suis plus enclin à croire à un système avec les enceintes au plafond, mais j'ai beaucoup de mal à imaginer comment il va être possible de donner différentes hauteurs ( mesure de distances pas de hauteur de note) au son arrivant d'en haut, hormis en jouant sur la dynamique je ne vois pas. Après je ne suis qu'un ignare dans un monde de sommités et d'expert tel que M. Lafont, (que je n'inviterai jamais à regarder un film ou écouter de la musique chez moi tellement mon installation est ce qu'il peut y avoir de pire, pour le reste il serait le bienvenu car le moment passé en sa compagnie ne pourrait être autrement que des plus passionnants passionnés et instructifs.).

Alors si moi dire kolossale klownerie pas taper pas taper merci, simplement m'expliquer de façon compréhensible, j'ai jamais fait d'étude d'acoustique, ni du son d'ailleurs cela se remarque de suite dans les musiques que je tente d'enregistrer :ane: :ane: :ane:

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Message » 29 Sep 2014 16:04

Jean-Pierre Lafont a écrit:Pour vous donner une idée de la disparité des sources, écoutez (là aussi de préférence au casque) le clip Redbull (version 3mn 41) :
http://www.peterclausen.de/en/our-work/ ... la-1/#clip

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Message » 29 Sep 2014 16:08

Hugo, je suis d'accord avec toi et c'est la notion de ces 2 paragraphes que tu as écrit qui reste difficile à faire comprendre à certains "exaltés" :mdr: :

"Toutefois sa directe transcription en HC, même si elle permet d'obtenirune immersion plus ou moins supérieure à ce que permet une "simple" installation 5.1/7.1, voire un upmixing 11.x, ne garantit pas forcément un changement de "dimension" subjectivement "renversant", ceci d'autant plus si le contexte d'origine est "préalablement pensé" et/ou typé HDG...


Ainsi en tant qu'utilisateur habitué à une reproduction quotidienne en contexte processing/upmixing DTS Neo X 11 Cinema (voir détails dans "profil), je suis de plus en plus persuadé que l'évolution que propose actuellement le Dolby Atmos et son corollaire upmixer Dolby Surround en 7.1.4 (limite actuelle du processing Atmos), n'offre(nt) pas une évolution auditivement suffisamment significative, par rapport à ce que permet le DTS Neo X 11 actuel."


Je comprends que certains ne trouvent pas assez d'immersion dans leur système mais une amélioration dans le traitement acoustique de la salle(salle dédiée), choix technique du matériel ou positionnement des HP etc... pourraient à moindre coût rendre un meilleur résultat pendant au moins 2 ans en attendant la stabilisation des process.
Et je maintiens que l'évolution vers l'Atmos ou l'Auro ne pourra se satisfaire avec trop de compromis.
Maintenant certains également ne font pas la différence entre un Dolby Digital EX qui est un vrai format 6 canaux discrets et un processing pour le 5.1 qui permet l'utilisation des surround back :siffle: alors finalement plus il y a de HP plus mieux ça fait :ane: !

Et c'est pas faute d'étudier comment je pourrais faire mais...plus je réfléchis...moins je sais...et moins j'ai de sous pour changer de maison!
Ma compagne me dit souvent : il y a quelqu'un dans la maison, j'ai entendu des bruits au dessus!
Je réponds : t'inquiètes pas c'est normal, j'ai percé des trous dans le plafond pour l'Atmos. :ane: :ane: :ane:
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Message » 29 Sep 2014 16:11

WhyHey a écrit:
Jean-Pierre Lafont a écrit:Pour vous donner une idée de la disparité des sources, écoutez (là aussi de préférence au casque) le clip Redbull (version 3mn 41) :
http://www.peterclausen.de/en/our-work/ ... la-1/#clip

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Message » 29 Sep 2014 17:49

pasender a écrit:Le plus important est bien le texte que j'ai mis en gras et que je répètes, il faut voir Dolby Atmos comme attaquant plusieurs marchés a la fois.
- Admettons segmenter la cible Atmos en 3 niveaux: Bas De Gammme (<2000€), Moyenne Gamme (<20000€), et Haut De Gamme.

