» 25 Jan 2013 2:42
Nouveau film passionnant de 2013 après le Django.
Zero Dark thirty est un film extrêmement brillant et aussi extrêmement rigoureux. Peut-être trop tant le film ne s'autorise que peu de moments de flottements, le film ne dévie rarement de l'enquête, de ces discussions bureaucratiques, du chaos factuel que ça engendre. Ça des grandes qualités, car si on accroche le film peut paraître me concernant très prenant, très addictif (ou rébarbatif c'est selon), car il traite justement que de l'addiction de Chastain (un peu comme dans Démineurs sur la dépendance à l'adrénaline) sur cette enquête qui va lui prendre 10 ans de sa vie et l'anéantir progressivement de l'intérieur pour ne laisser qu'un vide désarmant.
Le film ne parle dans le fond que du catharsis que cette enquête assez absurde a pour but. Ce n'est plus une question d'éliminer une menace, mais de pouvoir faire le deuil d'une Amérique profondément blessée, même si comme on s'en doute, cela ne mènera à rien.
Tout semble criant de vérité, c'est rare de voir un film aussi crédible et aussi maîtrisé sur le sujet. Même si on ne saura jamais réellement comment tout ça s'est dégoupillé, il donne un tel sentiment de véracité que c'en est presque troublant.
L'assaut final est à ce titre un monument de tension et de mise en scène. Bigelow est en pleine possession de ses moyens, c'est percutant, tendu, où tout est quasiment en temps réel. Rarement senti une telle pression ou un tel poids sur les personnages. Assez admirable et puissant..
En y réfléchissant le film est assez complémentaire parfois de la 1ère saison d'Homeland sur les névroses de l'Amérique, sur la solitude des personnages, même si il manque je pense ces moments d'errements comme dans Holemand, où on prend plus conscience de la vacuité existentielle que le travail produit chez ces individus. Cela donnait un caractère un peu plus "humain". Même si le dernier plan totalement sublime m'a assez bouleversé, ça manque peut-être un peu de digressions pour souffler ou aérer un peu le récit.
Mais son aridité est aussi une énorme force. C'est pas un film facile, qui peut facilement saouler si on accroche pas à sa radicalité, mais difficile de nier sa maîtrise absolue de la narration et de la mise en scène. Un film réellement fort et stimulant, qui moi me donne totalement envie de le revoir pour encore plus l'aimer.
2013 commence très bien.
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Nikolai le 27 Jan 2013 13:11, édité 1 fois.