Vous vous faites un scénario qui n'existe pas. Dolby n'a rien à faire des segments de marché. La licence du Codec n'est pas chère pour les fabricants quel que soit le nombre de sorties (12 ou 35).
Ce qui intéresse Dolby, c'est qu'un grand nombre d'installations publiques et privées soient en Atmos pour inciter un maximum de producteurs à mixer leur film dans ce format. La licence pour les films et les copies est chère. C'est là que Dolby gagne.
Après, ce que les gens en font, n'a pas beaucoup d'importance.

WhyHey a écrit:
Jean-Pierre Lafont a écrit:Pour vous donner une idée de la disparité des sources, écoutez (là aussi de préférence au casque) le clip Redbull (version 3mn 41) :
http://www.peterclausen.de/en/our-work/ ... la-1/#clip

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Message » 29 Sep 2014 19:08

Bien d'accord, l'interet de Dolby est "d'arroser" le plus large possible, pour essayer d'imposer Atmos HC en tant que standard de fait coté consommateurs, et par conséquence inciter ou "forcer" les producteurs a l'utiliser.

Le fait qu'il aient une entrée de gamme a 1500€ voir moins de 1000€ au format HTIB va les aider a atteindre cet objectif.
Je suis bien d'accord avec tous que ces systèmes n'auront d'Atmos que le nom, le rendu sera très inférieur a un système Atmos HDG.
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Message » 29 Sep 2014 19:14

Je vais essayer de vous expliquer ce qui m’a gêné dans les démos Atmos.

Au cinéma, le son surround contenait jusqu’à présent les ambiances qui, par définition, étaient essentiellement diffuses, c’est-à-dire peu ou pas localisables. Aujourd’hui, les systèmes Atmos (après Iosono, et Immsound) a introduit la notion d’objet sonore localisable.
Désormais, le champ surround contient toujours des ambiances diffuses (80 à 90% du contenu) et des objets ponctuels (10 à 20%).

Je rappelle, à travers quelques exemples, ce que sont une ambiance diffuse (stem ou bed en anglais) et un objet.
Prenons une scène de rue. On y trouve d’abord le grondement de la circulation. Ce bruit n’a pas vraiment besoin d’être localisé. Il sera distribué sur un canal (ou plusieurs pour accentuer le relief). Le relief s’obtient souvent par la décorrélation d’un bruit unique, décalé sur différents canaux. C’est une ambiance diffuse.
Les bruits plus proches, tel un klaxon, le claquement d’une portière, des pas sur le trottoir, auront un meilleur impact sous la forme d’objets, surtout quand le son se déplace (passage d’un véhicule à proximité, sirène de pompiers).

Autre exemple : scène tranquille dans la campagne. L’atmosphère est reposante, les bruits sont rares. Au lointain, on entend le son d’un clocher, un coq, un chien qui aboie. Là encore, ces bruits font partie de l’ambiance générale et ne nécessitent pas une localisation précise. Ils sont diffus. Par contre, le bourdonnement d’une abeille à proximité, le chant d’un oiseau perché dans l’arbre au-dessus de nos têtes seront des objets.

Retenez ceci : Les sons lointains, impalpables ou non localisables appartiennent aux ambiances diffuses. Les bruits proches, ponctuels, avec ou sans mouvement sont des objets. On comprend que les ambiances diffuses peuvent occuper un angle d’écoute assez large compris entre 90° et 360° tandis que les objets occupent un angle restreint de 15° environ.

Dans une salle de cinéma les ambiances sont distribuées sur des groupes d’enceintes. Par exemple, sur le mur de droite, on va trouver 6 enceintes qui produisent le son d’un unique canal Surround droit. Ainsi un même signal est diffusé sur un angle large de 90° ou davantage. Les enceintes sont surélevées pour réduire encore la localisation. On retrouve d’ailleurs cette élévation dans les salles Atmos.

Dans un home cinéma, il est rarissime de trouver un réseau de plusieurs enceintes par canal, à la fois pour une question de coût mais aussi et surtout par incompréhension, car les utilisateurs confondent trop souvent canaux et enceintes, alors que cette disposition serait vivement souhaitable. Alors, pour que les ambiances restent diffuses dans un petit volume, on a recours à des enceintes bipolaires placées en hauteur et orientées en dehors de la zone d’écoute ou encore à des dipôles dont le « nul » est orienté vers les spectateurs.

Avec l’Atmos grand public, Dolby bouleverse les habitudes en préconisant des enceintes surround directives, placées à hauteur d’oreille, orientées vers les spectateurs. Pourquoi ? Pour deux raisons simples. La directivité et ce placement permettent une localisation des sources plus précise. Cette faible hauteur est nécessaire pour assurer la trajectoire vers le plafond quand le haut-parleur de ciel est intégré dans l’enceinte Surround.

Alors je pose une question : Quand vous avez de chaque côté de votre fauteuil, à hauteur d’oreille, une enceinte directive relativement proche, comment différentiez-vous le signal d’une ambiance qui se veut diffuse et celui d’un objet localisé ?

L’expérience que j’ai vécu au cours des diverses présentations de l’Atmos fut très révélatrice. La notion d’ambiance disparait complètement. La pluie tombe par endroits autour de la pièce en laissant de grands espaces vides. Si par manque de chance, vous n’êtes pas exactement à la même distance des enceintes, vous n’entendez que la plus proche qui masque les autres. C’est véritablement ce qui m’a le plus gêné.

Autre problème. L’azimut entre les enceintes surround latérales et les enceintes de façade gauche et droite varie entre 70 et 90° suivant la configuration. Avec des enceintes directives situées à des distances différentes, il est quasiment impossible de placer un objet fantôme entre les deux (tache bleue sur l'image ci-dessous), là encore pour une raison très simple. Notre cerveau localise les sons par effet de précédence. Quand un même son provient de plusieurs sources nous le localisons à l’endroit de la source la plus proche. Le réglage du « Delay » ne vaut que pour un seul fauteuil dans la pièce. Un auditeur assis à droite du canapé entendra l’objet dans l’enceinte de droite en non entre droite et façade. En se référant à l’image, imaginez ce qu’entend le spectateur B. Dans certaines configurations, un spectateur assis à gauche du canapé entendra l’inverse.

Image

En plus, la réflexion de la façade sur les murs latéraux non traités fausse l’équilibre et par conséquent le positionnement, suivant l’endroit où on se trouve (réflexion marquée X sur le dessin). Ceci était très sensible dans la démo Dolby. Dans le clip Leaf on voit la chute d’une samane (graine d’érable) qui tournoie à cause du vortex formé au-dessus de son aile. Ce phénomène normalement silencieux est illustré dans le clip par un sifflement d’hélice. Le mouvement n’est pas fluide, le son semble rester plus longtemps sur la façade puis bascule en surround. Ce n’est qu’un exemple.

Il est clair que Dolby a voulu souligner la notion d’objet et montrer de quoi l’Atmos est capable. Ceci est intéressant pour des animations ciblées objet et surtout pour les jeux. Mais croyez-moi, quand une façade d’immeuble s’effondre et que la chute de chaque débris est matérialisée par un objet sonore, ça ne passe pas du tout. Le son est très agressif et pas du tout réaliste.

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Message » 29 Sep 2014 19:48

Très bonne explication didactique :thks:
Mais peut-on alors éviter ces "trous" et faire "apparaitre" la zone bleue par un traitement acoustique précis et défini, adapté donc différent de ce que l'on rencontre dans un salle non pourvue de l'Atmos ?
tonton flingueur
 
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Message » 29 Sep 2014 20:03

Une fois de plus, un très beau post qui explique clairement la situation :bravo:

Pour le problème son d'ambiance vs son localisé sur une même enceinte, bien vu et vrai soucis. Est ce que ce problème n'est pas réduit pas le fait que le son localisé va en fait se trouver entre plusieurs enceintes et donc se trouver joué également par d'autres enceintes. Notre cerveau doit donc placer cet objet a une autre position. Bien compris par contre que le problème reste entier pour les bruit d'ambiance, qui sont joués en "pointillé" :o

Pour le "trou" évoqué aussi par tonton, j'ai cru comprendre que le soucis se pose surtout quand on est pas a la position idéale. Et ce problème n'est-il pas déjà existant sur une configuration 5.1 classique?

Je note aussi que ces deux problèmes sont atténués si on augmente le nombre de sorties :siffle: :
- Pour les sons d'ambiance, plus il y a de sorties, plus l'effet "pointillé" sera faible.
- Pour le "trou bleu", si on met une sortie et enceinte a cet endroit, le trou disparaît forcément.
Dans une installation HDG en 24.1.10, peut-on estimer que ces problèmes n'en sont plus?
pasender
 
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Message » 29 Sep 2014 20:06

Non, le traitement acoustique ne résoudra pas ce problème qui vient surtout de la directivité, de l'espacement et de la distance respective des enceintes.
On touche le point faible du concept objet/ambiances quand le nombre d'enceintes est limité.
Pour concilier à la fois ambiances diffuses et objets localisés il faudrait ceci:

Image

ou cela

Image

et sur plusieurs niveaux bien sûr :mdr:
le fantasme des fabricants d'enceintes.
Dernière édition par Jean-Pierre Lafont le 30 Sep 2014 5:51, édité 1 fois.

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Message » 30 Sep 2014 2:29

Bsr,

Jean-Pierre, vraiment MERCI de partager avec nous ici, cette exceptionnelle analyse, qui de mon point de vue explique beaucoup de choses... Sachant que tout ceci n'a (à ma connaissance) jamais été décrit ou publié ailleurs, d'autant plus de façon aussi claire. D'où toute la valeur de cet ensemble.

Aussi encore une fois: MERCI².

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Message » 30 Sep 2014 10:30

Il est temps, en ce qui me concerne, de faire une synthèse et d’apporter une conclusion à ce que j’ai écrit ces derniers mois concernant le système Dolby Atmos. Ensuite, je surveillerai moins le sujet.

Au mois de Mai dernier, bien avant l’annonce par Dolby de l’arrivée de la version grand public, un distributeur, sans doute visionnaire, me demandait : "tu penses qu’on peut envisager un Atmos dans un appartement ? ". Connaissant l’énorme machine qu’est la version professionnelle, je répondais : "et pourquoi pas un circuit de moto, tant qu’on y est". Cependant plusieurs rumeurs couraient. Début Juin, je prenais contact avec Dolby qui me confirma n’avoir aucun projet dans ce sens. Menteurs ! Fin Juin l’annonce officielle était faite.

Comme tout le monde, j’ai découvert les premiers dessins montrant la version domestique de l’Atmos, avec un nombre de sources limité et des faisceaux sonores réfléchis par le plafond. N’y trouvant aucune similitude avec la version pro et devinant quelques carences évidentes, j’ai écrit dans HCFR "ça ne marchera jamais". Avis appuyé par Marc Mame qui connait bien le sujet et aussi par les techniciens Dolby qui installent l’Atmos. Qu’en est-il aujourd’hui ? La théorie est une chose, l’expérience en est une autre. J’ai beaucoup appris ces derniers temps, le bon et le moins bon.

Le principe de l’Atmos, qui consiste à préserver les ambiances diffuses et y ajouter des objets sonores, fixes ou mobiles pouvant être placés n’importe où dans l’espace, sans altération du niveau sonore et du timbre, est excellent.
La version professionnelle est assez proche de cet idéal. Les limitations techniques sont davantage d’ordre acoustique et architectural, mais l’électronique fonctionne plutôt bien. Le seul point faible vient à mon avis de l’utilisation des effets sonores, notamment au mixage. Face à ce nouveau jouet, les ingénieurs du son se sentent obligés de mettre des objets plus ou moins crédibles un peu partout et dans tous les sens. Mais ce n’est qu’une question d’apprentissage et de maturité. Laissons passer la découverte et le temps faire son travail.

De prime abord, la version grand public est surprenante à bien des égards. D’abord, budget oblige, elle parait squelettique comparée à sa grande sœur. Comment va-t-on obtenir des effets comparables avec 5 à 8 fois moins d’enceintes ? Bien sûr, les volumes sont plus petits mais un angle reste un angle. Quand vous placez une enceinte tous les 15 degrés il faut toujours 24 enceintes pour faire le tour de la pièce, qu’elle soit grande ou petite.

Premier problème : l’homogénéité du champ sonore.
Dans un cinéma traditionnel configuré en 5.1, on trouve 3 enceintes en façade et X enceintes surround, le nombre pouvant dépasser 30 ou 40. Malgré leur nombre impressionnant, les enceintes surround ne diffusent en tout que 2 canaux. Les niveaux sonores sont équilibrés pour que les spectateurs reçoivent la même quantité d’énergie sonore de chaque canal.

Mais le concept ne s’arrête pas là. Quand, à l’aide d’un joystick panoramique, on fait circuler un signal unique d’un canal à l’autre autour de la salle sur 360°, le niveau sonore doit rester constant +/- 3dB pour tous les fauteuils, quelle que soit la position du signal. Il est évident qu’en 7.1, le positionnement du signal sera plus précis, mais cela ne change rien à l’uniformité du champ. On obtient cette uniformité par le nombre et le placement judicieux des enceintes, épaulées par le traitement acoustique. Côté calibrage, on ajuste pour que la variation mesurée entre 400Hz à 8kHz dans un sweet spot situé au 2/3 à l’arrière de la salle reste inférieur à 0,5dB quand on envoie 50% du signal simultanément dans deux canaux adjacents.
La recommandation THX pour les home-cinémas est la même que décrite ci-dessus. On y arrive avec des enceintes dipôles hyper ajustées (nombre, placement et réglages) ou plus facilement avec un réseau d’enceintes éventuellement décorellées.

Par contre, il est rigoureusement impossible d’atteindre ce résultat avec des enceintes directives, écartées et dirigées vers les auditeurs. C’est pourtant la configuration que propose Dolby pour l’Atmos grand public. Regardez l’illustration de mon post précédent. Comment voulez-vous qu’un objet sonore qui se déplace entre l’enceinte de façade R et l’enceinte surround SR conserve un niveau sonore constant durant toute sa transition? C’est impossible et les démos auxquelles j’ai assisté l’ont confirmé.

Deuxième problème : la spatialisation des objets.
La stéréophonie consiste à placer l’image virtuelle d’un objet sonore dans l’espace. Une stéréophonie à deux canaux placera l’objet sur une ligne reliant les deux enceintes. Avec trois canaux, l’objet sera contenu dans le triangle formé par trois enceintes, etc. Il est facile de prédire avec précision le positionnement de l’objet quand les enceintes sont à égale distance de l’auditeur et que l’expérience est menée en champ libre, c’est-à-dire dans un espace sans réflexions. Par contre, quand une enceinte est plus proche de l’auditeur que les autres, le son de cette enceinte parvient en premier et l’objet sonore semble provenir de sa direction. De même, les réflexions sur les surfaces environnantes ou un écart de niveau entre les enceintes, faussera le fragile équilibre spatial.

Il est également plus simple de positionner une source virtuelle entre des enceintes rapprochées qu’entre des enceintes très écartées. Dans une salle professionnelle, l’écart angulaire horizontal (azimut) entre deux enceintes varie entre 3 et 15 degrés suivant la position d’un auditeur assis dans l’axe. Dans un HC équipé de seulement 7 enceintes dans le plan horizontal, cet écart angulaire peut atteindre 90 degrés pour un spectateur assis dans l’axe de la pièce et 150 degrés ou davantage pour les autres. Je veux bien croire que le processeur Atmos fait ce qu’il peut pour adapter le positionnement spatial des objets en fonction des caractéristiques de la pièce, mais là encore, force est de constater que la directivité des enceintes unipolaires proches des spectateurs ne permet pas d’atteindre la fluidité de mouvement ni la constance de niveau attendues.

Troisième problème : la dimension verticale.
Question : si la réflexion d’un faisceau sonore sur le plafond peut donner l’illusion que le son vient effectivement du plafond, qu’en est-il des réflexions des autres enceintes sur les surfaces verticales ? Les parois réfléchissantes engendrent des interférences qui se traduisent par des colorations importantes avec des écarts d’amplitude élevés entre deux fréquences. Bien sûr on est moins concerné par l'effet de précédence car la source étant dirigée vers le plafond, l'auditeur entend prioritairement la réflexion, en principe sans interférence.

La bande passante du faisceau réfléchi est volontairement limitée pour que la localisation ne soit pas perdue quand l'enceinte devient omnidirectionnelle aux basses fréquences. La coupure basse intervient généralement vers 400Hz. Il est donc inutile d'y loger de gros haut-parleurs comme en témoigne l’enceinte utilisée pour les démonstrations sur le stand Dolby. Sur ce modèle, le diamètre utile des HP fait 44mm. C'est suffisant pour la réponse souhaitée. Vous comprenez pourquoi j'ai trouvé le son aigu ?

Image

Même quand le plafond à un coefficient d’absorption relativement faible (0,1), il faut tout de même 25% de puissance en plus pour compenser cette absorption. Or, le niveau sonore d’un objet qui se déplace depuis une enceinte de façade vers le ciel doit demeurer constant. Question : comment avec ces petits haut-parleurs et le handicap de l’absorption du plafond, espérez-vous avoir le même niveau qu’une enceinte de façade ?

L’inclinaison longitudinale du faisceau sonore des enceintes de ciel est comprise entre 30 et 45 degrés. Sachant qu’une enceinte de façade peut arroser le plafond jusqu’à 50 degrés (déconseillé mais réel avec des JBL M2 par exemple), le faisceau de la façade et celui du ciel sont partiellement confondus.
Outre le filtrage en peigne résultant de la réflexion du signal de façade, comment l’auditeur parvient-il a discerner les deux faisceaux ? La réflexion au plafond n'est décidément pas une solution.

Tous les problèmes qui précèdent seraient résolus avec la version étendue à 35 canaux telle que Dolby la propose et que les fabricants d’amplis ne proposent pas. A qui la faute ?

Faut-il acheter l’Atmos ou pas ?
Tout dépend de ce que vous attendez de ce système.
Si vous aimez les films d’action avec des effets non réalistes mais spectaculaires et des sons qui pètent dans tous les sens, oui, allez-y. Sachez quand même que vous entendrez surtout l’enceinte qui sera la plus proche de vous.
L’enveloppement sera haché et les ambiances laisseront des plages d’ombre. La fluidité des mouvements sera parfois bizarre et le son du ciel sera différent de la façade, tirant fortement vers l’aigu.
Si au contraire, vous préférez un rendu sonore aussi proche que possible du mixage original, conservez une configuration 7.1 classique avec 4 enceintes large bande au plafond. N’oubliez pas que même sans Atmos, les enceintes d’ambiances additionnelles au plafond sont autorisées en 5.1 et 7.1.

Conclusion: Nul doute que la puissance commerciale de Dolby va propulser ce produit dans nos chaumières. Il suffit de comparer le nombre de films mixés en Atmos depuis 2 ans avec ceux mixés en Auro 3D depuis 8 ans pour deviner la suite.
Mon conseil: En tout état de cause, il me semble urgent de ne pas se précipiter, attendre que le buzz se calme et que l’expérience fasse son oeuvre.
Dernière édition par Jean-Pierre Lafont le 30 Sep 2014 10:52, édité 3 fois.

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Message » 30 Sep 2014 10:32

Merci Jean-Pierre ;)

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Message » 30 Sep 2014 11:31

Bon et bien à bon entendeur salut :siffle:
Finalement....c'est simple et logique :roll:

Bon, chérie!....on ne vend pas la maison! :mdr:
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